Santé, économie, écologie... : avec "Vai’ete", la ville de Papeete espère enfin faire changer les mentalités et inscrire l’eau du robinet dans les gestes quotidiens des habitants ; L’entrepreneur polynésien Kévin Besson lance BlueGarden : cette solution connectée permet de surveiller ses plantes ou son élevage à distance ; Des excursions autour de la perle du Pacifique à bord de bateaux solaires : "Parataito Explorer Bora Bora" a remporté le Concours des initiatives du tourisme durable dans la catégorie prestataire d’activités ; La fédération Tahei ‘autī ia Moorea souhaite des réponses du gouvernement concernant le devenir de la plage de Tema’e : "aménagement intégré, réfléchi, équilibré ? Ou bien une privatisation progressive, menée par la pression, justifiée au nom de l’emploi ?” ; Projet Manutea Lodge à Pihaena : ce chantier controversé fait l’objet d’une plainte déposée par la même fédération Tāhei ‘Autī ia Moorea.
# À Papeete, l’eau du robinet est potable depuis 30 ans, pourtant une grande partie de la population continue de privilégier l’eau en bouteille. Pour changer les habitudes, la municipalité lance une vaste campagne d’information et l'eau de la commune porte désormais un nom : “Vai’ete”. L’objectif de cette opération est de convaincre les usagers que l’eau du robinet dans la capitale peut être consommée en toute confiance. “100% potable, partout, dans n’importe quel robinet de la ville, que ce soit au restaurant, à la maison, dans un jardin, au lavabo, c’est de l’eau potable que nous distribuons à tous nos usagers" , insiste Rémy Brillant, directeur général des services de Papeete.
Pour appuyer cette démarche, la ville a décidé de donner un nom à cette eau : « Vai’ete ». Une manière de rompre avec l’image souvent négative de l’eau du robinet, encore perçue par certains comme moins fiable. "Ce n’est pas anodin, Vai’ete, c’est aussi raconter une histoire, celle de Papeete et de son eau" . Le mot Vai’ete évoque quelque chose de familier et rassurant, souligne Rémy Brillant. (…). Malgré la qualité reconnue du réseau, la méfiance persiste. Plus de 150 prélèvements sont réalisés chaque année par la Polynésienne des eaux, avec près de 2 000 paramètres de potabilité vérifiée. L’eau provient de la vallée de Fautaua, une ressource puisée dans le sol et la roche, réputée pour sa pureté naturelle, selon l’opérateur. (…). Avec Vai’ete, la ville de Papeete espère enfin faire changer les mentalités et inscrire l’eau du robinet dans les gestes quotidiens des habitants.
Eau potable : Papeete mise sur Vai’ete pour faire changer les habitudes (TNTV)
Dans un souci de promotion de son eau et de préservation de la ressource et de l’environnement, la ville de Papeete a dévoilé, avec la Polynésienne des eaux, l’identité de son eau. Elle devient Vai’ete du nom de la ville et de la rivière qui la traversait jadis. “L’eau du robinet : un choix pour la santé, le budget et l’environnement”, tel est le message lancé à l’attention des consommateurs par la ville de Papeete et la Polynésienne des eaux. Pour appuyer ce message, l’eau de la ville se dote d’une marque et d’une identité. Elle est désormais Vai’ete. “Avec Vai’ete, nous invitons chaque habitant, chaque visiteur à (re)découvrir l’eau du robinet de Papeete : un geste simple, économique et écologique, porteur d’avenir pour notre capitale.” L’objectif est d’encourager la consommation de cette ressource 100 % potable distribuée gratuitement dans tous les robinets. (…) Choisir Vai’ete, c’est par ailleurs préserver son budget. La ville de Papeete, pour le prouver, ne manque pas de chiffres. Elle coûte 0,04 franc le litre, soit 1 500 fois moins cher qu’une eau en bouteille. (…) En lançant sa campagne, la ville de Papeete a enfin insisté sur l’aspect environnemental de la démarche en réduisant les déchets plastique. Un foyer de quatre personnes qui passerait à l’eau du robinet éviterait l’usage de 240 bouteilles d’un litre par mois. (…). La campagne va être appuyée par des actions de communication et de sensibilisation dans les écoles. (…)
L’eau de Papeete devient Vai’ete (Tahiti Infos)
# Après LeadBees, l’entrepreneur polynésien Kévin Besson lance BlueGarden. Cette solution connectée permet de surveiller ses plantes ou son élevage à distance, grâce à des capteurs bourrés de technologie et une application qui permet à l’exploitant de prendre les bonnes décisions… Et même de les déléguer, puisque le système, bientôt assisté d’une IA, est conçu pour piloter automatiquement des arrosages, pompes, éclairages ou ventilation. De quoi rendre l’agriculture plus « sexy » et accessible. Une cinquantaine de personnes au fenua l’utilisent déjà et son créateur le présentera la semaine prochaine au salon parisien de l’innovation VivaTech, en espérant convaincre à l’international. (…). Une technologie qui tient donc dans un petit boîtier connecté au Wi-Fi et équipé de sondes, qui va récupérer toutes sortes de données comme la température, l’humidité, le taux de pH, l’azote, le potassium, le niveau d’eau, entre autres. Le professionnel, agriculteur, éleveur, apiculteur ou autre, pourra simplement, en consultant son application, avoir toutes ces données et agir. Ou même paramétrer BlueGarden pour agir de manière semi-autonome. « C’est un outil capable de piloter des équipements comme de l’arrosage automatique, des pompes, de l’éclairage horticole, de la ventilation, ce genre de choses ». (…). Un outil qui peut aussi être très utile pour la traçabilité, indispensable sur certains produits comme la vanille par exemple. (…) La solution Blue Garden est développée depuis trois ou quatre ans maintenant. Kévin Besson y travaille quand son travail d’informaticien lui laisse du temps. Aujourd’hui, il compte une cinquantaine d’utilisateurs au fenua et d’ailleurs tout le monde peut le tester chez soi pour son jardin. L’application est disponible sur Google Play (pas encore sur l’Apple Store mais il suffit de joindre BlueGarden pour l’obtenir), gratuitement, et il est possible de rentrer soi-même des données pour avoir déjà un suivi de sa production. Autre avantage : ces moteurs, de la marque Torqeedo, sont totalement silencieux et permettent donc de ne pas perturber l’écosystème de Bora. (…) Jeff Teamo espère développer Parataito et « agrandir sa flotte de catamarans solaires » pour promouvoir le tourisme responsable et le développement durable.
Blue Garden, solution polynésienne d’agriculture 2.0, veut pousser à l’international (Radio 1)
# "Parataito Explorer Bora Bora" a remporté le Concours des initiatives du tourisme durable dans la catégorie prestataire d’activités. L’idée a été trouvée il y a 5 ans, au bord d’une plage lors d’une discussion avec son père et l’entreprise de Jeff Teamo a vu le jour en janvier dernier. Elle propose des excursions en catamarans solaires, une première en Polynésie. Le pari est simple : concilier tourisme et préservation, au travers d’une exploration écologique de Bora Bora.
Tahiti Tourisme organisait récemment la deuxième édition du Concours des initiatives du tourisme durable pour encourager les projets éco-responsables. Et cette année, c’est Parataito Explorer Bora Bora, une entreprise qui propose des excursions autour de la perle du Pacifique à bord de bateaux solaires, qui a été récompensée dans la catégorie prestataire d’activités. Visiter sans polluer : c’est le pari relevé par Jeff Teamo, fondateur de la société lancée en janvier.
Les catamarans sont équipés d’un moteur électrique, avec une batterie intégrée qui se recharge via des panneaux solaires « à l’arrêt ou à moins de 5 nœuds ». Largement suffisant pour Jeff Teamo puisqu’« il fait beau 90 % du temps à Bora ». Si besoin, les batteries peuvent aussi être rechargées sur borne électrique. Mais depuis le début de ses activités, Jeff Teamo n’en a jamais eu besoin : « Le soleil suffit amplement », confie-t-il. Et c’est là la grande différence : certains hôtels étaient déjà équipés de bateaux à moteur électrique pour assurer les navettes, mais contrairement aux catamarans solaires qui se rechargent seuls, ceux-ci doivent être rechargés sur une borne et « presque à chaque trajet » selon Jeff Teamo. (…). Enfin, Jeff Teamo confie que dans les années à venir, une fois les fonds nécessaires réunis, il espère pouvoir « construire localement un bateau éco-responsable.» (…).
À Bora Bora, les bateaux solaires déjà sur le lagon (Radio 1)
# Opahi Buillard interpelle Moetai Brotherson sur l’avenir de Tema’e*. Il lui demande de donner “un cap” à ce dossier “sensible” au lieu de le “laisser dériver au gré des courants” en organisant une consultation populaire, comme promis. Il considère que le “silence” du président du Pays devient “gênant” alors que cette consultation permettra “un débat clair, apaisé, démocratique”.
Un des collaborateurs du Tavini huiraatira à l’Assemblée, Opahi Buillard, a réagi, le 30 mai dernier sur sa page Facebook, suite à la publication d’un article de Tahiti infos intitulé “Tema’e, pas de consultation avant les municipales”. Les représentants de la fédération Tahei ‘auti ia Moorea avaient été invités, fin mai, par le ministre du Foncier et du Logement, Oraihoomana Teururai, pour discuter du devenir de la plage de Tema’e. Lors de leur rencontre, il leur avait annoncé qu’à l’approche des échéances électorales, aucune consultation populaire ne pouvait être organisée. Pour le président de l’association des habitants du motu Temae-Moorea et membre de la fédération Tahei ‘auti ia Moorea, Alain Bonno, ce dossier est “un caillou dans la chaussure de Moetai et du Tavini (…). Il doit y avoir quelque chose qui les empêche de pouvoir appliquer ce qu’ils ont mis en avant lors des campagnes électorales.” Dans son édito, Opahi Buillard n’hésite pas à tacler le gouvernement et notamment le président Moetai Brotherson. (…) L’auteur interroge le président du Pays – puisque comme l’a affirmé le ministre du Foncier, c’est Moetai Brotherson qui décide – sur sa volonté d’avoir un “aménagement intégré, réfléchi, équilibré ? Ou bien une privatisation progressive, menée par la pression, justifiée au nom de l’emploi ?”
Tema’e : “Cette plage-là n’est pas à vendre” (Tahiti Infos)
* Voir les articles consacrés au sujet de la plage de Temae dans le moteur de recherche de AvA-Infos
# À Pihaena, Moorea, un chantier controversé* fait l’objet d’une plainte déposée par la fédération Tāhei ‘Autī ia Moorea. L’affaire est désormais entre les mains du tribunal administratif. La semaine dernière, la commune a aussi annoncé l’ouverture d’une enquête publique qui a débuté lundi.
C’est un chantier de plus qui n’a pas échappé à la fédération Tahei Auti Ia Moorea. Inquiet des conséquences pour l’environnement, le groupement d’associations a même porté plainte contre ce projet de résidence à Pihaena. Et les tensions ont fini par déboucher sur l’ouverture d’une enquête publique. (…). Si l’enquête publique qui a débuté lundi doit justement permettre de s’exprimer, pour certains, elle arrive trop tard. Car pour lancer ce projet, une route a dû être tracée. Et si l’ouvrage a obtenu un permis de construire, les derniers épisodes de pluies ont causé des éboulements, provoquant des chutes de rochers de soutènement qui sont passés à quelques centimètres seulement d’habitations en contrebas. Des incidents qui en décembre dernier ont poussé la mairie à arrêter les travaux et demandé aux riverains de rester vigilants. (…). Du côté de la défense du promoteur, on explique que la mairie a été manipulée. (…) Mais si la route a bien obtenu un permis de construire, six parcelles ont également été terrassées. Pour ce chantier-là, les riverains font remarquer qu’aucun permis n’a encore été délivré. Ce que confirme la directrice de la Construction et de l’aménagement Timeri Sommers. (…). Le tribunal administratif ayant prononcé la clôture de l’instruction, l’affaire est désormais en état d’être jugée.
Enquête publique sur le projet de Manutea Lodge à Moorea (TNTV)
* Pour rappel: À Punaauia, sur les hauteurs du domaine Papehue 1, plusieurs habitants du fond de la vallée dénoncent des extractions illégales de pierres in Trois défis de développement durable (AvA-Infos)03/06/25.