La pollution sonore est un problème qui gagne en envergure et il se peut que bon nombre de personnes n’en connaissent pas les incidences sur leur santé. Dans le domaine de la santé environnementale, le bruit (hors milieu de travail) n'a que tardivement été pris en compte, mais les législations de nombreux pays imposent peu à peu des études d'exposition au bruit et une cartographie du bruit, des restrictions d'intensité sonore. Des représentants de l’association Te Ora hau ont rencontré le président du Pays et la vice-présidente et ministre de l’Environnement pour leur demander d’agir pour mieux protéger la population des délinquants sonores ; Autre sujet évoqué, concernant à la fois la santé et l'environnement : l’interdiction des cigarettes électroniques à usage unique qui entrera en vigueur sur le territoire avant la fin de l’année.
# Mise à jour du code de l’environnement, mise en place d’une mission d’information sur « les violences sonores » ou encore modification du code de la route… Ce sont les propositions retenues par Moetai Brotherson et Eliane Tevahitua au terme de la rencontre initiée par l’association qui lutte contre la pollution acoustique. Le dialogue est établi entre l’association Te Ora hau et le Pays. Invités à la présidence, les membres du bureau ont été reçu ce samedi par Moetai Brotherson et Eliane Tevahitua, vice-présidente et ministre de l’Environnement. Une rencontre « intéressante », durant laquelle ceux qui font la guerre au bruit ont été entendus. Il s’agissait en effet pour Te Ora hau de « faire remonter les souffrances des victimes » aux autorités et de leur demander d’agir pour mieux protéger la population des délinquants sonores.
Nuisance sonores : le pays et l’association Te Ora hau à l’unisson (Radio 1)
De nombreux habitants de Tahiti subissent des nuisances sonores qui impactent sérieusement leur qualité de vie. Le président du Pays envisage d'interdire certains équipements de carbass. (…) L’association Te Ora Hau lutte contre les nuisances sonores depuis 25 ans déjà. Ce matin, ses représentants avaient rendez-vous avec le Président du Pays. Un entretien fructueux où des solutions ont été proposées, « notamment la possibilité d’interdire l’installation de certains équipements qui sont, de manière évidente, au-delà de toutes les limites normalement autorisées pour l’être humain. Donc d’en interdire l’installation dans les voitures. Il ne s’agit pas d’interdire aux gens qui aiment la bonne musique de faire de bonnes installations dans leur voiture. Il s’agit de ne pas autoriser ceux qui sont au-delà de toutes les limites possibles » précise Moetai Brotherson, président de la Polynésie française.
Interdire certains équipements carbass, la solution pour lutter contre les nuisances sonores ? (Polynésie 1ère)
La lutte contre les nuisances sonores, qu’elles proviennent d’un car-bass stationné en bord de route, d’une bringue familiale au moyen d’un boombox, d »une tondeuse passée le dimanche ou même d’aboiements de chiens, constitue une violence à l’encontre de nombreux citoyens qui aspirent, au contraire, à vivre paisiblement. Il en va même des bruits causés par les appareils de voltige aérienne au dessus de l’aéroport de Tahiti-Faa’a, l’une des rares plateformes, paraît-il, à autoriser encore ce type d’exercice à l’échelle nationale. Contre tous ces fléaux à répétition, force est de constater depuis de trop nombreuses années que la puissance publique est quelque peu désarmée, faute de règlementation suffisamment répressive contre les fauteurs de troubles. Trop souvent, malheureusement, les forces de l’ordre rechignent à intervenir, n’y voyant que des querelles de voisinage… (…) En réponse à l’appel à l’aide lancé par les membres associatifs, le président du Pays a évoqué trois pistes de travail.
Les « car-bass » dans le collimateur du président Brotherson (Tahiti News)
Comment lutter contre les nuisances sonores ? C’est l’objet de la rencontre entre le président du Pays et l’association Te Ora Hau. Moetai Brotherson compte dans un premier temps adapter la législation et la faire appliquer. Une réflexion globale sur le sujet devrait prochainement être engagée. Ils s’engagent contre les décibels à haute dose. Les membres de l’association Te Ora Hau constatent l’écart grandissant entre l’évolution des comportements dans l’espace public et une législation obsolète. « Lorsqu’une loi est écrite, la société évolue, les nuisances évoluent et il faut aussi que la réglementation puisse suivre. Il y a des nuisances qui prennent de plus en plus d’ampleur » a affirmé Ariitea Bernadino, vice-président de l’association. Parmi les plaintes pour nuisances, 57% seraient déposées à cause des boom box et des car bass. Un chiffre trop élevé selon Te Ora Hau qui désigne désormais ces nuisances de « violences sonores ». (…) Car bass et boom box ne sont pas les seuls dans le viseur de l’association. Une réflexion plus large est envisagée par le président du Pays : « Nous sommes une exception dans la République, à savoir le seul territoire où la voltige aérienne est autorisée au-dessus de l’aéroport. On va interroger les services de l’État pour qu’ils nous donnent une réflexion non équivoque de l’État sur le sujet. » Le gouvernement informe d’ores et déjà vouloir faire évoluer le cahier des charges de l’aéroport pour mieux prendre en compte la question.
Nuisances sonores : le gouvernement à l’écoute (TNTV)
# Les cigarettes à usage unique interdites sur le territoire d’ici la fin de l’année. C’est l’ambition du ministre de la Santé Cédric Mercadal. Ces cigarettes jetables font fureur chez les jeunes. Comment réagissent les vendeurs et le corps médical à leur future interdiction ? Réponses et réactions dans cet article. (…) Normalement interdites aux mineurs, les puffs se sont répandues dans les collèges et lycées. Un fléau pour la santé des adolescents. La consommation d’une cigarette électronique jetable classique équivaut à celle de 2 paquets de cigarettes. Les professionnels de la santé mettent en garde leurs consommateurs… (…) Les professionnels de la santé comme les vendeurs s’accordent à dire que réglementer en interne ne suffira pas. Il faudra accentuer les contrôles des douanes pour que ce type de produit cesse d’entrer sur le territoire.
Les cigarettes électroniques jetables interdites en Polynésie d’ici la fin de l’année (TNTV)
« Les mégots de cigarettes sont à considérer, au sens de la réglementation déchets, comme des déchets dangereux », indique l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). « Ils constituent une source de pollution chimique pour l’environnement lorsqu’ils y sont disséminés. (...) Le mégot est très polluant. Il contient 2 500 substances toxiques dont une cinquantaine est réellement problématique et cancérigène », a expliqué la présidente du World CleanUp Day France, sur franceinfo . « La nicotine a des effets néfastes, y compris pour la nature. Quand le mégot se retrouve dans l’eau, il se dilue et diffuse petit à petit les toxiques ». Les cigarettes électroniques jetables sont aussi très polluantes en raison de leur composition en plastique et de leur batterie. Une pollution que l’Académie de médecine n’a pas manqué de pointer en plus des risques pour la santé, dans un communiqué publié en février dernier. « La « Puff » est donc aussi un déchet toxique qui s’ajoute aux 4 500 milliards de mégots jetés annuellement dans le monde »... « Le plastique des cigarettes électroniques est un déchet non biodégradable », renchérit Génération sans tabac, qui dénonce « un désastre environnemental ». L’organisme pointe également l’absence de solutions de recyclage.