Parler « déchets » n’est pas un sujet sexy. Ces histoires de poubelles n’intéressent pas grand monde. Et pourtant, l'accroissement de leur production est de plus en plus problématique et pourrait générer une crise environnementale et sanitaire si ne sont pas mises en place des solutions adéquates pour leur gestion éco-durable.
Comme il est indiqué sur le site de la direction de l’environnement de Polynésie française (DIREN) : « La gestion des déchets est un défi de taille pour la Polynésie française qui doit faire face, dans ce domaine à des contraintes fortes comme l’étendue de son territoire, la dispersion et l’éloignement des îles, les faibles surfaces disponibles, petites îles et atolls peu propices à l’enfouissement des déchets, etc. » Toutes les communes sont donc concernées par la gestion de leurs déchets. À Tahiti, ceux qui ne sont pas triés pour être envoyés au centre de recyclage et de traitement (CRT) de Motu Uta sont enfouis au centre d’enfouissement technique (CET) de Paihoro. Sauf ceux de Fa’aa, ce qui a valu à cette commune un rappel de la CTC (…).
Ce qui a suscité une polémique relayée par les médias locaux, évoquée par AvA-Infos dans un précédent article, ciblant les compétences respectives du Pays et des communes. Le 18 juillet, le haut-commissaire a tenu à clarifier les choses sur le plan administratif : “Eu égard aux enjeux de santé publique et d’environnement mais aussi à l’impact budgétaire correspondant aux sommes importantes dont il s’agit, tant en investissement qu’en coût de fonctionnement, une fois le procédé installé, les collectivités – libres de leur choix dans les compétences qui sont les leurs – ont toutefois le devoir de s’assurer précisément de la fiabilité des techniques.
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Déployer de nouveaux moyens
Le CET de Paihoro, mis en service en mai 2000, traite entre 50.000 et 60.0000 tonnes de déchets chaque année, soit une moyenne de 160 tonnes par jour. Il a cependant une capacité qui ne lui permet pas d’aller au-delà de 2025. D’autres sites doivent donc être mis en place d’ici là. C’est ainsi qu’a été évoqué ce mois-ci la possibilité d’un déploiement plus large du centre de Nivee (au départ prévu pour accueillir un incinérateur des déchers hospitaliers), à Tiarei, et d’en faire un centre d’enfouissement technique de classe 1.
- Papenoo - Futur Paihoro, stockage de gaz, ferme solaire… les projets ne manquent pas (La Dépêche)
- Traitement des déchets ménagers: après Paihoro, le site de Nivee se prépare (Polynésie 1ere)
Le maire de Faa’a, quant à lui, a évoqué une solution technique nouvelle, la pyrolyse (Wikipedia), permettant notamment d’obtenir d'autres produits (gaz et matière).
- La “machine” d’Oscar Temaru : sa solution pour Mumuvai (La Dépêche)
- Traitement des déchets : Oscar Temaru contre-attaque (Polynésie 1ère)
- Faa’a annonce une expérience de pyrolyse des déchets (Radio 1)
- Déchets : une unité de pyrolyse en projet à la décharge de Faa'a (Tahiti Infos)
Développer le compostage des déchets verts
En attendant, certaines communes, comme celle de Mahina, sont confrontées à des problèmes de capacité d’absorption de leurs déchets verts. Celle-ci a ainsi autorisé ses administrés à brûler « de manière temporaire et sous certaines conditions », leurs déchets végétaux.
- Mahina - Le brûlage des déchets végétaux autorisé sous conditions
- Mahina autorise le brûlage des déchets verts de manière "temporaire et sous certaines conditions"
Il est toutefois à noter qu’actuellement ces déchets sont enfouis à Orofara. La commune envisage néanmoins de créer un véritable centre de compostage pour éviter ce gâchis.
Le compostage est en effet la seule solution écologique et économique pour traiter les déchets verts qui produisent de gros volumes… Voir l’appel à projets de la Diren et de Fenua Ma.
- Le compostage, une démarche à valoriser (La Dépêche)
Une condition, toutefois : que les tas déposés en bord de route par les riverains soient exempts d’autre déchets et encombrants… ce qui est, hélas, souvent le cas !
Diminuer la production des déchets et trier
En tout état de cause, une chose est nécessaire en ce qui concerne de manière globale la gestion des déchets : en amont, diminuer leur production, le problème de leur valorisation étant intimement lié au soin qui est apporté au tri par le grand public.
Interpellé par de récents articles parus dans la presse locale s’agissant des compétences afférentes au traitement des déchets ménagers, le haut-commissaire de la République, René Bidal, a souhaité rappeler le droit et dire le haut niveau d’expertise de l’ADEME sur les nouvelles techniques qui sont proposées.
- Traitement des déchets ménagers: quand le haut-commissaire vante l’Ademe… (Tahiti News
Mais aussi et surtout… éviter de les disperser de manière “sauvage” dans la nature…
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Il est inadmissible que des bénévoles soient obligés de participer si fréquemment à des opérations de ramassage
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