Le développement durable s'inscrit dans une perspective de long terme et en intégrant les contraintes environnementales et sociales à l'économie. Dans cette revue de presse : Quid pour la Polynésie de la convention adoptée à Espoo le 25 février 1991 sur “l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière” ? ; Campagne organisée par Fenua Ma pour le dépôt des déchets électroniques et des produits toxiques ; Face aux importations, le syndicat des ennoblisseurs textiles veut “défendre l’emploi local” ; 33e Congrès des communes: les maires invités à quatre jours d’ateliers et de discussion pour mieux appréhender la complexité de la gestion de leurs communes ; Les îles Marquises visent la souveraineté énergétique ; Mise en place de la première plomberie solidaire de Polynésie française ; Zoom sur le foyer Te Arata qui aide les familles à sortir de la précarité.
C’est une information qui a son importance qui s’est perdue le 5 juillet dernier au Journal officiel de la Polynésie française. Par décret, l’État a publié une lettre française datant du 18 décembre 2023 “notifiant la levée de la réserve relative à la Polynésie française formulée par le gouvernement de la République française lors de l’approbation de la convention adoptée à Espoo le 25 février 1991 sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière”. Une convention qui ne sera ratifiée que le 21 mai 2023 à Kiev, 32 ans plus tard par des États européens mais aussi par le Canada. Les États-Unis, qui ont participé à la rédaction de la convention en 1991, ne l’ont en revanche jamais ratifiée.
Derrière la signature de la France, la Polynésie est restée le seul territoire national exclu de cette convention encadrée par les Nations unies qui lie les États signataires entre eux sur les études préalables aux conséquences potentiellement nocives de certaines activités industrielles sur l’environnement. (...) Dans le préambule de cette convention, les État signataires reconnaissaient “qu’il est important de tenir compte de l’environnement, y compris de la santé, lors de l’élaboration et de l’adoption des plans, des programmes et, selon qu’il convient, des politiques et des textes de loi”. (...) “Une évaluation stratégique environnementale est effectuée pour les plans et programmes qui sont élaborés pour l’agriculture, la sylviculture, la pêche, l’énergie, l’industrie, y compris l’extraction minière, les transports, le développement régional, la gestion des déchets, la gestion de l’eau, les télécommunications, le tourisme, l’urbanisme et l’aménagement du territoire ou l’affectation des sols”, est-il stipulé dans la convention.
De nombreux domaines d’activité sont listés, allant de la raffinerie de pétrole à l’installation destinée uniquement à la production ou à l’enrichissement de combustibles nucléaires, en passant par “le retraitement de combustibles nucléaires irradiés ou au stockage, à l’élimination et au traitement de déchets radioactifs”. (...)
Espoo, l’encombrante réintégration ? (Tahiti Infos)
DÉCHETS ÉLECTRONIQUES ET PRODUITS TOXIQUES
# Plus de 11 tonnes de déchets électroniques et de produits toxiques ont été récoltées, ce samedi matin (14/09), au centre de tri de Motu Uta où 211 personnes se sont présentées à la suite de la campagne organisée par le syndicat Fenua Ma. Un volume bien plus important que le week-end dernier. La population a répondu à l’appel du syndicat Fenua Ma qui invite les particuliers, chaque samedi de ce mois, de 7h30 à 11 heures, à venir déposer leurs appareils électroniques hors service et autres produits toxiques au centre de tri de Motu Uta. « C’est simple et pratique. On vient juste avec une voiture et des gens déchargent pour nous. Donc pour les personnes à mobilité réduite, ou les gens qui n’ont pas de force, c’est plutôt pratique », souligne l’une des participantes à l’opération. Cette campagne a aussi pour finalité de permettre une prise de conscience du grand public des enjeux environnementaux. (...) Le syndicat FENUA MA espère prochainement mettre en place des points d’apport publics. Il veut également inciter les vendeurs de peintures à proposer une récupération de leurs déchets toxiques. Ce samedi, le volume collecté était bien plus important que celui du week-end dernier où il avait atteint les 3 tonnes.
11 tonnes de déchets électroniques et toxiques collectées en une matinée (TNTV)
TEXTILE: DÉFENSE DE L'EMPLOI LOCAL
# Avec une douzaine d’entreprises adhérentes, le syndicat des ennoblisseurs textiles de Polynésie française (Setep) milite pour inverser la tendance face aux importations, afin de “défendre l’emploi local”. Ses membres entrevoient plusieurs pistes de mesures, tout en travaillant à l’élaboration d’une charte globale, qu’ils souhaitent présenter au nouveau ministre de l’Économie.(...)
Textile : encourager l’impression locale (Tahiti Infos)
DÉVELOPPEMENT DURABLE DES COMMUNES
# Le 33e Congrès des communes sera lancé ce lundi 16 septembre à Tubuai. Entre les tavana, leurs équipes, les invités politiques ou institutionnels, ce sont 240 personnes qui sont attendues sur l’île des Australes pour quatre jours d’ateliers et de discussion. Au menu : des débats sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, des réflexions sur les impacts du vieillissement ou des déplacements de la population, des partages d’expérience sur l’économie circulaire, notamment de la part du maire de Rapa Nui… Aux conversations techniques s’ajoute de forts enjeux politiques, à moins de deux ans des municipales. (...)
IA, démographie, économie… Les communes veulent « prendre de la hauteur » à Tubuai (Radio 1)
LES MARQUISES VISENT L'AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE
# Une convention a été signée ce jeudi matin (12/09) entre l'AFD et les Hakaiki. L'agence française de Développement prête 160 millions de Fcfp pour le développement de la filière photovoltaïque, soit 75% de l'énergie sur les 6 iles de l'archipel le plus au Nord de Tahiti. Le "tout solaire", ce n'est pas encore pour tout de suite aux Marquises. L'objectif affiché (3/4 de l'énergie délivrée aux abonnés d'ici 6 ans) a tout même reçu le sérieux coup de pouce cette semaine de l'Agence Française de Développement, lors d'une convention actant un prêt de 160 millions de FCP. Cela passe par "l'hybridation de la centrale électrique de Tahuata" précise Mounia Ait Ofkir, directrice de l'AFD. Car (presque) toutes les centrales installées aux Marquises sont thermiques. Le coût d'un tel investissement passe donc d'abord par 12,7 millions de FCP d'études sur "la mise en place sur le toit d'un bâtiment communal, avec ses batteries". A terme, il s'agit de développer le solaire, son stockage, et un petit nombre de centrales hydrauliques (moins de 10% de l'énergie consommée en 2024), pour que la CODIM en "délégation de service public" délivre 75% d'énergie renouvelable d'ici 2030. (...)
Les Marquises visent la souveraineté énergétique d'ici 2030 (Polynésie 1ère)
Un séminaire des Hakaiki a été organisé ce jeudi matin (12/09) au haut-commissariat. La communauté de communes des îles Marquises et l’Agence française de développement (AFD) ont signé le premier financement en prêts de la CODIM sur la compétence énergie. (...) « Bien sûr, ça va changer beaucoup au niveau de l’énergie, c’est un peu l’objectif aussi de la CODIM d’arriver en 2030 à 75% voire 100% d’énergie propre au niveau de l’archipel » a indiqué Benoît Kautai, président de la communauté de communes des îles Marquises (CODIM).
160 millions pour développer une énergie propre aux Marquises
https://www.tntv.pf/tntvnews/polynesie/economie/160-millions-pour-developper-une-energie-propre-aux-marquises/
ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
Lancement officiel de la première “plomberie solidaire” en Polynésie française
# L’association FACE Polynésie agir contre l’exclusion, a signé le 11 septembre, un partenariat avec les communes de Papeete et Pirae et la Polynésienne des eaux pour la mise en place de la première plomberie solidaire de Polynésie. Grâce à ce dispositif, les usagers en situation de précarité pourront bénéficier d’un service de plomberie minimum. L’aboutissement d’un long travail de recherche pour l’association FACE de Tipaerui, à Papeete : il a fallu faire appel à des professionnels du secteur et trouver des financements auprès du Pays notamment, par le biais de la direction de l’environnement. (...)
Une plomberie solidaire pour les usagers en situation de précarité (Polynésie 1ère)
Face au manque de professionnels dans le secteur de la plomberie et surtout aux difficultés financières des foyers les plus précaires, la fondation FACE Polynésie, en collaboration avec la Polynésienne des Eaux, un plombier privé, et les communes pilotes de Papeete et Pirae, lancent la première plomberie solidaire au fenua. La fondation FACE Polynésie, en partenariat avec la Polynésienne des eaux, travaille sur le projet de plomberie solidaire depuis un an. Pour la municipalité de Papeete, cette initiative pourrait soulager bon nombre de foyers. En effet, lorsque l’usager subit une fuite d’eau, il voit sa facture augmenter sensiblement. L’abonné n’est alors pas toujours en capacité de payer sa facture et la réparation du branchement. En complément des difficultés générées par ces fuites pour ces usagers, ces fuites génèrent une difficulté pour le service de l’eau et de la gestion de la ressource. (...)
Une plomberie solidaire pour œuvrer contre les inégalités et préserver l’environnement (TNTV)
Pour rappel: Pistes pour une économie "soutenable" (AvA-Infos)
# La pauvreté en Polynésie. Un vaste sujet aux multiples dimensions qui a récemment fait l’objet d’une autosaisine du Cesec. Outre l’aspect financier, il concerne aussi l’accès aux soins, à l’éducation ainsi qu’au logement. Des situations auxquelles sont aujourd’hui confrontés de nombreux Polynésiens, comme les familles hébergées temporairement au foyer Te Arata. Ouvert en 2000, la structure accompagne ses locataires dans leurs projets de vies. Et les demandes d’admission sont nombreuses, de l’ordre de 5 à 6 par jour. Un toit, des repas, un accompagnement humain, mais surtout de la dignité. C’est ce que propose l’un des six foyers de l’association Emauta, le foyer Te Arata, situé à Papeete. 8 familles peuvent y être accueillies en même temps. Pour une bonne cohabitation, des règles de vie commune s’imposent à tous. Ici, on se concentre sur son projet de vie, mais surtout sur soi. (...) L’objectif est de leur permettre de progresser en lecture, en écriture, et en calcul, afin de favoriser leur insertion professionnelle. Un travail complémentaire à celui mené au sein du foyer sur le plan humain. (...)
Le foyer Te Arata, un tremplin pour parvenir à sortir de la précarité (TNTV)