L'actualité concernant la protection de la biodiversité, l'environnement ou le développement durable a été peu fournie cette semaine. Crise Covid oblige, sans doute. La presse locale fait néanmoins état de polémiques dont le point commun est d'avoir été portées devant la Justice: projets immobiliers contestés à Moorea ; dynamitage de la montagne de Tahuareva à Tautira ; extractions contestées dans la vallée Mapuaura, à Faaone ; projet de porcherie à Taravao ; navires échoués aux Tuamotu.
# Le collectif des associations culturelles et environnementales de Moorea a déposé (le 14 août) son troisième courrier aux autorités de l’île pour être consulté et impliqué dans plusieurs projets immobiliers sur Moorea. Elles pointent le silence des autorités du Pays et de la commune. Le terrain privé passera des mains du cheikh Enany à celles du Groupe Wane. L’usage de la plage, traditionnellement ouverte au public, risque de disparaître sans que la population n’ait son mot à dire, disent les opposants au projet.
Les riverains de Tema’e toujours sans réponse de la commune et du Pays (Radio 1)
# Nouvel épisode dans l'affaire du dynamitage d'une partie de la montagne de Tahuareva à Tautira. L'association Te Hono Autahi no Ataaroa i Tautira et le collectif Te Hono Tia'au indiquent avoir découvert plusieurs vestiges jamais recensés sur la montagne. Une conférence de presse pour leur présentation est prévue vendredi. (…) Saisie par son ministre de tutelle sur la situation de la montagne, la direction de la culture et du patrimoine reconnaissait le 20 mai dernier la sacralité du lieu mais assurait que les travaux portaient sur “la partie basse d'un des flancs de la montagne” qui ne représente aucun “ancrage mythique précis”. (…) En juin, l'avocat des riverains, Me James Lau, envisageait l'envoi du dossier à la présidence pour demander le classement du site, ce qui permettrait sa protection et empêcherait l'avancée du projet de dynamitage.
Des vestiges découverts à Tahuareva (Tahiti Infos)
# Les riverains de la vallée Mapuaura à Faaone qui bloquent l'accès aux engins de la société RBK chargée de procéder à des extractions dans la vallée ont eu gain de cause lundi. Le tribunal des référés a estimé que leur blocage ne constituait pas un “trouble manifestement illicite” puisque l'autorisation d'extraction de la société avait été retirée depuis le 15 avril dernier. (…) Les membres de l'association de riverains avaient manifesté courant avril dernier leur opposition à des extractions qu'ils estimaient illégales dans la vallée. Le 6 mai, ils s'étaient installés sur une terre appartenant à certains propriétaires, filtrant les engins de l'entreprise RBK elle-même mandatée par un des propriétaires de la vallée. (…) Notons enfin que les riverains de l'association se sont également rendus compte que lesdites extractions avaient été faites par l'entreprise sur une parcelle différente de celle visée par l'autorisation initiale de la direction de l'équipement. L'affaire n'a donc peut-être pas fini de faire parler d'elle…
Le blocage de la vallée Mapuaura n'est pas illicite (Tahiti Infos)
https://www.tahiti-infos.com/Le-blocage-de-la-vallee-Mapuaura-n-est-pas-illicite_a202858.html
# Après plusieurs revers en justice, le collectif opposé à la porcherie à Taravao a obtenu la suspension de l'arrêté autorisant le projet. Une première victoire pour ce rassemblement de riverains, en attendant le jugement au fond. (…) Le collectif s'inquiète des conséquences environnementales du projet de porcherie sur le plateau de Taravao, qui prévoit 1 844 porcs, ce qui en ferait la plus importante de Polynésie, et l'épandage des effluents de l'élevage sur 60 hectares de terre du plateau.
Porcherie de Taravao : la justice suspend le projet (Polynésie 1ere)
# Navires échoués
Le Shen Gang Shun 1, échoué depuis mars 2020 sur l’atoll de Arutua aux Tuamotu, a été retourné et déplacé par la forte houle vendredi dernier. La Direction polynésienne des affaires maritime (DPAM) va envoyer une mission sur place pour évaluer la situation. (…) des nylons de pêche, bouées, plaques de fibre de verre ou encore vêtements de l’équipage auraient également été expulsés du navire vers le lagon. (Un pêcheur témoin, qui a pris des photos publiées sur FaceBook) évoque par ailleurs une "odeur de gazole" à proximité de l’épave. (…) Il y a deux mois, la Fape (Fédération des associations de protection de l’environnement) avait également adressé une lettre de mise en demeure au Pays pour qu’il procède au démantèlement du navire.
Le Shen Gang Shun s'est retourné (Tahiti Infos)
Malgré une astreinte de 500 000 Fcfp par jour prononcée par la justice le 30 avril 2020, et un armateur qui assurait le Pays qu’il prendrait les mesures qui s’imposent, le Pays « n’a rien vu venir », dit-on à la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM). En juin dernier, un appel d’offres a été lancé par le Pays pour le démantèlement du Shen Gang Shun 1 et la remise en état du site d’échouement. Mais cette aggravation rendra la tâche encore plus difficile à l’entreprise qui sera chargée de cette tâche. En attendant, la DPAM dépêche une mission sur l’atoll pour évaluer les dégâts. Ce lundi marque la date limite du dépôt des dossiers et les plis seront ouverts mercredi. L’attribution du marché sera connue en septembre.
À Arutua, l’épave du Shen Gang Shun 1 est rentrée dans le lagon (Radio 1)
Concernant le palangrier chinois Ping Tai Rong 49 qui s’est échoué le 23 juillet dernier sur le récif de l’atoll de Anuanurunga – Tuamotu Nord- Ouest (près de Nukutepipi et Anuanuraro), est dans une situation stable comme l’a confirmé la dernière mission de surveillance aérienne. Une mission conduite par le patrouilleur Arago au début du mois d’août a permis à deux sociétés de se rendre sur place pour apprécier la situation et proposer un plan opérationnel incluant la dépollution. Les rapports d’expertise ont été soumis au propriétaire.
Navires échoués à Arutua et à Anuanurunga : le point sur la situation (TNTV)
À la suite de la forte houle, la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) indique avoir sollicité la collaboration de la commune de Arutua et d’une association pour surveiller et ramasser les déchets flottants à proximité de l’épave du thonier. Elle indique qu’il ne semble pas y avoir d’écoulement de gazole, selon ces premières constatations. En ce qui concerne le palangrier de Anuanurunga, l’inspection par deux thoniers déroutés n’a rien révélé d’anormal. (…) En ce qui concerne son démantèlement, le propriétaire du Pin Tai Rong 49 a reçu, selon le Pays, les rapports des deux missions d’expertise sur son épave. C’est à lui dorénavant de proposer un plan d’action au plus vite, pour lequel il sera suivi et accompagné par la DPAM, la DIREN et la commune de Hao. En attendant, il est soumis au versement d’une astreinte de 500 000 Fcfp par jour, indique-t-on du côté de la DPAM.
La DPAM se veut rassurante sur la situation des épaves après la houle (Tahiti Infos)