Le samedi 12 décembre, de fortes pluies se sont abattues sur une partie de la côte est de Tahiti occasionnant de graves dégâts. Plus de 60 maisons détruites, une centaine gravement endommagées, un mort… Ces dégâts étaient-ils évitables ?
Ponts bouchés, routes submergées, véhicules emportés, maisons détruites… les rivières sorties de leurs lits sont la cause de ces dégâts dont la réparation est estimée à près d’un milliard Fcfp. Mais une constatation a frappé tous ceux qui ont eu l’occasion de se rendre sur les lieux. Le nombre impressionnant de déchets végétaux composés entre autres de troncs d’arbres qui étaient autant de « béliers » emportés par la furie des eaux. S’entassant sous les ponts et créant des bouchons, défonçant les enrochements et des parties de routes devenues provisoirement lits de rivières, ils sont pour une grande part la cause des destructions constatées. La question qui se pose est celle de la gestion des berges : des maisons construites sur des zones en PPR rouge, des élagages réalisés par des particuliers sans organisation de leur évacuation…
La question se pose de la restauration de la continuité écologique des rivières
Mais la politique d’aménagement des lits de rivières conçus comme des caniveaux, ainsi que cela se voit depuis des années, est-elle la bonne ? En éliminant les méandres naturels d’une rivière, sa canalisation va également renforcer la vitesse et donc la force de son courant. En cas de bouchons causés par des éboulements, comme cela a été le cas récemment, celle-ci a toutes les chances de devenir meurtrière, remarque un article de La Dépêche de Tahiti. “La gestion d’une rivière ne passe pas simplement par la simple gestion hydraulique de son écoulement et par son simple curage. Le service de l’environnement, les communes, les riverains… doivent participer aux discussions concernant l’aménagement des berges, comme on le fait désormais dans de nombreux pays”, analyse un spécialiste interrogé par le quotidien. Au-delà de la réponse immédiate à la situation de catastrophe se pose la question de la restauration de la continuité écologique des rivières
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