Conséquences des essais nucléaires en Polynésie : la commission de suivi de la loi Morin s'est réunie ce mardi à Paris après 4 ans d'attente. Les élus locaux ayant participé aux discussions se félicitent notamment de la tenue d'une enquête épidémiologique ou d'une mission d'appui de l'État au Pays, pour une meilleure indemnisation. Actuellement, plus de 800 demandes d’indemnisation sont recensées par le CIVEN, dont 80 % déposées par des ayants-droits. En 2024, seulement 41 % de ces demandes ont été reconnues. L'État serait désormais à l’écoute et prêt à « une réelle implication » sur le dossier, entre autres grâce au « mouvement » lancé par la commission d’enquête parlementaire de la députée polynésienne Mereana Reid-Arbelot.
La commission consultative de suivi des essais nucléaires, dite aussi commission de suivi de la loi Morin, s’est réunie pour la première fois depuis quatre ans à Paris ce mardi. Les participants à la réunion se félicitent de plusieurs avancées : le gouvernement central a accepté de lancer un recensement des archives sanitaire sous six mois, de réétudier la liste des maladies radio-induites « d’ici 2026 » ou encore de se pencher sur la question d’une étude épidémiologique sur la santé des Polynésiens. Le ministre de la Santé Cédric Mercadal assure en outre que l’État s’est engagé à mener une évaluation conjointe avec le Pays de la dette nucléaire de la CPS, dont les estimations oscillent entre 3,5 et 100 milliards.
« Le Gouvernement réunit au moins deux fois par an une commission consultative de suivi des conséquences des essais nucléaires ». C’est ce que prévoit depuis 2010 la loi Morin. Sauf que cette commission de suivi n’avait plus été réunie depuis 2021 par l’État, qui a même été tenté de la supprimer. Les demandes répétées des associations du nucléaire et des parlementaires, les derniers en date étant Mereana Reid-Arbelot et Moerani Frebault, ont fini par aboutir : la première réunion depuis quatre ans a eu lieu ce mardi 1er avril à Paris. (…)
La commission de suivi de la loi Morin s'est réunie ce mardi après 4 ans d'attente. Les élus locaux ayant participé aux discussions se félicitent notamment de la tenue d'une enquête épidémiologique ou d'une mission d'appui de l'État au Pays, pour une meilleure indemnisation.
(…) Pendant plus de 4 heures, les représentants de l’État, du Pays, du CIVEN, les associations ainsi que les parlementaires ont échangé sur le sujet. Des décisions ont été prises. « L'avancée est premièrement d'avoir prolongé la mission « aller vers », pour assister les demandeurs dans la constitution de leurs dossiers d’indemnisation », décrit le député polynésien Moerani Frébault dans une vidéo publiée sur son profil Facebook. « Deuxièmement, il y aura une enquête épidémiologique, pour qu’on puisse disposer de données fiables. Troisièmement, une mission d’appui de l’État au Pays a été décidée pour qu’on puisse enfin converger sur les chiffres de remboursement de la CPS pour soigner l’ensemble des maladies dues aux essais nucléaires ». (…) Actuellement, plus de 800 demandes d’indemnisation sont recensées par le CIVEN, dont 80 % déposées par des ayants-droits. En 2024, seulement 41 % de ces demandes ont été reconnues. (...)
Nucléaire : plusieurs avancées pour la prise en charge des maladies radio-induites (Polynésie 1ère)
Le ministre de la Santé est revenu sur la commission de suivi de la loi Morin, réunie pour la première fois depuis quatre ans la semaine passée. Paris serait désormais à l’écoute et prêt à « une réelle implication » sur le dossier, entre autres grâce au « mouvement » lancé par la commission d’enquête parlementaire de Mereana Reid-Arbelot. Beaucoup de questions « restent à trancher » précise Cédric Mercadal, mais les démarches sont lancées : l’évaluation de la dette de la CPS sera faite aux côtés d’experts du cancer, la révision de la liste des maladies radio-induites se basera sur une étude de l’ONU, et une nouvelle commission se tiendra à Papeete en octobre. (…)
Nucléaire : le « mouvement est lancé » à Paris, veut croire Cédric Mercadal (Radio 1)
Daniel Olanda a travaillé toute sa vie à entretenir et réparer les bateaux de la force Alpha qui revenaient de Moruroa, pour la Direction des constructions et armes navales (DCAN). Aujourd’hui, il “accuse Naval Groupe de nous avoir machiavéliquement versés sur la Marine nationale pour ne pas indemniser les personnels locaux”, contrairement aux personnels venus de France.
“Toute la Polynésie a servi de cobaye”, dit-il, et “c'est l'État qui doit payer car c'est l'État qui nous a empoisonnés”. Il demande réparation et à percevoir des indemnités comme ses anciens collègues de travail.
Nucléaire : une indemnisation à deux vitesses (Tahiti Infos)
Reprise des débats à l’Assemblée nationale dans le cadre de la commission sur la politique française d’expérimentation nucléaire après un passage éclair d’une délégation il y a deux semaines au Fenua. La nuit dernière, c’est l’ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui était interrogée par la commission d'enquête de l’Assemblée nationale relative à la politique française d'expérimentation nucléaire, sur la préparation de la loi Morin. Un texte pour lequel son ministère “n’a pas été associé”, a-t-elle expliqué en préambule. (…)
Après l’ancienne ministre, Marianne Lahana, avocate et rédactrice d’une thèse de droit public consacrée aux indemnisations des essais, et qui a elle-même travaillé au Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaire (Civen) pendant quatre ans, était entendue. (…) Le but de son audition, comprendre l’importance, ou non, du maintien du seuil de 1 millisievert comme critère d’indemnisation des victimes. (…) Enfin, la ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Patricia Mirallès, a, elle aussi, été entendue. Un entretien beaucoup plus court que les deux précédents. Plusieurs questions, et peu de réponses pour les défenseurs de la cause des victimes. (…) C’est évidemment le dossier des archives qui a été étudié avec la ministre déléguée. “L’ouverture des archives, cela ne signifie pas que tout doit être mis en ligne”, a-t-elle répété, assurant qu’“il ne reste que 33 cartons d’archives à ouvrir et à traiter, soit seulement 4% de l’ensemble des cartons”. Selon elle, les dernières données devraient être traitées dans le second semestre de cette année. Enfin, concernant les archives médicales, toujours pas d’inflexion de l’État sur le sujet. (…)
Débat sur le millisievert à Paris (Tahiti Infos)
Pour rappel : Visite de la commission d’enquête parlementaire sur les conséquences des expérimentations nucléaires (AvA-Infos) 01/03/25