Cession de terres domaniales aux îles Australes afin de favoriser leur autonomie alimentaire et dynamiser leurs activités agricoles et artisanales. Sans oublier le traitement de leurs déchets ; ils seraient plus de 150 agriculteurs "bio" en Polynésie française : portrait de l'un d'eux à Mataiea ; à Tahiti, une société se spécialise dans les emballages réalisés à partir de fibres de bananiers, une réelle alternative aux emballages importés ; l’atelier Tata'i, qui lutte contre l’obsolescence programmée se déploie à Rangiroa ; ouverture d'un camping écolo à Bora Bora, sur le motu Taufāri’i.
# Après avoir restitué 69 hectares de terres à Rurutu, le pays a aujourd'hui rétrocédé 40 parcelles à 10 familles de Rimatara, représentant une superficie de 26 hectares. (…) Le gouvernement souhaite que cette cession permette de dynamiser les activités agricoles et artisanales, espère permettre une meilleure accession à la propriété et favoriser le retour des familles vers leur île d'origine. Elles correspondent à l'engagement pris par le gouvernement dès 2019. Elles sécurisent et scellent la légitimité des familles de ces îles dans leur droit foncier.
26 hectares rétrocédés à Rimatara (Tahiti Infos)
En cédant les terres aux habitants de Rimatara, le gouvernement espère ainsi dynamiser les activités agricoles et artisanales de l’île, favoriser le retour des familles vers leur île d’origine grâce à cette accession à la propriété.
Rimatara : 40 parcelles de terre cédées à 10 familles (Polynésie 1ère)
(…) En outre, cette cession des titres de propriété aux familles de Rimatara interdit aux familles bénéficiaires la vente des terres durant trente ans, sauf si cette vente s’opère à l’intérieur de la famille. Cette disposition voulue par le gouvernement est bien comprise et acceptée par les familles car elle empêche la perte du patrimoine foncier et la spéculation qui accompagne souvent la vente des terres.
Au tour de Rimatara de procéder au titrement des terres (Tahiti News)
(…) Il a été question également du traitement des déchets, et notamment de l’évacuation de certains déchets tels les encombrants et les recyclables vers Tahiti ; du projet de biosphère des Australes auquel la commune adhère. Ainsi le conseil municipal a délibéré en faveur du projet tel que conçu en concertation avec le ministère de l’environnement. Le ministre de l’Environnement annonce la visite prochaine d’experts qui vont accompagner la commune sur le sujet de l’impact et des effets induits potentiels sur l‘économie de l’île. Ces impacts doivent être connus de la population de Rimatara ; (…) À propos de transformation agroalimentaire, l’île souhaite s’orienter vers une production majeure de manioc et la transformation du manioc en farine. Le gouvernement salue et encourage ce projet de transformation du manioc en farine qui trouve toute sa place dans le programme de l’autonomie alimentaire que le gouvernement est entrain de promouvoir.
Rimatara s’oriente vers une transformation du manioc en farine (Tahiti News)
# Aujourd’hui, ils seraient plus de 150 agriculteurs bio en Polynésie. Parmi eux, Tuhani Pugibet, 30 ans est agriculteur depuis 10 ans maintenant. Il exploite une terre de plus de 1,8 hectare à Mataiea. Chez lui, rien ne se jette, tout se transforme et surtout tout est naturel. (...). Ici, il n’utilise aucun pesticide : chaque espèce est donc plantée stratégiquement. (...) Une fois récoltée, une partie de sa production part en magasin et l’autre à la coopérative "Le marché bio".
Fruits et légumes bio : pour cultiver sereinement et manger sainement (Polynésie 1ère)
# Ils sont jeunes et ont envie d'agir pour leur fenua et pour l'environnement. Ayana Champot et Ioteve Mendiola ont lancé Biobase, une société spécialisée dans les emballages réalisés à partir de fibres de bananiers. Tout est fait manuellement et surtout localement. Une alternative aux sacs plastique ou aux sacs importés, et surtout une manière de valoriser les déchets organiques. (…) En Polynésie, il n’existe encore aucun producteur d’emballages locaux (réalisés localement et avec des matières locales) et écologiques. Ces sacs en fibres de bananiers représentent donc une réelle alternative aux emballages importés tout en étant biodégradables, résistants, personnalisables et réutilisables.
Des emballages qui ont la banane made in fenua (TNTV)
# Le 14e atelier collaboratif de réparation Tata’i a été organisé par l’association Tia’i fenua ce samedi matin à la brasserie Hoa. L’atelier qui lutte contre l’obsolescence programmée a ses adeptes et se déploie à Rangiroa depuis le début de l’année. Un ventilateur acheté il y a quelques mois et qui ne tourne plus, une cafetière qui ne s’allume plus, un ordinateur dernier cri mais aussi une machine à coudre vieille de plus de cinquante ans… autant d’objets qui ne finiront pas tout de suite à la décharge grâce aux ateliers Tata’i. C’est l’association Tia’i fenua – à l’origine de Nana sac plastique et Tata’i – qui organise ces ateliers dans le but de lutter contre l’obsolescence programmée.
Tata’i : « Éviter que les objets du quotidien finissent à la décharge » (Radio 1)
# Elle a ouvert un camping à Bora Bora sur le motu Taufāri’i. Romilda Tahianui, cuisinière, accueille avec son mari des touristes depuis 2020. Soucieux de l’environnement et du bien-être de leurs hôtes, portés par leur intérêt pour la culture, ils mettent à disposition le gîte, le couvert et partagent leurs connaissances de l’histoire et des légendes. (…) Au fil du temps les services proposés ont évolué. Romilda Tahianui, rattrapée par sa passion n’a pu s’empêcher de retourner en cuisine. Elle propose les petit-déjeuners, déjeuners, dîners. Elle insiste : "tout est fait à base de produits végétaux et locaux". Les repas font tout le succès du site resté "sauvage et authentique". En plus, les visiteurs peuvent s’initier à des activités culturelles, découvrir l’histoire, les légendes, les astres… Leurs clients peuvent aussi prendre des cours de cuisine lorsqu’ils ont apprécié les mets pour pouvoir les refaire. Ils sont également sensibilisés aux problématiques environnementales, pollution, gestion de l’eau, déchets. Demain, le couple espère pouvoir mettre en place un fa’a’apu, ils misent sur la permaculture.
À Bora Bora, le camping du motu écolo de Romilda Tahianui (Tahiti Infos)