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La Polynésie Française est très largement dépendante des importations pour sa consommation en énergie. Or les prix, qui sont imposés par le marché international, augmentent régulièrement depuis plusieurs années (90 $US/baril sur lespremiers mois de 2013, soit 3 fois plus qu’il y a 10 ans). En conséquence, malgré la crise, la facture du Pays augmente : +4,5 milliards de francs entre 2010 et 2011, ce qui annule la plupart des efforts réalisés sur les autres postes de dépense (biens d’équipement, biens de consommation, etc.).

Les ménages et les entreprises sont touchés de plein fouet et réagissent : leur consommation d’énergies est en légère baisse depuis 2009. Pourtant trop peu d’entre eux ont été préparés à ce changement : il s’agit donc bien d’une baisse subie et non pas souhaitée. Au final la baisse, peu ou mal organisée, n’est pas suffisante et la facture continue d’augmenter.

Rappelons que la Polynésie française s’est fixée pour objectif d’assurer 50% de sa production d’électricité à partir d’énergies renouvelables (EnR) à l’horizon 2020. De nombreux projets EnR sont envisageables, certains sont rentables à long terme, mais la plupart nécessitent des investissements qui peuvent être assez importants.

Quelques chiffres-clésÉnergie

En Polynésie française, nous dépendons à près de 90% du pétrole, un produit acheté à l’étranger, pour assurer notre  consommation d’énergie actuelle.

En ce qui concerne l’énergie produite par les énergies renouvelables, environ 90% est assurée par la production électrique des barrages. Ce sont ensuite les chauffe-eaux solaires qui assurent le principal de production (sous forme d’eau chaude).

Les gaz à effet de serre produits par un Polynésien sont environ de 3 t éq.CO2 par an, soit plus d’une fois et demi ce qu’il faudrait pour ne pas dépasser les fatidiques +2°C de réchauffement planétaire.

Des pistes d’actions prioritaires

Mettre en place une politique de maîtrise de la demande en énergie (MDE) ambitieuse

Cette politique devra permettre aux ménages mais aussi aux entreprises de préparer et mettre en place la baisse de leurs consommations. Elle pourra inclure notamment :

  • un grand plan d’économies d’énergies pour toutes les structures publiques,
  • une politique d’accompagnement personnalisé des ménages,
  • une politique d’accompagnement personnalisé des entreprises (qui représentent plus de la moitié de la demande en électricité),
  • des plans de communication : on pensera notamment à l’instruction des enfants et adolescents.

Donner une visibilité à long terme sur les prix en jouant sur les taxes

  • préciser alors comment faire alors pour éviter les écueils passés, notamment le cas du très décrié Fonds de Régulation des Prix des Hydrocarbures (FRPH).

Agir sur les transports

  • promouvoir les transports en commun
  • promouvoir les transports non polluants (vélo en particulier)
  • inciter à l’achat de modèles de voitures moins énergivores, par la communication et/ou la fiscalité (vignette, bonus-malus etc.)
  • dans le cadre d’une politique globale associant production EnR massive et forte maîtrise de la demande en électricité, promouvoir l’importation de véhicules électriques performants

Agir sur les logements / le bâtiment

  • mettre en place et faire respecter une règlementation thermique sur les bâtiments neufs,
  • encourager la rénovation des bâtiments existants,
  • promouvoir les diagnostics énergétiques sur les bâtiments existants.

S’engager ou renoncer à l'un ou plusieurs des projets de production électriques suivants :

  • développement de l’énergie hydraulique, notamment à Tahiti et aux Marquises, avec en premier lieu l’aménagement de la vallée de la Vaiiha-Papeiha,
  • développement de la filière photovoltaïque,
  • développement des énergies éoliennes,
  • développement des énergies marines : centrales houlomotrices, hydroliennes, Sea Water Air Conditioning (SWAC), Énergie Thermique des Mers (ETM).

Et pourquoi pas ?

Aujourd’hui les vendeurs d’énergies importées n’ont aucun intérêt à la baisse des consommations. Mais c’est également le cas de nombreuses Communes dont le budget dépend largement des rentrées fiscales (taxes sur l’électricité notamment). Ne peut-on pas changer cette aberration qui fait que l’intérêt des représentants des citoyens soit directement contraire à l’intérêt général ?

 

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