Le mois de décembre est traditionnellement (?) une période de consommation importante. Achat de cadeaux, réveillons, vacances de fin d’année… Oh, les jolies guirlandes, oh les beaux sapins de Noël… et tous ces jouets en plastique qui vont finir dans la décharge ou… dans le lagon ! Sans être rabat-joie, on peut s’interroger sur la pertinence de tous ces achats, en période de crise économique et de réchauffement climatique…

C’est vrai, les enfants adorent ces moments. Mais… n’est-il pas temps de réfléchir ? Notre planète ne peut plus supporter le modèle économique et écologique que nous lui imposons. Notre avenir exige que nous en changions. Et que dire de l’inégale répartition des richesses dans le monde ? La « croissance » a distribué ses bienfaits pour le moins inégalement. Un cinquième de la population de la planète se partage à peine 2 % des revenus mondiaux. Le développement de l’économie se répercute aussi sur les ressources naturelles. Alors que le volume de l’économie mondiale a quintuplé au cours des cinquante dernières années, on estime que, dans le même temps, 60 % des écosystèmes de la planète ont été dégradés. La population, à Tahiti, est-elle consciente de ces réalités ? On peut s’interroger quand on constate le rush auquel a donné lieu l’ouverture d’une nouvelle grande surface à l’entrée de Faa’a, début décembre. Quelques jours auparavant, nouvelle invention après Halloween et Noël, fêtes autant commerciales que… religieuses dont l’origine n’est sûrement pas polynésienne, on a vu apparaître une version locale du Black Friday. Il s’agit d'une énorme opération promotionnelle dans tous les magasins des USA, qui a lieu, depuis les années 1970, chaque dernier vendredi de novembre. Une tradition américaine de promotions monstres après Thanksgiving, qui a aussi tenté cette année une percée en France.

A la recherche d'alternatives

Il serait peut-être sain de réfléchir à la pérennité de ce modèle économique fondé sur une croissance exponentielle. C’était l’un des objectifs d’Alternatiba Tahiti que de donner à voir qu’il existe d’autres modes de consommation, plus équitables et plus respectueux de l’environnement. Il est important de savoir qu’il existe une recherche d’alternatives aux  «rouleaux compresseurs» des multinationales et les lobbies industriels, grandement responsables du changement climatique. La question est de savoir si nous choisissons une croissance intelligente, au lieu de choisir une croissance qui déstabilise le climat de la planète...Tout commence par une prise de conscience.

Une initiative à signaler

Dans la continuité de la Semaine de réduction des déchets, la Compagnie Aremiti a réalisé un petit reportage sur le gaspillage alimentaire qui est diffusé à bord de ses bateaux sur le trajet Tahiti/Moorea.  Des images de l'Union européenne y sont combinées avec des interviews de Polynésiens pour faire le tour des attitudes face à la nourriture jetée au lieu d'être mangée. On peut retrouver ce petit film sur le site Internet de Tahiti Infos.