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Étude d’une « stratégie carbone bleu » pour le fenua et le Pacifique afin de mettre en valeur les capacités de séquestration de CO2 des océans ; Revalorisation de matériel hôtelier en unités destinées aux professionnels de l’hôtellerie comme aux particuliers: les meubles et éléments de décoration des chambres d’un hôtel en rénovation vont être « upcyclés » pour construire de 70 à 80 bungalows en kit ; la Société de Navigation des Australes (SNA) Tuha’a Pae a mis en construction un cargo “décarbonaté” à propulsion vélique (turbo-voile / e-sail) et électrique. Sa voile rigide lui permettra d’économiser du carburant ; Une entreprise locale qui valorise les déchets de nacres perlières a été sélectionnée pour le Concours de l’innovation à Paris ; Le Pays tire un constat alarmant de l’accessibilité du réseau de transport en commun tahitien : annoncée pour la fin d’année, une charte de mise en accessibilité des transports doit être diffusée auprès des acteurs publics et privés impliqués dans l’aménagement ou l’exploitation des infrastructures de transport.

 

 

# Le chercheur Tamatoa Bambridge et un groupe d’experts régionaux ont jeté les bases d’une « stratégie carbone bleu » pour le fenua et le Pacifique. L’idée : mettre en valeur les capacités de séquestration de CO2 des océans, colossales mais encore peu prises en compte dans les discussions climatiques internationales, pour attirer des fonds vers des projets locaux de conservation et de développement. Corridors pour cétacés, rahui, aquaculture et algoculture, régulation de la pêche… De nombreuses initiatives pourraient y gagner des financements publics ou privés, au titre de la compensation des émissions de gaz à effet de serre. À condition de s’organiser. 
Alors que la COP30 rassemblait, la semaine dernière au Brésil, quelques 194 délégations nationales, d’autres discussions sur le climat se tenaient, dans une atmosphère plus feutrée, du côté de Moorea. À l’invitation du CNRS, de l’UPF et de l’université  de Berkeley, une poignée d’experts internationaux ont échangé, pendant trois jours, sur les enjeux carbone dans la région Pacifique. Et plus particulièrement du carbone bleu, qui, d’après une présentation faite au Cesec en sortie du séminaire, représente à la fois un levier pour lutter contre les changements climatiques à l’échelle mondiale, et une opportunité de développement importante pour la région.
(…). Le carbone bleu, « c’est une notion qui a été inventée en 2009 », rappelle le directeur de recherche au CNRS, qui travaille depuis longtemps sur les sujets climatiques et environnementaux. Elle désigne le gaz carbonique qui est capturé et stocké par les écosystèmes marins. Une notion importante puisque, comme le pointe le chercheur, les grands plans internationaux de maîtrise des changements climatiques sont fondés à la fois sur la décarbonation de l’économie – la réduction des émissions de gaz à effet de serre par les transports, l’énergie, ou les autre secteurs d’activités humaines – et la séquestration de ces même gaz pour venir « compenser » les émissions restantes. L’objectif fixé à 2050 dans les Cop : arriver, par ces deux mécanismes, à un bilan carbone neutre. (…) Si, dès 2017, une méthodologie internationale a été mise sur la table pour quantifier le carbone bleu, elle ne concerne à l’heure actuelle que les écosystèmes côtiers, comme les marais salés, prairies sous-marines et mangroves. Les milieux océaniques restent eux exclus de ces calculs. Or la pleine mer, avec ses grands mammifères, ses thons et autres espèces pélagiques, et mêmes ses riches écosystèmes « mésopélagiques » en profondeur, séquestrent eux aussi du CO2 en grande quantité et jouent un rôle mesurable dans la « pompe biologique » qui transporte le gaz carbonique depuis l’atmosphère vers les fonds marins. (…). Un travail en cours, mais dont le Pacifique a tout intérêt à ce qu’il aboutisse rapidement. Car le carbone bleu n’est pas un concept manié uniquement par les chercheurs : il a déjà depuis plusieurs années sa place dans les traités internationaux. Ce qui veut dire que les projets qui préservent ou augmentent les capacités de séquestration des milieux marins – aujourd’hui côtiers, et demain, peut-être océaniques – peuvent faire l’objet de financement au nom de la lutte contre les changements climatiques…   

Le carbone bleu, océan d’opportunités pour le Pacifique (Radio 1)

 

# Le projet de l’agence de design Matau, Te Moana x Héritage, est une première au fenua : à l’occasion de la rénovation du Te Moana Resort, les meubles et éléments de décoration des chambres vont être « upcyclés » pour construire de 70 à 80 bungalows en kit.
C’est un projet novateur qui pourrait devenir une nouvelle filière : la revalorisation du matériel hôtelier en unités destinées aux professionnels de l’hôtellerie comme aux particuliers. L’idée est celle de Gaël Manes, fondateur de l’agence de design Matau. Il va construire 70 à 80 bungalows clés en main, aménagés avec du mobilier revalorisé issu de la rénovation prochaine des 120 chambres du Te Moana Resort de Punaauia. Plutôt que de vendre le mobilier comme d’autres hôtels ont pu le faire par le passé, « je me suis dit qu’il y avait peut-être un potentiel de créer de l’activité supplémentaire et de répondre à d’autres problématiques », dit-il.
(…). Le résultat, c’est un bungalow équipé et meublé qui peut soit devenir une unité hôtelière pour des pensions de famille, soit une chambre d’amis chez un particulier., voire même « un petit lotissement ».  Le module de base représente une surface d’environ 52 m2 , dont 16 m2 de terrasse, et Matau propose plusieurs versions : avec ou sans kitchenette, studio ou T2, ossature bois ou ossature métal, proposés à la vente entre 9 et 11 millions de Fcfp environ.

Des chambres d’hôtel « upcyclées » en bungalows (Radio 1)

C'est un projet inédit : le mobilier, mais aussi les ventilateurs et même les prises électriques de 120 chambres d'hôtel seront reconditionnés et revendus. La promesse : ne générer "aucun déchet mobilier". Tout sera "démonté, réinventé et reconditionné".
Le Te Moana Tahiti Resort fermera ses portes le 1er janvier 2026 pour rénovation. Pour l’occasion, l’établissement a fait appel à une agence d’innovation et de design pour imaginer une seconde vie aux agencements existants. L’objectif du projet baptisé « Heritage by Matau » est de répondre au manque de clés dans le secteur hôtelier. Entre 70 et 80 bungalows en kit seront mis sur le marché. (…). Ces kits sont avant tout destinés aux professionnels du secteur, mais des particuliers peuvent également en faire l’acquisition. Les préventes des bungalows ont ouvert le 28 novembre. La livraison des kits est annoncée pour avril 2026.

Rénovation du Te Moana : 120 chambres reconditionnées en bungalows en kit mis sur le marché (TNTV)
 

 

 

# Le nouveau navire de la Société de Navigation des Australes (SNA) Tuha’a Pae a été mis à l'eau au chantier naval de Vigo, en Espagne, le 21 novembre. “Aujourd’hui, nous vivons un moment chargé d’émotion et de sens”, a fait savoir la SNA sur ses réseaux sociaux.
La compagnie a lancé en 2024 la construction d’un nouveau caboteur pour remplacer le Tuha’a Pae IV sur la ligne des Australes. Le nouveau cargo-mixte, baptisé Na Hiro e Pae et réalisé par les chantiers navals Astilleros Ria de Vigo d’Armon, doit être livré en juillet prochain. (…) Il s’agit d’un navire hors norme, non pas en raison de sa taille (89 mètres), mais de sa propulsion. Na Hiro e Pae sera le premier cargo décarboné du transport maritime interinsulaire polynésien. Avec une propulsion vélique (turbo-voile / e-sail) et électrique, le navire inaugure un changement réel et attendu dans la ZEE polynésienne. Il pourra également fonctionner au biocarburant. La voile rigide du concepteur bound4blue, qui lui permettra d’économiser du carburant, n’est pas encore installée.

Le cargo-mixte Na Hiro e Pae mis à l’eau en Espagne (Tahiti Infos)

 

 

# L’entreprise de Mia Williams et Hugues Cochard fait partie des 30 sociétés sélectionnées pour le Concours de l’innovation à Paris. Ils sont les seuls du Fenua à valoriser les déchets de nacres perlières. Ils les broient sous différents calibres et la poudre, riche en calcium, est surtout utilisée  dans l’agriculture. Par ailleurs, d’autres pistes sont étudiées à l’instar de l’écoconstruction, la fabrication de nucléus, et même dans le domaine de la cosmétique, la santé ou encore la décoration.
PolyNacre est une petite entreprise de revalorisation des coquilles de nacre située à Fakarava. Elle est dirigée par Mia Williams et son tāne, Hugues Cochard. Ils participeront à la dixième édition du concours de l’innovation le 28 novembre prochain à Paris. Leur activité de “valorisation de l’huître perlière” fait partie des trente sélectionnées parmi les 250 initiatives candidates. “Il y a des catégories comme l'or bleu dans lequel on est. Les entreprises qui ont une valeur écologique ou sociétale et qui sont innovantes dans les territoires de l'outre-mer seront mises en avant”, explique Hugues Cochard. (..) …l’an dernier, la Fédération des associations de protection de l’environnement leur a décerné le “Trophée Climat, car on a une économie circulaire positive utilisant les produits locaux pour l'économie locale”. L’entrepreneur ajoute avoir été soutenu par l’ADEME et par le programme PROTEGE “pour lancer cette économie circulaire de produits à vocation de recyclage et de secteur primaire à secteur primaire”.
(…) Mia et Hugues travaillent avec les services du Pays comme avec la Direction de l’agriculture concernant la valorisation de la poudre de nacre pour l’alimentation aviaire mais également pour l’amendement de sols. Un projet est également à l’étude avec la Direction des ressources marines pour la fabrication de “nucléus spécifiques avec de la poudre de coquille”. Une piste liée à l'écoconstruction est aussi à l’étude avec le soutien de la DRM. (…). Mia et Hugues ne tarissent pas en matière d’idées innovantes et ont même l’intention de se diversifier dans d'autres secteurs, comme la cosmétique, la santé ou encore la décoration. (…). Mia et Hugues ne tarissent pas en matière d’idées innovantes et ont même l’intention de se diversifier dans d'autres secteurs, comme la cosmétique, la santé ou encore la décoration.

Le recyclage de la nacre a un avenir prometteur (Tahiti Infos)

 

 

# Pas assez de bus équipés, trop d’obstacles sur les quais, des normes mal connues ou pas respectés… Le Pays tire un constat alarmant de l’accessibilité du réseau de transport en commun tahitien. Et compte bien lui faire prendre un « tournant » vers l’inclusion des personnes à mobilité réduite. Parmi les premières actions du schéma présenté ce mardi, le réaménagement de plusieurs arrêts du Tere Tahiti, la diffusion d’une charte aux acteurs publics et privés, des campagnes de sensibilisation et même un service public du transport à la demande qui sera offert aux PMR d’ici 2027. 
(…) Un schéma de 9 orientations et 12 actions, dont la première phase implique le déblocage de quelques 478 millions de francs CFP et la création, dans le budget du Pays 2026, d’un poste supplémentaire dans l’administration – en plus de référents dans certaines directions – pour piloter les opérations futures. Des dépenses largement mérités pour le ministre des Grands Travaux Jordy Chan, qui rappelle que, même si les statistiques manquent encore, « des milliers » de Polynésiens sont PMR ou « peuvent être amenés à le devenir », par accident ou sous l’effet de l’âge. (…) Première mesure, annoncée pour la fin d’année, une charte de mise en accessibilité des transports doit être diffusée auprès des acteurs publics et privés impliqués dans l’aménagement ou l’exploitation des infrastructures de transport. Une façon de réduire les « erreurs de conception », trop fréquentes, et surtout le manque de respect de certaines règles existantes. (…). D’autres actions sont au programme, dont une campagne de sensibilisation grand public sur le handicap, l’amélioration de l’information aux voyageurs sur les arrêts… et même la création d’un  système de transport à la demande réservé aux PMR. (…)

Travaux, charte, navettes PMR… Le plan à 500 millions pour des transports accessibles (Radio 1)

Pour rappel: Mobilité durable à Tahiti : des défis à relever (AvA-Infos)

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