Le Forum s’est particulièrement concentré sur le changement climatique et les dangers que constitue l’élévation du niveau des mers pour les petits États insulaires du Pacifique. Autre sujet connexe : faut-il ou non exploiter les profondeurs des océans, ainsi que le propose une compagnie minière canadienne ? Ils ne sont pas tous d’accord... Certains pays, comme la Polynésie française, craignent un désastre environnemental alors que d’autres, comme Nauru et les Cook, y voient un trésor à récolter.
# Le 53e Forum des îles du Pacifique* a ouvert ce lundi (26/08) à Nuku’alofa, la capitale des Tonga. L'événement devrait se concentrer sur le sujet du changement climatique. Pour l'ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes Olivier Poivre d’Arvor, il faut "amener de grands pays qui sont pollueurs" à se joindre "au petit ensemble" d'États du Pacifique dans une mobilisation environnementale.
(…) L’inquiétude majeure, en Océanie, c’est le changement climatique et les phénomènes qui y sont liés : le renforcement des cyclones, et la montée des eaux. Un homme est donc arrivé à point nommé pour rencontrer Moetai Brotherson. Olivier Poivre d’Arvor est ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes. Il veut mobiliser plus d’une centaine de Chefs d’États pour la Conférence des Nations-Unies sur l’Océan, à Nice l’an prochain. Et pour lui, ce sont les petits pays qui feront évoluer les grandes puissances, pour aboutir à des accords contraignants. Ce qui implique une mobilisation très en amont…(…). Le Forum devrait se concentrer sur le changement climatique. Mais même sur l’environnement, les Pays du Pacifique ne sont pas tous d’accord, notamment sur l’exploitation minière des océans. (…)
La montée des eaux et la disparition prévisible d’États insulaires dans le Pacifique... Un thème au cœur des débats du 53e sommet des dirigeants du Forum des îles du Pacifique (FIP). Le président du Pays, Moetai Brotherson, y participe.
(…)"Save our seas"... C’est le sens du SOS mondial lancé, mardi, par le secrétaire général de l’ONU. Antonio Guterres s’est exprimé lors du Forum des îles du Pacifique qui se déroule à Tonga, pour alerter sur les dangers que constitue l’élévation du niveau des mers pour ces petits États insulaires du Pacifique. D'après un nouveau rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) présenté au Forum, le niveau des mers a cru de 9,4 cm en moyenne à l'échelle mondiale en trente ans. Une hausse qui s'élève à 15 cm dans certaines zones du Pacifique. "Il est de plus en plus évident que nous allons rapidement manquer de temps pour enrayer la tendance", s'est alarmé Celeste Saulo, secrétaire générale de cette agence onusienne de référence. (…)
Forum des îles du Pacifique : le climat au cœur des débats, la situation en Calédonie évoquée (Polynésie 1ère)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a lancé un "SOS mondial" sur la montée des eaux dans le Pacifique, mardi au sommet du Forum des îles du Pacifique (FIP) auquel participe le président de la Polynésie Moetai Brotherson. Les Tuamotu sont particulièrement concernés, ainsi que Wallis.
Ce n'est pas nouveau mais ce rassemblement des îles du Pacifique à Tonga est l'occasion de le rappeler : La montée des eaux menace les Outre-mers, et les atolls des Tuamotu en premier. D'après un nouveau rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) présenté au Forum, le niveau des mers a cru de 9,4 cm en moyenne à l'échelle mondiale en trente ans. Une hausse qui s'élève à 15 cm dans certaines zones du Pacifique. (…) Les îles du Pacifique, faiblement peuplées et peu dotées en industries lourdes, rejettent collectivement moins de 0,02% des émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre. Mais ce vaste ensemble d'îles volcaniques et d'atolls coralliens de basse altitude est touché de plein fouet par les effets du réchauffement climatique, via notamment la montée des eaux. (…)
"SOS mondial" sur la montée des eaux dans le Pacifique (Polynésie 1ère)
Moetai Brotherson a atterri ce samedi (24/08) à Nuku’alofa, capitale du royaume du Tonga où est organisé le 53e sommet du Forum des îles du Pacifique (FIP). Un rendez-vous au programme de discussions chargé. Les leaders océaniens devraient échanger sur leur politique en matière d’exploitation des grands fonds marins, débattre des tensions entre les blocs américain et chinois, évoquer les violences en Nouvelle-Calédonie, où le FIP n’a pas réussi à mener une mission, et encore interpeller sur les effets des changements climatiques dans la région. Présent à Tonga, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déjà donné le ton en parlant de risque « d’anéantissement » de territoires.
Une « Polycrise ». C’est le terme qui a été utilisé par le Premier ministre des Fidji, Sitiveni Rabuka, pour qualifier les nombreuses tensions qui traversent ces temps-ci le Pacifique. Une référence aux effets des changements climatiques qui s’annoncent dramatiques pour les pays de la zone, à la fragilité maintes fois démontrée de beaucoup de territoires de la région face aux évènements climatiques, à leurs défis encore nombreux en matière de développement et de lutte contre la pauvreté, aux tensions américano-chinoises qui divisent les diplomates des états océaniens, ou encore, plus récemment aux violences que connait la Nouvelle-Calédonie depuis plus de trois mois… (...)
Climat, grands fonds, diplomatie, Calédonie… Un FIP sous tension à Tonga (Radio 1)
Compte rendu officiel de la rencontre du président Brotherson avec Olivier Poivre D’Arvor, l’envoyé spécial du Président Emmanuel Macron pour la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC), à Tonga.
Avec sa Zone Économique Exclusive (ZEE) couvrant 5,5 millions de kilomètres carrés, la Polynésie française joue un rôle central dans le positionnement de la France en tant que deuxième puissance maritime mondiale. À l’approche de l’UNOC 2025, qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin 2025 sous le thème « Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser de manière durable l’océan« , la participation active de la Polynésie française est essentielle. (…)
De Tonga à Nice, la gestion globale des océans au coeur des préoccupations (Tahiti News)
* Le Forum des îles du Pacifique est une organisation politique internationale de coopération régionale, créée le 5 août 1971 à Wellington, en Nouvelle-Zélande, sous le nom de Forum du Pacifique Sud. (Wikipedia)
Pour rappel : Du 14 au 16 août, s’est tenue la 4ème Conférence du Groupe des Parlements des Îles du Pacifique (GPIP) au cours de laquelle des thèmes semblables ont été abordés. 4ème Conférence des pays insulaires du Pacifique (AvA-Infos) 18/08/24
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# L'entreprise canadienne The Metals Company a annoncé, lundi 26 août au soir, lancer un projet d'exploitation minière en eaux profondes dans le Pacifique sud en 2026, tout en s'engageant à surmonter les critiques qui ont entaché le projet, controversé sur le plan environnemental. "Si tout se passe comme prévu, nous parlons toujours de 2026", a déclaré à l'AFP son directeur général Gerard Barron, en marge du sommet du Forum des îles du Pacifique, aux Tonga.
Le président Moetai Brotherson participe (…) au 53ème Sommet des dirigeants du Forum des îles du Pacifique à Tonga. C'est en marge de cet évènement que l'entreprise canadienne The Metals Company, a annoncé lancer un projet d'exploitation minière en eaux profondes dans le Pacifique sud en 2026, tout en s'engageant à surmonter les critiques qui ont entaché le projet, controversé sur le plan environnemental. (…). Une étude scientifique, en partie financée par The Metals Company et publiée début 2024, démontre que l'extraction des nodules peut potentiellement perturber le cycle du carbone. Mais M. Barron en réfute les conclusions, les qualifiant de "trompeuses". Nauru, qui compte 12.500 habitants sur une superficie d'environ 20 km2, revendique une zone d'exploration minière de plus de 70.000 km2 dans un espace appelé la zone de fracture Clarion-Clipperton. Dans le passé, l'exploitation du phosphate avait fait de Nauru l'un des pays les plus riches au monde en termes de PIB par habitant. Mais cette manne s'est tarie, faisant apparaître sur l'île des paysages excavés et dénudés.
Une entreprise canadienne annonce un grand projet d'exploitation minière dans le Pacifique d'ici 2026 (Polynésie 1ère)
(…) La société avait annoncé en août 2023 qu’elle allait demander un permis d’exploitation pour 2024. Un mois plus tôt, les pays membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) s’étaient accordés sur une feuille de route de deux ans pour établir un code minier des fonds marins. Le conseil de l’AIFM négocie son adoption depuis plus de 10 ans et a pour rôle d’attribuer des contrats d’exploration, ce qu’il a notamment pu faire en 2011 pour TMC dans la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), au large de la côte ouest du Mexique dans le Pacifique. Mais depuis 2023, malgré l’absence de règles, n’importe quel État peut déposer une demande de licence d’exploitation au nom d’une entreprise qu’il sponsorise. Lors de ses phases de tests en 2022, TMC a indiqué avoir extrait 3 000 tonnes de nodules du plancher océanique. Elle a également annoncé avoir relevé ses objectifs annuels, de 1,3 million de tonnes de matière brute à 3 millions. (…). Avec Nauru, les Tonga et les îles Cook sont à l’avant-garde de l’exploitation des nodules polymétalliques, au contraire des Palaos, des Fidji ou des Samoa qui s’y opposent et insistent pour que les questions environnementales soient étudiées avant le démarrage des projets. (…)
The Metals Compagny confirme son mega-projet d’exploitation minière dans le Pacifique (Radio 1)
Faut-il ou non exploiter les profondeurs des océans ? Au Forum des Îles du Pacifique aux Tonga, les avis sont très partagés. Certains pays, comme la Polynésie française, craignent un désastre environnemental. D’autres, les plus pauvres, comme Nauru, y voient un trésor à récolter.
Les 18 Présidents et Premiers ministres du Forum veulent tous un développement soutenable. Mais comment se développer, quand on manque de ressources, comme les Cook ? Ces îles, les plus proches de la Polynésie française, laissent une société minière explorer leurs fonds depuis 3 ans, en vue d’une exploitation. (…). D’autres îles, en revanche, refusent de mettre en danger leur océan. Elles estiment que les recherches actuelles ne permettent pas des extractions sans conséquences. (…) La Papouasie-Nouvelle-Guinée a été échaudée par un projet minier qui lui a coûté très cher, et rien rapporté. Désormais, le pays qui croit le plus au potentiel des nodules, c’est Nauru, l’un des plus pauvres de la région. Il faut dire qu’après la destruction de l’île par l’exploitation des phosphates, puis la création de camps de migrants pour l’Australie, Nauru n’a plus rien à perdre, même pas sa réputation.(…). Ces sociétés minières affirment que la planète a besoin de ces ressources, et que leurs études scientifiques démontrent qu’on peut les prélever avec un faible impact sur l’océan. La célèbre océanographe Sylvia Earle pense le contraire.
Les dirigeants océaniens le savent, ils auront bien du mal à dégager une position commune, tant les avis et les besoins sont différents. Mais il leur sera difficile d’exiger des réductions d’émissions de la part des pays les plus développés, si les îles, elles-mêmes, ne sont pas exemplaires sur l’environnement. Et l’océan n’a pas de frontières : une exploitation aux Cook, par exemple, pourrait affecter les fonds marins, et la vie marine bien au-delà de sa zone économique exclusive.
Pas de consensus au Forum des îles du Pacifique sur l’exploitation minière des océans (TNTV)
Pour Moetai Brotherson qui s’oppose à l’exploitation minière des grands fonds marins, il est peu probable que l’annonce faite lundi par le PDG de The Metals Company se concrétise réellement. Mais il s’inquiète de l’intention des îles Cook d’exploiter leur ZEE, adjacente à celle de la Polynésie. Les grandes puissances, dit-il, doivent entendre le message des petits pays insulaires qui ont peu d’autres avenues de développement.
(...) …l’absence du code minier que l’Autorité internationale des fonds marins doit achever en 2025 crée un vide juridique que The Metals Company veut exploiter pour arriver à ses fins : si une compagnie minière ou un pays dépose une demande d’exploitation sur la zone d’exploration qui lui est attribuée dans la zone de Clarion-Clipperton, entre Hawaii et le Mexique, aucune règlementation ne permet à l’AIFM de la lui refuser pendant plus de deux ans, en vertu de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. C’est pourquoi plusieurs grands pays, la France en tête, demandent un moratoire sur l’exploitation des fonds marins. Mais Nauru n’est pas seul dans la région à lorgner sur les promesses de trésors au fond des mers : les Kiribati, Tonga, et les îles Cook ont tous un potentiel minier et des besoins financiers. (…) Moetai Brotherson, qui s’est déclaré comme Emmanuel Macron défavorable aux activités minières sous-marines dans l’état actuel des connaissances scientifiques – c’est d’ailleurs un sujet de désaccord avec Oscar Temaru – estime que les chances de voir la menace mise à exécution sont, dit-il, « très réduites. Il y a au sein du Forum une large majorité de pays qui sont en faveur a minima d’un moratoire sur ces exploitations des fonds marins. » Il est particulièrement vigilant sur les projets des îles Cook, qui prévoient déjà d’autoriser l’exploitation de leur ZEE, adjacente à celle de la Polynésie sans qu’on puisse encore déterminer ce que sera « l’impact chez nous ».
Reste que, même si les compagnies minières bombent le torse, la voix des petits pays insulaires doit être entendue par les grandes puissances, dit Moetai Brotherson : « Le message sous-jacent des tout petits pays, c’est de dire écoutez, vous avez pendant des années dévasté les continents, fait des mines à ciel ouvert en faisant abstraction de toute considération environnementale. Et aujourd’hui vous voulez nous interdire de pouvoir accéder à des richesses qui sont chez nous. Donc si vous voulez qu’on n’aille pas chercher ces minéraux, eh bien il faut nous donner les moyens de nous développer. Et je pense que ça c’est un message qui est entendable. »
Une « large majorité » des pays du Forum est contre l’exploitation minière sous-marine (Radio 1)
Que retenir du 53ᵉ Forum des Îles du Pacifique, ce sommet politique annuel qui s’est achevé ce jeudi soir aux Tonga ? Il a été question de pêche, de communications, de résilience, du dossier calédonien ou encore de l’exploitation des fonds marins, parmi bien d’autres sujets. TNTV fait le point avec le président Moetai Brotherson depuis Nuku’alofa. Interview.
(…). En tout cas, la position de la Polynésie française est très claire : pas d’exploitation. De l’exploration à des fins scientifiques pour mieux connaître le vivant. Oui. Pour mieux le protéger, oui, mais pas d’exploitation ». (…)