L'exploitation des fonds marins est un sujet de débat au Fenua alors que les îles Cook ont entamé des discussions avec la Chine dans ce sens et envisagent de retirer leur soutien à une interdiction internationale que son ancien gouvernement avait pourtant ratifiée ; Un événement spécialement dédié à la sensibilisation et à la préservation des baleines par l'association Oceania: « Les Gardiennes de la Planète » sur écran géant ; Dix ans après son classement comme “aire protégée de ressources naturelles gérées”, comment se porte le rāhui de Teahupo’o qui s'étend sur 767 hectares au Fenua ‘Aihere ? ; Deux espèces de vers marins repérées il y a des années dans les lagons polynésiens viennent tout juste d’être officiellement reconnues.
# Tandis qu'en Polynésie Winiki Sage, président de la FAPE*, redoute l'exploitation des fonds marins, les îles Cook ont entamé des discussions avec la Chine concernant "l'exploration" de ses ressources minières. Elles envisagent depuis quelque temps déjà l'exploitation minière de ses fonds marins, qui représenteraient une manne financière, un moyen de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et de s'armer contre le réchauffement climatique.
Tout porte à croire que les îles Cook pourraient dire oui à l'exploitation des fonds marins. Pour l'instant, cette petite nation autonome du Pacifique de 17 000 habitants, ancienne colonie de la Nouvelle-Zélande, en est seulement à l'exploration. Elle a accordé une licence à trois entreprises pour rechercher des nodules riches en métaux tels que le nickel et le cobalt, qui sont utilisés dans les batteries des voitures électriques. (…). L'enjeu est crucial pour l'ensemble du Pacifique. Car l'exploitation des fonds marins dans un seul des pays de la zone pourrait impacter tous les autres. On ne connaît pas encore les conséquences qui pourraient survenir après avoir creusé au fond de l'Océan. Et c'est tout le problème. Les associations de protection de la nature et les scientifiques craignent que cette pratique ne détruise les écosystèmes marins, qui jouent un rôle crucial pour réguler le climat, et certaines nations ont demandé son interdiction. (…). Winiki Sage, le président la fédération des associations de protection de l'environnement s'est positionné sur notre plateau en défaveur de ces exploitations. "Tout ce qui est extraction des fonds marins c'est quelque chose que l'on redoute, quand on voit comment on a traité les mines sur terre. (...) Les îles Cook sont prêtes à le faire ; il y aura un impact aussi sur notre Pays ! C'est ça qui est grave", a-t-il alerté. (…) Les positions divergent au niveau local, même si un moratoire sur l'exploitation minière des grands fonds marins a été voté à l’Assemblée en 2022. Moetai Brotherson ainsi que l'État sont favorables aux recherches mais pas à l'exploitation. Mais Oscar Temaru, président du Tavini, a réitéré son souhait d'exploiter les fonds marins pour y extraire les nodules polymétalliques. "[Nous sommes] un pays très très riche. Et c'est à la jeunesse de faire un choix" avait lancé le leader indépendantiste. (...)
Exploitation des fonds marins : les îles Cook vont-elles collaborer avec la Chine ? (Polynésie 1ère)
* Winiki Sage, président de la FAPE, la fédération des associations de protection de l'environnement, était l'invité café de la rédaction le 14 février. À l'occasion de cette année de l'Océan, Winiki Sage a partagé ses craintes quant à l'extraction des fonds marins et abordé les sujets qui seront portés à la conférence des Nations unies sur l'Océan à Nice. Pour lui, il est urgent de définir une politique sur nos rivières, revoir nos comportements. (Entretien, vidéo)
Le président de la fédération des associations de protection de l'environnement redoute l'extraction des fonds marins en Polynésie (Polynésie 1ère)
La Nouvelle-Zélande envisage de retirer son soutien à une interdiction internationale de l'exploitation minière des fonds marins, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Ressources du pays, y voyant une manne financière pour la Nouvelle-Zélande.
« Nous en parlons avec notre ministre des Affaires étrangères. Nous ne pouvons pas nous priver de cette option alors que les minerais stratégiques ont un rôle de plus en plus important à jouer » , a déclaré Shane Jones en entretien. En 2022, la Nouvelle-Zélande, alors dirigée par la Première ministre progressiste Jacinda Ardern, nvisage de retirer son soutien à une interdiction internationale de l'exploitation minière des fonds marinsà une interdiction internationale de l’exploitation minière des fonds marins, mettant en avant le risque de dégâts « irréversibles » pour la vie marine. Ministre au sein de la coalition de centre droit au pouvoir, M. Jones considère toutefois que cette interdiction est le fruit d’un alarmisme du camp des défenseurs de l’environnement au mépris de la croissance économique. (…). « Nous en parlons avec notre ministre des Affaires étrangères. Nous ne pouvons pas nous priver de cette option alors que les minerais stratégiques ont un rôle de plus en plus important à jouer » , a déclaré Shane Jones en entretien. (…) Le secteur minier fait l’objet de vives critiques de la part de chercheurs et de défenseurs de l’environnement qui craignent que ce procédé ne ravage des écosystèmes marins. (…) Extraction en mer de charbon, de sables riches en fer … Shane Jones a récemment fait état de ses ambitions pour la Nouvelle-Zélande en faveur du secteur minier, des priorités qui diffèrent radicalement des politiques en faveur de l’environnement menées par l’ancien gouvernement travailliste de Jacinda Ardern. (…). L’exploitation minière en eaux profondes constitue une question clivante parmi les États insulaires du Pacifique. Nauru et les Tonga militent en faveur de l’extraction tandis que les Palaos, les Samoa et les Fidji s’y opposent fermement. (…)
La Nouvelle-Zélande dit ne plus exclure l’extraction minière en eaux profondes (TNTV-AFP)
# L’association Oceania, engagée pour la protection des cétacés au fenua, organise mercredi prochain (20 février) un événement spécialement dédié à la sensibilisation et à leur préservation. Au programme: des ateliers interactifs pour tous les âges, des activités culturelles et de détente et aussi la projection en plein air du film « Les Gardiennes de la Planète » sur écran géant.
Depuis sa création en 2017, l’association Oceania œuvre pour la préservation des mammifères marins. Projets scientifiques, formations, sensibilisation… c’est aussi elle qui est à l’initiative du programme Vigie sanctuaire. A l’occasion de la journée de la baleine elle organise le mercredi 19 février un événement spécial au Fare natura. Objectif: proposer une immersion dans le monde des baleines et de la biodiversité marine. A partir de 9 heures, une série d’ateliers interactifs adaptés à tous les âges se tiendra sur la terrasse du Fare Natura. Une manière de permettre aux visiteurs « d’en apprendre davantage sur ces créatures essentielles à l’équilibre des océans. » (…)
Une journée immersive pour célébrer les baleines au Fare Natura (Radio 1)
Le rāhui de Teahupo’o s'étend sur 767 hectares au Fenua ‘Aihere. Dix ans après l’instauration de cet espace maritime protégé, comment se porte l’environnement ? Un “bilan de santé” a été présenté au comité de gestion, ce mardi.
Quand le comité de gestion du rāhui de Teahupo’o se réunit, la salle est souvent pleine. C’était le cas mardi matin, à la mairie de Vairao, avec une trentaine de personnes autour de la table entre les élus de Taiarapu-Ouest, les agents de la Direction de l’environnement (Diren) et de la Direction des ressources marines (DRM), et les résidents représentant différents secteurs d’activité. Pour rappel, le rāhui de Teahupo’o s’étend sur 767 hectares au Fenua ‘Aihere. Après consultation de la population, cet espace maritime a été classé “aire protégée de ressources naturelles gérées” par l’arrêté n°864 CM du 6 juin 2014, correspondant à la catégorie VI du code de l’Environnement. Dix ans plus tard, comment se porte le milieu ? Pour tenter de répondre à cette question, des études scientifiques y sont menées régulièrement. Financée par la Diren, une nouvelle étude a été confiée l’an dernier à Pae Tai Pae Uta (PTPU) pour évaluer “l’état de santé” du rāhui. (…) Les premières conclusions ont été présentées avec “une bonne santé” sur le récif frangeant et les récifs enclavés, voire “une très bonne santé” sur le platier et sur la pente externe. La croissance d’algues brunes appelle toutefois une “surveillance”. Concernant les poissons, le comptage d’espèces ciblées a été réalisé par trois observateurs matin, midi et soir pendant dix minutes. (…) Pour éclairer au mieux les futures décisions du comité de gestion du rāhui de Teahupo’o, le suivi doit être assuré sur la durée. (…) Le comité de gestion se réunira à nouveau début mars pour étudier d’autres points stratégiques, comme la surveillance ou encore l’ouverture à la pêche, ponctuelle et encadrée. Une perspective jamais concrétisée, qui divise les membres du comité : certains y sont favorables, tandis que d’autres y sont radicalement opposés pour continuer à protéger cet espace sur la durée. (…)
Teahupo’o : un rāhui efficace, mais fragile (Tahiti Infos)
# Elles ont été repérées par hasard voilà des années dans les lagons polynésiens, mais elles viennent tout juste d’être officiellement reconnues. Deux espèces de vers marins, dits vers spaghettis, portent désormais le nom de Loimia aimehoensis et de Loimia poraporaensis.
Toute cette aventure est le fruit d'un travail collaboratif entre deux Australiens, Pat Hutchings et Chris Glasby, tous les deux spécialistes des vers spaghettis, et deux Français de la station marine d'Arcachon, Nicolas Lavesque et Guillemine Daffe. Elle est surtout une histoire de passion qui ouvre la porte à de nouvelles études et découvertes dans les lagons polynésiens. (…) Les vers spaghettis tirent leur nom de leurs nombreux tentacules qui leur servent à fouiller le sédiment en quête de nourriture (matière organique). Ces tentacules sont dotés de cils qui permettent de transporter la nourriture jusqu’à la bouche. “Ce sont des vers qui vivent partout, des estuaires aux abysses, des pôles aux récifs coralliens”, s’enthousiasme Nicolas Lavesque pour expliquer sa passion. “Il y en a des centaines d’espèces dans le monde, et il en reste beaucoup à découvrir.” (…). “Les vers sous-marins de Polynésie n’ont pas encore fait l’objet de recherches particulières”, rapporte Nicolas Lavesque. Il envisage de monter un programme pour venir les étudier. “Avant d’identifier de nouvelles espèces, il serait intéressant de comprendre comment un ver peut se retrouver dans deux endroits si éloignés, à Hawaii et en Polynésie. Car ces espèces se déplacent peu.” La science avance, doucement mais sûrement.
Deux espèces de vers spaghettis découvertes en Polynésie (Tahiti Infos)