Démantèlement des épaves de navires à Tahiti : une filière qui se met en place ; L’impact des matériaux plastiques utilisés par les perliculteurs sur les huîtres et leurs écosystèmes: une pollution généralisée ; Il y a toujours autant voire même plus de déchets sur nos plages que l'année dernière ; Durant la période des fêtes de fin d’année, nous produisons 20% de déchets supplémentaire ; À Paopao (Moorea), plusieurs mètres cubes de terre se sont déversés dans le lagon ; À Punaauia, déversement des eaux usées d’une résidence privée dans les jardins de riverains.
# À Tahiti, la filière de déconstruction et de recyclage des vieux bateaux semble se mettre en place. C’est en tout cas la promesse du projet Ekopol, investissement de 850 millions de Fcfp, mené par la société Enviropol. Mais des questions demeurent quant au financement et ŕ l’avenir de la filière en Polynésie. Est-ce la fin des épaves, des vieux bateaux de pêche et des anciens navire de plaisance qui polluent le port de Papeete ? Difficile d’avoir des chiffres précis ; selon les derniers recensements, le Port autonome abrite une cinquantaine de navires abandonnés ou en fin de vie. Mais selon Stéphane Perez, président du Cluster maritime de Polynésie et PDG du Chantier naval du Pacifique « la filière de démantèlement se met en place et se structure via le Port autonome de Papeete et avec le tissu industriel local existant ». Au début d’année, sa société, en partenariat avec Enviropol, a remporté l’appel d’offre du Port autonome pour démanteler et recycler l’Oiseau des îles. (…) Cette société spécialisée dans le tri, le transfert, l’enfouissement et la valorisation des déchets monte Ekopol, « un centre de démantèlement métallique, dédié plus particulièrement à des navires hors d’usage, dont l’investissement s’élève à 850 millions de Francs », précise Stéphane Perez. (…). D’autres sociétés privées pourraient-elles suivre ce projet ambitieux ? « La société Recypol est en sommeil et pour l’instant, nous n’avons pas de projet en vue », précise Samuel Matton, directeur du groupe Tuatea, propriétaire de la société. Quant au chantier Technimarine, la question semble à l’étude. À noter que l’une des entreprises calédoniennes de la filière s’est également penchée sur la question.Reste à savoir qui va payer l’addition. Si le budget a été prévu par le Port autonome pour la destruction des lots affichés dans l’appel d’offre, quid du reste de bateaux ? (...)
Démantèlement des épaves à Tahiti : un projet ambitieux pour recycler les navires hors d’usage (Radio 1)
# Pendant quatre ans, Maeva Goulais a étudié l’impact des matériaux plastiques utilisés par les perliculteurs sur les huîtres, les bactéries et l’équilibre des écosystčmes. Ses recherches sur les atolls des Tuamotu révèlent une pollution généralisée et des effets toxiques parfois insoupçonnés. La chercheuse propose des pistes concrčtes pour limiter les dégâts : mieux réglementer les matériaux, réduire leur usage et aussi renforcer la gestion des déchets.
La perliculture, deuxième ressource propre du fenua, est-elle aussi une menace pour les écosystèmes marins ? Maeva Goulais, doctorante de 30 ans, a consacré quatre ans de recherches à cette question. Dans sa thèse, elle examine l’impact des plastiques perlicoles sur les lagons et propose des pistes pour rendre cette activité plus durable. Pour comprendre les effets de la pollution plastique sur les écosystèmes, Maeva Goulais a mené plusieurs expériences concernant principalement quatre atolls des Tuamotu : Takapoto et Takaroa, où la perliculture est bien implantée, ainsi que Tikehau et Anaa, deux atolls peu ou pas concernés par cette activité. L’un des volets de ses recherches portait sur la croissance des huîtres perlières. Ces dernières ont été réparties en quatre lots et immergées sur chaque atoll pendant six mois. « On a remarqué des différences significatives dans la croissance des animaux selon les atolls. Anaa, par exemple, était l’endroit où les huîtres se développaient le mieux », explique-t-elle. (…)
Le plastique dans la perliculture : un polluant physique, chimique et biologique selon Maeva Goulais (Radio 1)
# Les bénévoles de l’association Mama Natura se sont donné rendez-vous à la plage de Taunoa à Papeete pour un grand ramassage de déchets. En 2025, l'association compte faire mieux que les 45 ramassages de l'année dernière.
Il y a toujours autant voire même plus de déchets sur nos plages que l'année dernière. Pour ce premier épisode de ramasse de l'année, la trentaine de bénévoles de l'association Mama Natura a ramassé 349 kg de déchets sur la plage de Taunoa à Papeete. Ils étaient accompagnés par des travailleurs de la mairie ainsi que la présidente de l’association de protection des cétacés Mata Tohora. (…) Aujourd'hui, les adhérents ont ramassé 834 bouteilles en plastique et de nombreux encombrants comme des pneus ou des batteries de voitures.
« Toutes ces choses sont dangereuses pour les cétacés car les composants du plastique ont des conséquences sur la reproduction ou sur le système immunitaire des baleines », explique Agnès Benet, présidente de l’association de protection des cétacés Mata Tohora.(…)
L'association Mama Natura ramasse 349 kg de déchets (Polynésie 1ère)
# Durant la période des fêtes de fin d’année, nous produisons 20% de déchets supplémentaires, autant pour le bac gris que pour le vert. Une différence avec les autres mois de l’année qui ne pose pas vraiment de problème, mais impose de revoir l’organisation du ramassage et du traitement des déchets. Des poubelles pleines et qui ne suffisent plus, à cause des fêtes de fin d’année. Pour la grande majorité des Polynésiens, le constat est identique. Certains estiment que leur production de déchets triple… Certains employés municipaux en charge de la collecte des déchets ont le même sentiment. Les fêtes de Noël et du nouvel an incitent à une consommation plus importante, générant des volumes conséquents. (…) En moyenne, les chiffres sont toujours les mêmes, la période des fętes de fin d’année génère 20% de volume de déchets supplémentaires, par rapport aux autres mois. Tout le contenu des bacs verts transite au centre de tri de Motu Uta. Tout y est pesé, trié et compacté. Il apparaît que cette période dure 2 mois, de début décembre à fin janvier. (…). En moyenne, les chiffres sont toujours les mêmes, la période des fêtes de fin d’année génère 20% de volume de déchets supplémentaires, par rapport aux autres mois. Tout le contenu des bacs verts transite au centre de tri de Motu Uta. Tout y est pesé, trié et compacté. Il apparaît que cette période dure 2 mois, de début décembre à fin janvier. (...)
Les autres cadeaux des fêtes de fin d'année : 20% de déchets supplémentaires (Polynésie 1ère)
# Suite aux travaux effectués par la société Kern Pacific pour la réalisation d’une trentaine de villas sur le pan d’une montagne à Paopao, « plusieurs mètres cubes de terre se sont déversés dans le lagon ». De nombreux procčs-verbaux ont été effectués par la police municipale puis transmis aux services du Pays car la commune de Moorea-Maiao est arrivée « au bout de ce qu’elle peut faire ». Malheureusement, rien n’a bougé et un riverain tire la sonnette d’alarme car le temps des pluies est arrivé. « Ce sera pire » craint-il. « Je suis triste car il n’y a pas de réaction ».
Cela fait déjà un an que Louis Olanda, un résident de Paopao, n’a eu de cesse de sensibiliser et de dénoncer, auprès des élus de la commune de Moorea-Maiao, de l’Assemblée de la Polynésie et des services du Pays le problème de pollution terrigène qui se déverse dans la baie de Paopao. Une situation « directement reliée aux terrassements qui sont faits sur ce chantier-là », assure le directeur de l’environnement, des services techniques et de l’aménagement de la commune de Moorea-Maiao, Olivier Pôté.
En effet, l’entreprise Kern Pacific, installée depuis peu à Moorea, construit actuellement le “Domaine de Faratea” composé de trente-huit villas. Une entreprise « bien connue » des services de la commune à cause des « différents signalements de pollution » effectués par la police municipale et transmis aux services du Pays. (…)
“La nature est violée, salie” (Tahiti Infos)
# La résidence Amouyal n’en finit plus des conséquences de ses malfaçons sur les hauteurs de Punaauia. Aujourd’hui, les riverains en contrebas se plaignent du déversement des eaux usées dans leurs jardins. Une plainte sera déposée contre X.
Depuis le 25 décembre, Sandrine Mulard et son fils de onze ans supportent l’odeur nauséabonde des canalisations du parc Marava. Par manque d’entretien, les eaux usées provenant de cette résidence en amont ont coulé chez elle, dans l’impunité la plus totale. « C’était irrespirable. On a fermé nos fenêtres pour dormir le soir parce que je vous jure, vous auriez [des milliers de] litres de merde depuis deux semaines qui se déversent, vous seriez dans le même état d’agacement que nous. Et tout ça, ça rejoint la mer, l’océan » dénonce la propriétaire, affligée.
(…). Ce problème lié à la résidence Amouyal ne date pas d'hier. Les riverains s'en plaignaient déjà en 2013 puis à nouveau en 2023. Ces bâtiments, construits en 2006 à 450 mètres d'altitude, sont connus pour leurs malfaçons, mais les propriétaires continuent de les rénover et de les mettre en location en témoignent certaines annonces sur les réseaux sociaux. En 2025, la moitié de ces appartements est habitée, selon le syndic. Il y en a 245 au total. (…). Le syndic affirme avoir informé la direction de l'environnement et être en contact avec le service juridique de la commune de Punaauia.
Punavai Nui : les eaux usées de la résidence Amouyal se déversent chez les riverains (Polynésie 1ère)