Point d’étape sur l’effort de retrait des épaves des lagons et ports du fenua ; Une association a saisi le tribunal administratif pour obtenir la fermeture de la décharge « illégale » de Mumuvai, à Faa’a ; Te Ma Tairoto: projet de nettoyage de la pollution plastique des lagons ; Une tache marron nauséabonde dans la baie d'Opunohu à Moorea : déversement d'eaux usées ou fuite accidentelle en provenance d'un yacht ?
# Le ministre des Grands Travaux Jordy Chan a fait un point d’étape ce matin sur l’effort de retrait des épaves des lagons et ports du fenua. Si une petite vingtaine de bateaux ont pu être sorties de l’eau ou sont sur le point de l’être, il reste encore des procédures à mener, souvent longues, pour une cinquantaine d’autres. Dans le même temps, le Pays, le port autonome et la DPAM cherchent à mieux organiser les mouillages et mieux suivre les navires de passage pour limiter l’apparition de nouvelles épaves.
15 000 kilomètres carrés de lagon, et quelques dizaines d’épaves qui gisent au fond. En tout début de la mandature, le gouvernement avait annoncé un effort important de « nettoyage » et donc de retrait de ces vieux bateaux, pas tous coulés, mais au moins abandonnés et inutilisables. Le ministre des Grands Travaux Jordy Chan, notamment en charge des transports maritimes, en a fait un point d’étape chiffré ce matin. (…) Sur un an, les opérations d’enlèvement et de démantèlement ont coûté environ 120 millions de francs, répartis entre le Pays, l’État au travers du fonds d’intervention maritime sollicité par la DPAM, ou les propriétaires refacturés. Les épaves existantes – une cinquantaine, donc – continueront à coûter, même si une bonne partie de cet argent est réinjecté dans l’économie, auprès de prestataires locaux de plus en plus nombreux à proposer leurs services sur des missions de démantèlement. (…) Quelques questions restent en suspens dans cette lutte contre les épaves et les abandons. Que faire des gros bateaux en fin de vie, comme le Taporo VII, coulé à quai en 2022, Taporo VIIcomme le Taporo VII, coulé à quai en 2022, contre qui l’administration a déjà obtenu une injonction de libérer les lieux, mais dont l’armateur assure n’avoir pas les moyens financiers pour le faire démanteler ? Comment empêcher d’autres incidents comme celui du Corsaire, qui a lui aussi coulé en 2022 après avoir erré de quai en quai pendant une quinzaine d’années ? Les autorités renvoient à chaque fois à la « responsabilité » et à la « bonne gestion » des propriétaires… dont les sociétés sont souvent insolvables au moment de lancer des procédures.
Épaves : 14 déjà sorties de l’eau, 5 en cours de retrait, 50 autres à gérer (Radio 1)
Le ministre des Grands travaux, Jordy Chan, a annoncé ce mercredi que 14 épaves avaient été démantelées depuis l'année dernière, pour un coût total de 120 millions de francs. Une cinquantaine d'autres navires sont actuellement en procédure de contentieux ou précontentieux en vue de leur démantèlement.
Depuis un an, le Pays et le ministre des Grands travaux, Jordy Chan, ont procédé à l'extraction de 14 épaves des lagons des îles des archipels de la Société et des Tuamotu. Parmi elles, le Tamarii Tuamotu, échoué depuis 1998 à Takaroa ou encore L'Oiseau des Îles à Papeete. Ces démantèlements, financés à hauteur de 120 millions de francs par le Pays, ont été réalisés grâce à la collaboration du Port autonome de Papeete, de la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) et du Grand projet de Polynésie. Le Pays a également bénéficié d'un soutien financier de l'État via le Fonds d'intervention maritime.
(…) En plus des 14 navires démantelés cette année – et des cinq qui le seront très bientôt –, nous avons actuellement dix procédures de contentieux en cours et une quarantaine de procédures de précontentieux lancées”, a révélé Jordy Chan. “Ces procédures nous permettent de retirer les épaves. Elles obligent les propriétaires à les enlever ou, à défaut, à prendre en charge les frais de démantèlement si c'est nous qui réalisons l'opération. Plusieurs propriétaires d'épaves sont d'ailleurs en train de rembourser ces frais.”
(…) Les épaves extraites des profondeurs sont d'abord stockées dans des sites comme celui de Motu Uta. Un terrain a également été réservé à cette utilisation à Moorea, dans le cadre de plusieurs démantèlements de bateaux. Ensuite, elles sont entièrement démantelées, une partie des déchets étant traitée localement au CET de Paihoro, tandis qu'une autre partie est envoyée en Nouvelle-Zélande pour être valorisée. Par ailleurs, le Port autonome, comme toutes les autres entités administratives, exige de disposer de tous les bordereaux de transmission des déchets pour en assurer la traçabilité.
En un an, le Pays a fait la chasse à l'épave (Tahiti Infos)
Le ministre Jordy Chan a tenu une conférence de presse à Motu Uta ce mercredi pour dresser le bilan de son action ministérielle s’agissant de la résorption des épaves et navires abandonnés dans les lagons de Polynésie.
La protection de l’espace maritime de la Polynésie française et ses surfaces lagunaires représentent un enjeu pour le Pays tant pour l’économie que pour la préservation. C’est dans cette perspective qu’un programme de résorption des épaves et navires abandonnés a été mis en place. En un an, ce sont 14 épaves et navires abandonnés qui ont été retirés dans les lagons de Faa’a, Taiarapu Est, Bora Bora, Uturoa, Papeete, Fakarava et Takaroa pour un montant d’environ 120 millions de Fcfp. (…) Jordy Chan a tenu à préciser que les propriétaires qui abandonnent leurs épaves seront sanctionnés devant les juridictions. (…)
14 épaves ont été retirées des lagons du fenua en un an (TNTV)
L’espace maritime de la Polynésie française s’étend sur plus de 5 millions de km² avec une surface lagonaire représentant environ 15 000 km². La protection du domaine public maritime constitue donc un enjeu majeur pour le Pays, tant pour son développement économique que pour la préservation du cadre de vie de la population. C’est dans cette perspective qu’un programme de résorption des épaves et navires abandonnés a été élaboré pour cette première année de mandature, en collaboration avec le Port autonome de Papeete (PAP), la Direction Polynésienne des affaires maritimes (DPAM) et le concours de l’Établissement Grands Projets de Polynésie (G2P).
Plusieurs actions ont été réalisées ou engagées en ce sens. (…) Pour l’année à venir, les services et établissements placés sous (la) tutelle du ministre (des Grands travaux) poursuivront sans relâche leurs efforts afin que toutes celles et ceux qui abandonneraient leurs épaves soient sévèrement sanctionnés devant les juridictions compétentes. Et de souligner que « outre le danger qu’ils représentent parfois pour la navigation maritime, ces derniers dégradent également de manière indigne la santé et la beauté de nos lagons ».
Bilan du programme de résorption des épaves et navires abandonnés (Tahiti News)
# L’association « La Planète Brule », qui œuvre pour la protection de l’environnement, a saisi le tribunal administratif, ce mardi, pour obtenir la fermeture de la décharge « illégale » de Mumuvai à Faa’a. Le rapporteur public de la juridiction s’est opposé à cette demande, mais il a estimé que la commune devait régulariser la situation dans les 6 mois, sous astreinte de 100 000 francs par jour de retard.
L’avocat de l’association « La Planète Brule », Me Emmanuel Mitaranga, a expliqué lors de l’audience, ce mardi, que la décharge de Mumuvai avait été créée de façon illégale il y a une soixantaine d’années sur un terrain qui, de surcroît, ne lui appartient pas. Ces types de sites relèvent en effet « des installations classées pour la protection de l’environnement » en raison des risques sécuritaires, sanitaires et environnementaux qu’ils font courir. Ils sont par conséquent soumis à une autorisation préalable. Autorisation que la mairie n’a jamais demandée, ni obtenue. (…) La commune de Faa’a n’était, elle, pas représentée à l’audience et n’a pas non plus rendu de conclusions écrites pour défendre sa position. Sur le plan pénal, la décharge de Mumuvai fait également l’objet d’une instruction au palais de justice de Papeete depuis plusieurs années. L’enquête est toujours en cours. Un « rapport technique » a été produit dans le cadre de celle-ci.
(…) Le tribunal administratif rendra son jugement le 25 juin. Mais l’avocat de l’association se montre sceptique quant à ses effets : « La commune n’a jamais réagi et elle ne réagira pas, semble-t-il, même s’il y a une injonction »
Une association de défense de l’environnement demande la fermeture de la décharge de Faa’a (TNTV)
Le tribunal administratif étudiait ce (mardi 28/05) matin un recours de l’association La Planète Brûle contre la décharge de Faa’a, exploitée sans autorisation, sans respect des normes et sans titre de propriété depuis une soixantaine d’années. Le rapporteur public a proposé d’astreindre la commune à obtenir les permis nécessaires sous six mois. Inutile, jugent les requérants : Mumuvai ne sera jamais aux normes, et la mairie d’Oscar Temaru, qui n’était pas représentée et n’a pas déposé de conclusions, n’a jamais respecté les injonctions dans ce dossier.
Pas de représentants de Faa’a au tribunal administratif ce matin. La commune dirigée par Oscar Temaru joue pourtant gros : les juges étudiaient une requête visant à faire cesser l’exploitation de sa décharge municipale, où sont déposés les déchets de la commune depuis 1964. À l’origine du recours, l’association La Planète brûle, qui s’était déjà attaquée en 2022 à la pollution causée par la station d’épuration de Tiapa, à Paea. Avec succès : la commune avait été contrainte de passer à l’action pour faire cesser les rejets d’eaux souillées dans le lagon. Même idée de faire « bouger les choses », mais avec un plus gros morceau : 60 000 mètres carrés de terrain, sur les hauteurs de Saint-Hilaire, où Faa’a enfouit ses déchets en toute illégalité.
(…) La décision du tribunal est attendue pour le 25 juin, comme celle qui concerne la fermeture d’un autre établissement de Faa’a, géré par l’État cette fois : le centre pénitencier de Nuutania.
Décharge de Mumuvai : la mairie de Faa’a ne se défend même pas (Radio 1)
L'association de lutte contre la pollution La Planète brûle a demandé, ce mardi, au tribunal administratif d'enjoindre à la mairie de Faa'a de cesser l'activité de la décharge sauvage de Mumuvai, située à Saint-Hilaire.
Une nouvelle fois, la commune de Faa'a se retrouve devant le tribunal administratif concernant sa décharge sauvage de Mumuvai, à Saint-Hilaire. L'association de lutte contre la pollution La Planète brûle a en effet demandé, ce mardi, au tribunal administratif de Papeete d'enjoindre à la mairie de Faa'a de mettre fin à l'exploitation non autorisée du site ouvert depuis 1963 et qui n'appartient pas à la commune. La gestion des déchets étant une compétence communale, le fief d'Oscar Temaru n'a jamais tenu à intégrer le syndicat Fenua Ma ou à modifier sa politique en matière d'ordures, se contentant d'ignorer les multiples injonctions déjà prises à son encontre, laissant ainsi couver et s'aggraver la bombe à retardement environnementale qu'elle représente.
La décharge de Faa'a en suspens (Tahiti Infos)
# La perliculture, ressource économique cruciale au fenua, pose des défis environnementaux importants. Le bureau d’étude Odewa travaille depuis deux ans à l’élaboration d’un système mécanique permettant de collecter, au moment de la récolte des nacres, tous les déchets de la perliculture. Te Ma Tairoto, c’est son nom, offrirait ainsi une lueur d’espoir pour une gestion plus durable du secteur. À ce jour, le développement technique du projet est achevé, mais les ingénieurs attendent des financements publics et privés pour le concrétiser.
Deuxième ressource économique au fenua, la perliculture est depuis quelques années maintenant reconnue comme une source non négligeable de pollution des lagons. Cette problématique, devenue de notoriété publique en 2021 après la publication des résultats du programme d’étude mené par l’Ifremer entre 2017 et 2020 dans les lagons de Ahe, Manihi et Takaroa, avait alors fait réagir les autorités. En effet, elle avait révélé la présence de micro-plastiques présentant « des similitudes » avec les équipements utilisés en perliculture dans ces zones concentrant pourtant peu d’habitants. Cette contamination, à première vue invisible, engendre pourtant de gros dégâts sur la faune et la flore marine des atolls où se cultivent les huîtres perlières. (…) Face à ce constat « alarmant », le Pays s’est lancé depuis 2021 dans une véritable chasse aux déchets de la perliculture. Cependant, cette tâche est loin d’être simple. (…) David Wary et son équipe de quatre collaborateurs ont décidé de concentrer leurs efforts sur la collecte des déchets de la perliculture. Depuis deux ans, ils travaillent sur l’élaboration « d’un système mécanisé » permettant aux perliculteurs d’agir de manière autonome. (…) Aujourd’hui, les chercheurs d’Odewa ont achevé le développement technique de leur projet baptisé Te Ma Tairoto. Les premières étapes du prototype ont été dessinées, mais la structure d’études manque de financement : 120 millions au total. Ils attendent désormais un coup de pouce des autorités du Pays et de l’État via l’Ademe, mais ont aussi besoin de financements privés pour mener à bien ce projet qui devrait être « au moins dix fois plus performant que les solutions actuelles, voire vingt ou trente fois plus à terme ». (…)
Te Ma Tairoto : la solution pour une meilleure gestion des déchets perlicoles ? (Radio 1)
La vice-présidente, ministre de la Culture, de l’Environnement, du Foncier et de l’Artisanat, en charge des Relations avec les Institutions, Eliane Tevahitua, a reçu le 27 mai 2024, David Wary et Tearai Sioult de la société ODEWA à propos d’un projet de nettoyage de la pollution plastique des lagons. La direction de l’environnement (DIREN) était représentée par Heiava Samg Mouit.
ODEWA est un bureau d’études spécialisé dans le domaine maritime depuis 2008 composée d’une équipe pluridisciplinaire d’ingénieurs. Cette société a travaillé sur de nombreux projets en Polynésie française, plus spécialement dans le domaine des ouvrages maritimes. L’objectif de cette rencontre était de présenter un projet pilote d’équipement permettant une extraction de la pollution plastique dans les lagons (principalement liée à d’anciennes exploitations perlicoles) par l’intermédiaire d’un système automatisé sur barge, théoriquement beaucoup plus efficace que l’actuelle méthode d’extraction par des plongeurs.
Une coopération entre la DIREN et la Direction des ressources marines (DRM), en collaboration avec le ministère de l’agriculture et des ressources marines, en charge de l’alimentation et de la recherche (MPR) est prévue en la matière.
La Vice-présidente rencontre la société ODEWA (presidence.pf)
# Samedi 25 mai, des riverains remarquent une tache marron nauséabonde dans la baie d'Opunohu à Moorea, aux alentours de 9 heures. Elle provenait du yacht Hanse Exporer en mouillage à cet endroit... Le capitaine du bateau assure qu'il ne s'agissait pas d'excréments mais d'une fuite accidentelle d'huile de cuisson mélangée à des sédiments.
Alors qu'il était en tour de jet-ski avec des clients samedi matin, Seb aperçoit des traces marron à proximité d'un yacht. Il pense d'abord à de l'huile moteur... Arrivés en fond de baie, à une vingtaine de mètres du Hanse Explorer, le constat est sans appel (…) Le bateau aurait-il déversé sa cuve d'eaux noires directement dans la baie ? Les témoins s'interrogent. D'autant que les ature sont pêchés quotidiennement dans cette baie, d'après le prestataire touristique. (…) Le capitaine du Hanse Explorer réagit. Jens Köthen explique que ces taches provenaient d'un "mélange d'huile de cuisson et de sédiments" déversé accidentellement et non d'eaux usées. (…) Le capitaine ajoute que ce déversement "accidentel", qui "n'aurait pas dû se produire", ne représente "aucun danger pour l'environnement" et conclut en s'excusant "sincèrement pour tout désagrément que cela a pu causer". Jens Köthen assure être en contact avec les autorités locales. Contactée, la police municipale de Moorea dit n'avoir "rien constaté" depuis la terre et n'a donc pas dépêché de brigade nautique sur place.
"On a senti une odeur horrible" : un yacht accusé d'avoir déversé ses excréments dans la baie d'Opunohu, le capitaine s'explique (Polynésie 1ère)