La société d’ornithologie polynésienne (S.O.P.) Manu travaille depuis des années à la sauvegarde des oiseaux terrestres endémiques du fenua. Elle tire la sonnette d’alarme. « Leur situation est désormais bien connue : vingt sont menacés d’extinction, dont six à un stade critique, ce qui signifie que si rien n’est fait, leur probabilité de disparaître dans les cinq ans à venir est de 50 % ».

 

L’association Manu a transmis un document à AvA-infos pour informer et alerter la population : ce patrimoine naturel que représentent les oiseaux endémiques terrestres est en péril face aux espèces exotiques envahissantes. Nous le relayons bien volontiers en proposant tout d’abord quelques extraits.

"Par son isolement géographique, la Polynésie française possède une avifaune unique : 31 de ses 41 oiseaux terrestres d’origine sont endémiques, c'est-à-dire restreints uniquement à son territoire ou, pour 3 d’entre eux, à quelques autres îles du Sud-Ouest du Pacifique. La métropole, à titre de comparaison, ne possède qu’une seule espèce d'oiseau endémique sur 400 espèces d’oiseaux terrestres répertoriées. (…)

Les oiseaux endémiques de Polynésie française disparaissent principalement à cause des espèces exotiques envahissantes (EEE). A celles déjà citées on peut rajouter les rats, les cochons, les chats retournés à l’état sauvage, chacune apportant son lot de malédiction pour la faune terrestre de Polynésie. Déjà 48 espèces ou sous-espèces d’oiseaux endémiques ont disparu. De ces derniers il ne reste que des fossiles, décrits par les archéologues, ou des représentations sur des gravures mais d’autres ne sont plus que des noms prononcés par les anciens, comme le itava, le vini tete ou le vini pā'ura. Jamais décrits par la science, ils sont désormais les fantômes de la biodiversité terrestre de Polynésie française. Comment s’intéresser à la sauvegarde des espèces survivantes lorsqu’on ignore leur existence ?

Ce texte précise par ailleurs que "selon le Groupement Flore de Polynésie française, 294 des 612 plantes endémiques du fenua sont également menacées d’extinction. Cette dégradation réduit les disponibilités alimentaires des oiseaux endémiques tout en favorisant l’implantation des espèces introduites...".

Pour y remédier, l’association Manu propose quatre principes simples permettant de sauver les oiseaux endémiques : 1) Préserver les îles indemnes  2) Contrôler chaque année la prolifération des espèces exotiques envahissantes (EEE)  3) Eradiquer les EEE  4) Communiquer pour faire sortir ces espèces de l’oubli afin que les Polynésiens se réapproprient peu à peu leur patrimoine terrestre, mais également pour inciter les touristes à découvrir cette richesse : 50 à 75 % des Anglo-Saxons pratiquent le BirdWatching.

Lire le texte intégral (PJ Plaidoyer pour les oiseaux.pdf)