Le RSMA-Pf offre des formations tournées vers les économies vertes et bleues ; Face aux difficultés des communes, le traitement des déchets pourrait bientôt revenir à la charge du Pays ; L’association Tore Tore sensibilise actuellement les enfants scolarisés à Tahiti et Moorea sur l’importance de préserver les requins au fenua ; Portrait : Tehani Withers, une Polynésienne amoureuse de la nature, s'emploie au sein de la SOP Manu à restaurer les habitats de nos oiseaux endémiques ; La question de la souveraineté alimentaire pour les Outre-mer ; À la presqu'île de Tahiti, un espace collectif de fa'apu pour pour venir en aide aux familles modestes de façon concrète et durable ; Une 'cooking class' pour mettre en valeur les farines locales (‘uru, taro, manioc ou patate douce) ; Environnement et santé : 57 ans après le premier essai nucléaire réalisé à Moruroa, des conséquences toujours bien présentes.

 

 

L'actualité de fin juin concernant le développement durable et l'environnement du fenua est relativement modeste. Cette petite revue de presse est néanmoins l'occasion de rappeler que parler de ces sujets c’est évoquer une approche transversale qui s’inscrit dans une démarche globale. Cette démarche est aussi systémique, c'est-à-dire que tous ses enjeux sont liés, et que chaque décision relative à un enjeu a des répercussions sur les autres. Pour rappel:  Ava-Infos : les revues de presse du fenua durable (AvA-Infos)

 

AMÉNAGEMENT

En juillet 2021, lors de sa visite en Polynésie française, le président Emmanuel Macron, s’engageait dans la création d’une 4ème compagnie du régiment du service militaire adapté en Polynésie française (RSMA-Pf). Dès juillet et août 2022, le RSMA-Pf de Hao accueillait ses premiers stagiaires dans des locaux provisoires. (…) Le RSMA-Pf, qui offrira dans cette compagnie des formations tournées vers les économies vertes et bleues, pourra se vanter d’avoir un site éco-responsable avec, entre autres, des installations techniques en autonomie et autosuffisance pour la production d’eau potable par désalinisation et le traitement des eaux usées, la mise en place de panneaux solaires, ou utilisation des matériaux locaux dès que possible pour une sobriété énergétique (récupération des eaux pluviales , broyage in situ des déchets métalliques et plastiques pour faciliter leur transfert et leur recyclage) 

Hao : un futur site éco-responsable pour le RSMA (La Dépêche)

Le traitement des déchets pourrait bientôt revenir à la charge du Pays. Une proposition du président Moetai Brotherson lui-même. Cette proposition ravit bien évidemment tous les maires qui n'ont pas répercuté ce coût sur les usagers. Nos bacs gris, ils reçoivent 50.000 tonnes de déchets ménagers chaque année. Plus près de 5.000 tonnes de déchets pour le bac vert et ce, seulement sur Tahiti et Moorea. Jusqu'à ce jour, les communes sont en charge de leur traitement. Un coût considérable pour chacune d’entre elles. Alors mercredi dernier, lorsque le Président Brotherson en conseil des ministres décentralisé a annoncé l’éventualité du retour de cette compétence au gouvernement, les maires n’en croyaient pas leurs oreilles. (…)

Traitement des déchets à la charge du Pays, les maires applaudissent (Polynésie 1^ère)

 

ENVIRONNEMENT

L’association Tore Tore sensibilise actuellement les enfants scolarisés à Tahiti et Moorea sur l’importance de préserver les requins au fenua. L’idée est notamment de mieux faire connaître cet animal et d’expliquer son rôle essentiel pour la bonne santé des écosystèmes marins. (…) L’idée de l’association est aussi de rappeler l’importance de la place du requin dans la culture polynésienne.

Les élèves du fenua sensibilisés à la protection des requins (Tahiti Infos)

Elle fait partie des rares Polynésiens formés en biologie et spécialisés dans les oiseaux. Enfant de la Presqu'ile, Tehani Withers est une amoureuse de la nature. Depuis 7 ans, elle s'emploie à restaurer les habitats de nos oiseaux endémiques. Un travail qu'elle exerce au sein de la société d'ornithologie de Polynésie. (…) Dès l’obtention de son master, la SOP Manu lui propose de venir travailler chez elle à Tahiti. « J’y suis depuis 2016. On m’a pris parce que j’étais la seule locale qui avait l’expérience dans la conservation des espèces, explique-t-elle. Il y a des Tahitiens qui ont fait des études en Nouvelle-Zélande, mais pas forcément dans la conservation des espèces. C’est assez rare. » (…) Aujourd’hui, elle mène de front plusieurs projets : une campagne de dératisation par drones aux Marquises, ou encore une restauration de motu à Rapa… « On a un projet en cours sur les oiseaux marins, de restauration des motu et suivi du kaki kaki, le puffin de Rapa, endémique à l’ile. Je travaille aussi un peu aux Gambier. On a restauré des motu, donc je fais le suivi des oiseaux marins. Et un peu aux Tuamotu. » Des projets soutenus par l’association BirdLife International, partenaire de la SOP Manu.

Tehani Withers : une Polynésienne pour protéger les oiseaux du fenua (TNTV)

 

ALIMENTATION

Pour garantir leur souveraineté alimentaire, les départements et régions ultra-marins doivent d'abord régler la question du foncier agricole, grignoté par l'urbanisation et la protection environnementale. Un objectif atteignable selon un rapport du Sénat, publié ce mercredi 28 juin. "Urbanisation rampante, fléau de l'indivision, prolifération des friches, transmissions bloquées, terres difficiles à travailler faute des réseaux essentiels, réchauffement climatique... Les vents contraires s'accumulent", constatece rapport de la délégation Outre-mer du Sénat, à l'issue de quatre mois de travaux et l'audition de 85 personnes.

Les exemples de Guyane, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Mayotte…

La souveraineté alimentaire dans les Outre-mer, un "objectif atteignable" d'ici à 2030 selon le Sénat (Polynésie 1^ère)

C’est devenu une nouvelle habitude depuis le mois de mars. Chaque matin, Vanina Amaru arrose son potager installé juste à côté de sa maison par la Chambre de l’Agriculture et de la Pêche Lagonaire (CAPL), dans le cadre d’un projet financé par la Direction des Solidarités, de la Famille et de l’Égalité (DSFE) pour venir en aide aux familles modestes de façon concrète et durable. Salades, pota, navets, carottes, concombres, petites et grandes tomates, haricots longs, poivrons, oignons verts, aubergines : la variété des produits est au rendez-vous. (…) Issue d’une famille d’agriculteurs spécialisés dans les produits vivriers et les agrumes, Vanina Amaru perçoit aussi les bienfaits du retour à la terre. “Beaucoup de personnes ont délaissé l’agriculture. Il y a la question de l’accessibilité aux terres et aussi parce que les jeunes ne prennent pas la relève de leurs parents. Moi la première, j’ai plutôt encouragé mes enfants à faire des études. Pendant le Covid, avec mon mari, on s’est rendu compte qu’on était passé à côté de quelque chose”, confie-t-elle. Ce projet lui tient tellement à cœur qu’elle a accepté d’être référente à Pueu, où 16 kits ont été installés. Elle assure le relais avec la CAPL en tant que conseillère municipale de Taiarapu-Est. (…) Les autres familles de Pueu interrogées sont aussi satisfaites de l’initiative. C’est le cas de Lauraine Tien-Wah, qui entretient ce nouvel espace avec trois autres membres de sa famille. (…) Au total, 160 kits seront attribués. La moitié des installations a été réalisée depuis janvier dans plusieurs communes urbaines et rurales de Tahiti, en commençant par Arue. Les prochaines implantations sont prévues à Papeete et Faa’a, mais aussi à Moorea et Raiatea.

Pueu : légumes à volonté pour 16 familles grâce aux kits potagers solidaires (La Dépêche)

Des sablés au curcuma agrémentés de fromage de Taravao, suivis de gnocchis au parmesan et aux herbes fraîches, pour terminer par un cœur coulant au chocolat accompagné d’une glace à la banane et au lait de coco. C’était le menu alléchant de la cooking class organisée samedi 17 juin 2023, dans les locaux de Tahitian Tasty, à Faratea, du côté de la Presqu’île de Tahiti. Avec une particularité : ces trois recettes avaient pour base de la farine de ‘uru, taro, manioc ou patate douce produite sur place. Un régal gustatif qui interroge nos habitudes de consommation. (…) Pour joindre l’utile à l’agréable, Hautia Prokop s’est associée à Manon Coirre, naturopathe et intervenante du jour, convaincue par les atouts nutritionnels des farines polynésiennes. “Elles sont produites à partir de tubercules riches en glucides qui peuvent remplacer les pâtes, le pain ou le riz. Ce sont des produits bruts juste séchés, donc très riches en nutriments, en vitamines, en minéraux et en fibres, ce qui n’est pas du tout le cas de la farine blanche, qui est beaucoup plus pauvre. C’est sans gluten pour les personnes intolérantes ou allergiques, et c’est aussi intéressant pour les diabétiques, car ça va être plus rassasiant”, détaille la professionnelle. Entre tendances alimentaires et recommandations de santé, mieux manger, plus diversifié et plus sainement, est un idéal à atteindre. Miser sur les produits locaux fait partie de la solution.

Entrée, plat, dessert : les farines locales passent à table (La Dépêche)

 

 NUCLÉAIRE

L'association 193 et l'Église protestante ma'ohi appellent à la mobilisation demain dimanche 2 juillet à Teahupoo et Moorea, dans le cadre du 57ème anniversaire du tir « Aldébaran », premier essai nucléaire effectué en Polynésie.

Commémorations du premier tir nucléaire à Teahupoo et Moorea (Polynésie 1^ère)

 Le 2 juillet 1966, un avion Vautour de l'armée française survolait Moruroa pour larguer la première bombe atomique française sur cet atoll. Après Aldébaran, 192 autres tirs seront tirés dans cet atoll des Tuamotu et à Fangataufa. Ce dimanche 2 juillet, l'association 193 appelle ses militants et sympathisants à se souvenir de la date de ce premier tir qui amènera un changement radical dans la société polynésienne. (…) À la Presqu'île, où l'association assure avoir de nombreuses personnes qui sont concernées par des dossiers de victimes de conséquences des essais, le maire délégué de Teahupo'o devrait les accueillir. Une marche du PK 0 au complexe sportif de Teahupo'o sera organisée dès 8 heures. Deux heures seront ensuite consacrées aux témoignages de la population et à la diffusion du documentaire “Les oubliés de l'atome”. Viendront enfin les discours des officiels avec la présence de la vice-présidente de la Polynésie française, Éliane Tevahitua.

193 commémore le 2-Juillet à Teahupo'o (Tahiti Infos)

Ils ne veulent et ne peuvent oublier ce qu'il s'est passé il y a 57 ans. Le premier essai nucléaire, du nom de code Aldébaran, réalisé sur l'atoll de Moruroa par l'armée française le 2 juillet 1966. Pour commémorer cette date qui a bouleversé à jamais la Polynésie, l'association 193 organise chaque année une journée d'hommage. Pour la première fois elle a lieu à Teahupoo.

Une marche en souvenir du premier essai nucléaire (Polynésie 1^ère)

Au lendemain de la Fête de l’autonomie, l’Association 193 appelle ses membres et ses sympathisants à un rassemblement pour “commémorer ensemble le triste 57^ème anniversaire” du premier essai nucléaire en Polynésie. Réalisé le 2 juillet 1966, il est connu sous le nom d’Aldébaran. Au total, 193 tirs seront opérés à Moruroa et Fangataufa, dans l’archipel des Tuamotu. (…) Cette année, rendez-vous est donné à Teahupo’o, dimanche 2 juillet 2023, dès 5h30. “Chaque année, nous nous rassemblons au monument aux morts de Papeete pour nous rappeler ce qu’il s’est passé. La nouvelle section de Teahupo’o a été mise en place en 2022 et plus d’une vingtaine de dossiers a déjà été montée. Elle a lancé un appel à l’association pour venir à la Presqu’île, qui a été durement touchée suite au tir Centaure, en 1974, comme évoqué dans le livre ‘Toxique’. À Toahotu aussi, il y a beaucoup d’anciens travailleurs de Moruroa et donc beaucoup de dossiers d’ayants-droits qui sont montés”, explique Valérie Gobrait, référente de l’association au sud de Tahiti, elle-même originaire de Teahupo’o.

Commémoration du premier tir nucléaire, dimanche 2 juillet, à Teahupo’o (La Dépêche)

C’est un rendez-vous annuel incontournable pour l’Association 193, qui s’est tenu pour la première fois à la Presqu’île. Dimanche 2 juillet 2023, en début de matinée, deux cortèges ont pris le départ d’une marche blanche de l’entrée de Teahupo’o et du PK 0 vers l’école Ahototeina pour commémorer le tir Aldébaran, premier essai nucléaire atmosphérique réalisé en Polynésie française le 2 juillet 1966. (…) Témoignages.

2-Juillet à Teahupo’o : une centaine de personnes a marché avec l’association 193 (La Dépêche)

Il s’est donné pour mission de faire le tour des communes, jusqu’aux archipels les plus éloignées. Le président du SDIRAF, le syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs, Émile Vernier, s’est rendu à Rimatara, à la rencontre des habitants potentiellement atteint de maladies radio-induites et de leurs ayants droits. Objectif : les pousser à se faire dépister et à solliciter une indemnisation. (…) Le président le syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs (SDIRAF), rappelle que depuis la table ronde de haut niveau sur le nucléaire organisée à Paris et à laquelle la délégation Reko Tika a assisté, une mission de suivi des conséquences des essais nucléaires a été créé fin 2021. Cette cellule doit justement aider les Polynésiens qui souhaitent solliciter le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen). (…) Selon le syndicaliste, plus de 300 dossiers ont été traités en l’espace d’un an contre 500 en près de 10 ans.

Dépistage et indemnisation des cancers radio-induits : le SDIRAF veut informer tous les polynésiens (TNTV)