Incivilité et mauvaise gestion des déchets ont des conséquences environnementales et sanitaires. Mais elles ont aussi des implications économiques, sociales et, parfois, politiques : Dépôts sauvages d'ordures à côté du parc Vaira'i, à Punaauia: l'association Mama Natura va porter une plainte contre X "pour faire réagir les pouvoirs publics" ; Manquements répétés des perliculteurs à l'obligation légale de remise en état des sites après exploitation. Mais la prise de conscience avance chez les exploitants ; Conséquences polluantes de l’incendie survenu sur le site de la société Agritech à Faa'a : les riverains de Tavararo inquiets du manque de coordination des autorités...
# Exaspérée par la prolifération des dépôts sauvages à côté du parc Vaira'i, l'association Mama Natura a décidé de porter plainte contre X. Une démarche ayant pour objectif de “faire réagir les autorités”. Depuis le début de l'année, l'association de protection de l'environnement Mama Natura, connue pour ses opérations de ramassage d'ordures, a collecté lors de quatre actions 1,78 tonne de déchets et 2 030 bouteilles en plastique. Un bilan accablant que l'association entend transformer en levier pour interpeller les autorités. “Nous voulons frapper fort pour faire réagir les pouvoirs publics”, confie Adeline Yvon, présidente de Mama Natura, à Tahiti Infos. (…). “Il n'y a pas que des riverains ; des particuliers et même des entreprises viennent déverser leurs détritus”, déplore la présidente. Le spectacle est désolant : carcasses de scooters, batteries usagées, et même une roue de Fenwick ont été retrouvées abandonnées sur le site. Cette accumulation anarchique de déchets n’épargne ni les sols ni la rivière voisine, où des débris flottants témoignent de la contamination croissante du site. (…)
Dépotoir de Vaira'i : Mama Natura saisit la justice (Tahiti Infos)
# Les contraventions de grande voirie visant les perliculteurs se sont multipliées ces dernières années. En cause : des manquements répétés à l'obligation légale de remise en état des sites après exploitation. Entre 2022 et 2024, près de 100 amendes ont été distribuées par la Direction des ressources marines (DRM) à des exploitants ayant abandonné filets, lignes d'élevages et autres équipements dans les lagons. Face à cette situation, la DRM a notamment mis en place des actions pour améliorer la gestion des déchets, tandis que les perliculteurs prennent de plus en plus conscience de l’impact de leur activité sur l’environnement.
Depuis quelques années, les contraventions de grande voirie pleuvent sur le secteur de la perliculture, ciblant plus précisément les fins d’exploitation négligées. En l’espace de trois ans, la Direction des ressources marines (DRM) a infligé près de 100 amendes à des exploitants pour défaut de remise en état de leurs sites, abandonnés sans ménagement pour les lagons une fois l'activité stoppée. Le constat est sans appel : 40 contraventions en 2022, 40 en 2023 et 20 en 2024. Lignes d'élevage, cordages, structures rouillées ou en béton de fare greffe : autant de déchets laissés à l'abandon, parfois au fond du lagon. (…) Les interventions sont complexes et coûteuses. Il faut mobiliser des plongeurs professionnels pour récupérer des lignes d'élevage enchevêtrées à des profondeurs atteignant parfois 50 mètres. Les déchets solides – filets, collecteurs, bouées détruites, grillage, structures métalliques oxydées – doivent être transportés vers des centres de traitement à Tahiti. Et ce, à grands frais. (…) Les déchets laissés derrière – cordages, collecteurs, bouées brisées, filets, grillages – sont à 90% en plastique, un matériau dont la dégradation est lente et les impacts environnementaux durables. (…). Tout n'est pas si sombre pour autant ; et l'idée n'est pas d'associer les termes perliculture et pollueurs. Car même si l'activité perlicole pollue – comme c'est le cas avec l'abandon des fermes sans dépollution – la prise de conscience avance chez les exploitants. (…) Des recherches sont également en cours sur des matériaux plus durables, comme les fibres naturelles ou des plastiques biodégradables. (…)
Anciennes fermes perlicoles : Des amendes en cascade pour sites non remis en état (Tahiti Infos)
# À la suite de l’incendie survenu sur le site de la société Agritech, une réunion s’est tenue ce 5 février 2025, entre le ministère de la Santé, la Direction de la santé, l’ARASS, la protection civile et la Direction de l’environnement pour définir les mesures de précaution nécessaires afin de garantir la sécurité des habitants et des zones environnantes. En attendant les résultats des analyses en cours, des mesures sanitaires de précaution ont été mises en place par le Pays, indique la présidence dans un communiqué. Bien que les risques pour la santé humaine soient jugés « minimes », la commune de Faa’a a pris un arrêté municipal interdisant la baignade et la pêche au niveau de la pointe Nuutere et dans les zones d’écoulement et d’évacuation des eaux liées à la maîtrise de l’incendie. (…)
Agritech : série de mesures préventives et poursuite des contrôles environnementaux (TNTV)
La procureure de la République, Solène Belaouar, a confirmé ce mercredi (5/2) l’ouverture de deux enquêtes concernant la société Agritech. Par ailleurs, le Pays a confirmé que plusieurs prélèvements ont été effectués afin d’analyser la pollution environnementale et qu’une loi du Pays est en préparation afin de doter les agents habilités de capacités de réponses rapides et efficaces en cas de violation des normes de stockage et de commercialisation des pesticides. (…). La recherche d’une éventuelle pollution des sols, de la rivière et atmosphérique est toujours en cours, alors que l’autopsie pratiquée sur une riveraine décédée le lendemain de l’incendie n’a pas permis de faire de lien entre son décès et les vapeurs inhalées. Cependant, des analyses plus poussées sont toujours en cours. “Rien n’exclut, rien n’établit de liens”, précise la procureure. (…). Par précaution, les services du Pays conseillent de ne pas consommer de produits agricoles issus de parcelles proches du site de Tavararo. La baignade aux embouchures du canal de l’aéroport (Vaitupa et hôtel Hilton) est également déconseillée. (…) La Diren prescrira les mesures de nettoyage du site et de traitement des cendres et déchets qui y sont présents dès que l’accès au site par des personnels spécialisés sera autorisé par les services de l’État. (…)
Agritech, les enquêtes se poursuivent (Tahiti Infos)
Moins d’une semaine après l’incendie qui a ravagé une partie de l’entrepôt de la société Agritech à Faa’a, la direction de l’Environnement (DIREN) fait état d’anomalies constatées sur le site au point de devoir engager une procédure de retrait d’agrément. Trop tard…le mal est fait! (…) Les premiers éléments recueillis sur site ont permis d’éliminer le risque lié à la présence d’engrais de type ammonitrates qui sont potentiellement explosifs. Toutefois, la zone de stockage de pesticides ayant été touchée, il est probable que les fumées et eaux d’extinction ont été contaminées par ces produits, qui ont pu être diffusés dans l’environnement. Une série de prélèvements ont été effectués révélant une pollution des eaux de la rivière de Tavararo. Douze anguilles mortes ont été recensées. D’après les résultats préliminaires des analyses, cette mortalité s’explique probablement par une forte concentration de polluants azotés issus des engrais stockés dans l’entrepôt d’Agritech. (…) Le Gouvernement présentera dans les prochaines semaines un projet de loi du pays relatives aux pesticides qui dotera, notamment, les agents habilités de capacités de réponses rapides et efficaces en cas de violation des normes de stockage et de commercialisation des pesticides, indépendamment des poursuites pénales qui pourraient être diligentées. (…)
L’entrepôt d’Agritech était sous le coup d’un retrait d’agrément, précise la DIREN (Tahiti News)
Près d'une semaine après l'incendie de l'entrepôt d'Agritech à Faa'a, les pouvoirs publics prennent des précautions. Le maire de la commune, Oscar Temaru, a pris un arrêté pour interdire la baignade. Il concerne le chenal de l’aéroport de Tahiti-Faa’a et son littoral, à cause des risques importants de pollution dans le ruisseau de Tavararo, qui se jette dans le lagon. Cette mesure a été prise sur conseil de la direction de l’environnement. (…). Plusieurs dizaines d’anguilles mortes ont été ramassées par des riverains dans la rivière de Tavararo, au lendemain de l'incendie d'Agritech, survenu le 29 janvier dernier. L’odeur nauséabonde a incommodé tous les riverains. (…). Par mesure de précaution, et sur les conseils de la direction de l’environnement (DIREN), la mairie de Faa’a a décidé de prendre un arręté interdisant la baignade et recommandant la prudence quant à la pêche. Cet arrêté concerne la zone du chenal de l’aéroport, depuis la rivière de Tavararo jusqu’à l'hôtel Hilton. Un arrêté pris pour ce mercredi 5 février jusqu'à une date indéfinie. (…)
Incendie d'Agritech : la municipalité de Faa'a interdit la baignade (Polynésie 1ère)
À la suite de l’incendie survenu sur le site de la société Agritech, une réunion s’est tenue ce 5 février 2025, entre le ministère de la Santé, la Direction de la santé, l’ARASS, la protection civile et la Direction de l’environnement pour définir les mesures de précaution nécessaires afin de garantir la sécurité des habitants et des zones environnantes.
(…) Mesures préventives immédiates ; Actions en cours ; Traitement des déchets sur le site ; Conseils sanitaires aux habitants ; Symptômes et prise en charge médicale
Mesures sanitaires de précaution suite à l’incendie de la société Agritech à Faa’a (Tahiti Infos)
Le lendemain même de l’incendie de Agritech, survenu le 29 janvier, il n’y a eu aucune coordination entre les différents partenaires que sont le haut-commissariat, le Pays et la commune. Cette dernière s’est sentie “abandonnée” et a assuré comme elle pouvait les compétences du Pays comme la santé. Ce jeudi, le Pays a décidé de revenir vers elle pour travailler main dans la main. Une semaine après l’incendie d’Agritech, survenu le 29 janvier, le Pays s’est enfin décidé à venir voir la commune, ce jeudi, pour travailler avec elle main dans la main. Pour Anthony Pheu, directeur de cabinet du ministre de la Santé, “l’idée, c’était de ne pas empiéter sur les compétences communales en allant faire du porte-à-porte. On l’a fait dans l’urgence le lendemain, mais on est à 6-7 jours, on prend plus le temps de coordonner les actions de chacun et de le faire de manière intelligente”.
Mais contrairement à ce que Anthony Pheu avance, les résidents qui habitent à quelques mètres seulement de l’entrepôt d’Agritech assurent que ce n’est que lundi, soit cinq jours après l’incendie, que les agents de la Direction de la santé sont allés leur rendre visite et les sensibiliser au fait de ne pas manger les fruits et légumes de leurs jardins. (…)
“Un manque de coordination général” (Tahiti Infos)
L’hypothèse du départ de feu volontaire est exclue, dans l’incendie qui a ravagé l’entrepôt d’Agritech le 29 janvier. Côté environnement, le Pays confirme que la rivière a été polluée, douze anguilles en sont mortes. La consommation des produits agricoles issus des parcelles environnantes, ainsi que la baignade à Faa’a, aux embouchures du canal de l’aéroport, est déconseillée. Le gouvernement entend présenter prochainement un projet de loi relatif aux pesticides, lequel permettra notamment des « réponses plus rapides et efficaces en cas de violation des normes de stockage ». Une semaine après l’incendie de l’entrepôt d’Agritech, l’enquête suit son cours. Celle-ci porte sur destruction involontaire et la mise en danger de la vie d’autrui. La justice exclut à ce stade l’hypothèse du départ volontaire. Toujours est-il que de nombreuses questions restent en suspens après ce sinistre spectaculaire, et notamment autour de ses conséquences environnementales. (…)
Incendie d’Agritech : « une forte concentration de polluants » constatée dans la rivière (Radio 1)
Neuf jours après l'incendie d'Agritech à Tavararo, les riverains ont été invités à une réunion avec les élus communaux mais également une partie du gouvernement. Durant deux heures, dans la salle du conseil municipal de Faa'a, 16 familles ont fait part de leurs inquiétudes sur les produits toxiques partis en fumée et les conséquences sur leur santé. Le président Moetai Brotherson a tenté de les rassurer, tandis que l'air est toujours "irrespirable" dans le quartier. (…) Face aux inquiétudes de la population, la ville de Faa'a a pris un arrêté interdisant la baignade et la pêche au niveau du chenal de l’aéroport et de son littoral. Il a également été recommandé aux habitants et voisins de la zone de l'incendie de ne pas consommer les produits de leur fa'a'apu tant que des analyses n'ont pas été faites pour écarter les risques de contamination.
Incendie d'Agritech : neuf jours après, l'air toujours "irrespirable" à Tavararo et enfin des "réponses" du Pays (Polynésie 1ère)
Les riverains de Tavararo se sentent abandonnés par la commune de Faaa après l’incendie d'Agritech survenu le 29 janvier. Ces nombreuses familles ont attendu neuf jours avant qu'une première réunion n'ait lieu avec les élus. Les odeurs âcres persistent en soirée et au petit matin, de quoi alimenter la psychose du quartier où vit le maire Oscar Temaru. (…). L'odeur âcre de produits chimiques est toujours bien présente, onze jours après l'incendie alors même que le président du Pays avait conseillé sur notre plateau radio cette semaine de ne pas "sombrer dans la psychose". (…). Les membres du gouvernement se sont entretenus avec les habitants de Taravaro mais à la sortie, les élus de Faaa se sont discrètement éclipsés, laissant le soin au président Moetai Brotherson de répondre à nos questions. Il a indiqué que le Pays était dans l'attente des résultats des prélèvements effectués dans le quartier, sur les végétaux, dans la rivière ainsi que le hangar. Le président a également assuré que les familles les plus nécessiteuses seraient temporairement relogées par l'OPH à Teroma et invité tous les habitants à se rendre au dispensaire en cas d'indisposition. (…) En marge des conséquences de l'incendie à Tavararo, les habitants de Pamatai sont également à bout de patience face à l'amoncellement des encombrants en bord de route suite à "une série de panne sur les camions et tractopelles de la commune". Le personnel chargé du ramassage des déchets devait s'en occuper fin janvier mais les déchets sont toujours là.
Pour rappel : Pollutions en escadrille (AvA-Infos)03/02/25