D'après l'OMS, la santé environnementale comprend les différents aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement. À découvrir dans cette revue de presse: Quid de leurs conséquences sanitaires et environnementales ? Le 29 août est Journée Internationale contre les Essais Nucléaires ; Informations sur les allergènes dans l'étiquetage des produits alimentaires ; Surpoids et obésité: des chiffres qui restent très alarmants ; Le savoir des femmes marquisiennes en matière de plantes médicinales ; Séminaire intégratif Fare Hape 2024 : réinventer le système de santé en intégrant les savoirs ancestraux polynésiens pour des soins plus adaptés et durables.
# Ce jeudi, l’Organisation des Nations unies commémorera, comme chaque 29 août, la Journée internationale contre les essais nucléaires. Aucun événement particulier semble avoir été décidé localement lors de cette journée.
L’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (ICAN) communiquait ce mercredi sur cette journée destinée à éduquer le public aux effets des explosions d’armes nucléaires et qui constitue une occasion de promouvoir le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires et d’écouter les victimes qui sont toujours confrontées à des graves conséquences sanitaires et environnementales. (...)“Cette journée est particulière pour la France (…). À ce titre, nous demandons d’une part l’amélioration de la mise en œuvre de la loi Morin et d’autre part que les autorités françaises agissent pour déterrer les déchets enfouis dans les sables des anciens sites d’essais en Algérie pour assurer la sécurité sanitaire des générations actuelles et futures et préserver l’environnement”, écrit pour l’occasion Jean-Marie Collin, directeur de ICAN France. (...)
29 août, journée mondiale contre les essais nucléaires (Tahiti Infos)
C’est une date peu connue de l’agenda international, même en Polynésie où la France a mené 193 expérimentations nucléaires. Ce jeudi 29 août est en effet la Journée Internationale contre les Essais Nucléaires, instituée par les Nations Unies depuis 2009. Une date que l’élue Tavini Hinamoeura Cross-Morgant entend bien commémorer.
15 ans ont passé depuis 2009 et la création de cette journée par l’ONU. Mais cette date ne semble pas susciter d’intérêt en Polynésie, comme le déplore Hinamoeura Morgant-Cross. Chaque année, l’activiste et élue de l’assemblée milite au sein de diverses organisations non gouvernementales pour que les essais nucléaires réalisés par la France en Polynésie ne tombent pas dans l’oubli. (...)
Le 29 août, une journée mondiale pour dire non aux essais nucléaires (TNTV)
POUR EN SAVOIR: PLUS
Journée internationale contre les essais nucléaires (un.org/fr)
Mettre fin aux essais nucléaires (un.org/fr)
Taper « essais nucléaires » dans le moteur de recherche de AvA-Infos
Malgré les années, le sujet reste difficile et complexe. L'indemnisation des victimes des essais nucléaires, ouverte en 2010, a évolué au fil du temps. Il y a dix ans, peu de demandes étaient faites et prises en compte. En 2023, 495 Polynésiens ont constitué un dossier. Des demandes donc en augmentation, mais qui n'aboutissent pas toujours. Et c'est là où le bât blesse pour les victimes et les associations.
(...). En 2023, selon le rapport du CIVEN, les nouvelles demandes ont augmenté de 72%. Ce sont donc 564 nouvelles demandes d’indemnisations déposées et 108 Polynésiens ont été reconnus victimes. (...) Depuis sa création en 2010, le CIVEN comptabilise 2 846 demandes, parmi lesquelles 264 dossiers présentés par le Haut-commissariat, dont le rôle est donc à relativiser. Puisque 550 dossiers ont été déposés par les différentes associations, 635 par des avocats, 1.117 par des personnes n'ayant pas de représentant et 280 par les CMS. 72% de ces dossiers concernent des hommes. Mais en 2023, la courbe s'est légèrement inversée pour la première fois, avec une part plus importante de demandes émanant de femmes. (...). L’exposition aux retombées radioactives, la localisation lors des essais nucléaires et la liste des 23 maladies reconnues comme potentiellement radio-induites, sont autant de critères pour obtenir le statut de victime. (...) Autre demande des associations : cette fameuse étude sur les maladies transgénérationnelles liées aux essais nucléaires. L’organisme de recherche scientifique, l’INSERM, a d’ailleurs soumis deux demandes pour réaliser ce type d’étude. L’une a été rejetée, la seconde est en attente. (...)
ESSAIS NUCLÉAIRES. Les demandes d'indemnisation en augmentation mais qui peinent à aboutir (Polynésie 1ère)
+ Pour rappel: Essais nucléaires: une enquête pour réévaluer leurs impacts sur l'environnement et la population du fenua (AvA-Infos)25/03/24
# Alors que l’étiquetage des produits alimentaires devait, à compter du 1er septembre, comporter des informations sur les allergènes qu’ils sont susceptibles de contenir, le Pays recule au 1er janvier prochain l’application de la mesure sous la pression des opérateurs locaux, indique le compte-rendu du conseil des ministres.
La délibération APF du 19 novembre 1998, réglementant l’information du consommateur en matière de denrées alimentaires au moyen de l’étiquetage, a été modifiée par arrêté 209 CM du 22 février 2024, et ses nouvelles dispositions devaient entrer en vigueur le 1er septembre 2024. L’un des principaux apports de cette modification est l’obligation d’information des consommateurs sur la présence d’allergènes dans les denrées alimentaires. Bien que cette obligation existe en Europe depuis 2011 et dans d’autres pays avec des règlementations équivalentes, plusieurs opérateurs locaux ont fait part de leurs difficultés d’étiquetage des allergènes à quelques semaines de l’application de ces nouvelles dispositions. (...)
Étiquetage des denrées alimentaires : les opérateurs locaux font de la résistance (Radio 1)
Les étiquettes de denrées alimentaires devront bientôt mentionner la présence d'allergènes. Le texte devait entrer en vigueur au 1er septembre mais pourrait finalement être appliqué au fenua à partir de janvier prochain. (...). « Compte tenu des doléances émises par diverses entreprises, il est proposé d’ajouter une nouvelle modalité d’étiquetage des allergènes et de proposer aux opérateurs de pouvoir solliciter auprès de l’administration, la possibilité de recourir à une autre modalité d’étiquetage tout en garantissant le même objectif, l’information complète des
consommateurs. » (...)
La présence d’allergènes dans les aliments devra être signalée à l’étiquetage (TNTV)
La délibération APF du 19 novembre 1998, réglementant l’information du consommateur en matière de denrées alimentaires au moyen de l’étiquetages, a été modifiée par arrêté CM du 22 février 2024, et ses nouvelles dispositions devaient entrer en vigueur le 1er septembre 2024. L’un des principaux apports de cette modification est l’obligation d’information des consommateurs sur la présence d’allergènes dans les denrées alimentaires.
L’étiquetage des allergènes repoussé au 1er janvier 2025 (Tahiti Infos)
Cf. Modification de la délibération APF du 19 novembre 1998 réglementant l’information du consommateur en matière de denrées alimentaires au moyen de l’étiquetage in Le conseil des ministres du mercredi 28 août 2024 (presidence.pf)
# Non seulement l'endémie de surpoids et d'obésité ne régresse pas en Polynésie, mais elle augmente. En une petite dizaine d'années, la proportion d'adultes en surpoids est passée de 70% en 2010 à 75% en 2019, les adultes obèses passant de 40% à 48%. Des chiffres qui restent très alarmants, mais l'amorce d'un virage positif dans la nécessaire modification de nos comportements alimentaires est en train de se faire.
C'est grave mais ça se soigne. La dernière étude sur les maladies non transmissibles (MNT) et les comportements à risque réalisée en 2019 (l'étude précédente datant de 2010) par l'Institut de la statistique (ISPF) montre que la Polynésie est malheureusement toujours installée sur la première marche du podium du surpoids et de l'obésité. (...) La clé, c'est le travail en équipe pluridisciplinaire (médecins, diététiciens, psychologues, enseignants en activité physique adaptée) pour offrir au patient un accompagnement qui l'aide à changer ses habitudes en profondeur et sur la durée. L'objectif du centre Ora Ora est aussi d'arriver à travailler en synergie avec le Fare Tama Hau qui s'occupe des enfants et des adolescents afin de proposer une véritable démarche familiale. (...). Si on manque encore un peu de recul aujourd'hui, Daniel Monconduit estime que d'ici cinq ans, “on va pouvoir objectiver quel est le pourcentage de stabilité des changements comportementaux”. Et il y a néanmoins une petite lueur d'espoir selon lui : “On sent qu'on est dans un tournant actuellement avec une prise de conscience globale qui est en train de s'opérer”. Et les graines législatives semées il y a une dizaine d'années vont finir par porter leurs fruits. (...). Car si les pouvoirs publics ne peuvent pas intervenir dans la sphère privée, il est de leur compétence, pour ne pas dire de leur devoir, de proposer des outils pour lutter contre ce fléau. La question d'une “fiscalité comportementale” en taxant par exemple les produits trop sucrés ou trop salés a déjà été évoquée et revient logiquement sur le tapis. Le gouvernement Fritch s'y est cassé les dents. Le ministre Cédric Mercadal a lui aussi dit l'envisager. Reste à savoir si cela se traduira cette fois concrètement dans les textes. (...).
Surpoids et obésité encore en hausse en Polynésie (Tahiti Infos)
# Ce jeudi (29/08), dans l'amphithéâtre du Criobe, Sarah Vaki et Jean-François Butaud présenteront une conférence sur les plantes médicinales.
Une conférence sera donnée à Moorea, ce jeudi 29 août à 17h30, dans l'amphithéâtre du Criobe, par Sarah Vaki et Jean-François Butaud, sur le thème "Aux îles Marquises : le soin par les plantes". Cette conférence est organisée dans le cadre du projet "De la Mère à la Terre", consacré aux savoirs écologiques détenus par les femmes en Outre-mer. Elle portera sur les connaissances des plantes médicinales aux îles Marquises, savoirs encore préservés par quelques femmes.
Une conférence sur le savoir des femmes marquisiennes en matière de plantes médicinales (Tahiti Infos)
EN SAVOIR PLUS : Dans l’archipel des Marquises, en Polynésie, le secret des plantes n’est plus qu’entre les mains de quelques femmes. Aujourd’hui, à Fatu Iva, elles se mobilisent pour conserver et transmettre cet héritage précieux.
Aux îles Marquises, le soin par les plantes (delamerealaterreenoutremer.com)
# Le séminaire intégratif Fare Hape 2024, organisé par le ministère de la Santé, se tiendra du 30 août au 1er septembre dans la vallée de la Papenoo à Fare Hape. Sous le thème « Réapprenons et repensons tous ensemble notre modèle de système de santé », cet événement rassemblera experts, professionnels de la santé, praticiens traditionnels, et membres de la communauté. L’objectif est de réinventer le système de santé en intégrant les savoirs ancestraux polynésiens pour des soins plus adaptés et durables. Les participants assisteront à des ateliers, démonstrations, et discussions sur la médecine traditionnelle, la prévention, et l’innovation en santé. Eric Parrat œuvre depuis 25 ans à la reconnaissance de la médecine traditionnelle polynésienne. Ce week-end, comme chaque année, il organise un séminaire au Fare Hape, au cœur de la vallée de la Papenoo, en présence de professionnels de santé, de tradi-praticiens... Reportage.
Au creux de la vallée de la Papenoo, le Fare Hape se dresse comme un sanctuaire de la mémoire polynésienne. C'est ici, sous un ciel humide et dans une atmosphère lourde de traditions, que l'association Haururu a convié, le temps d'un week-end, tradi-praticiens et professionnels de santé. Le motif ? Un séminaire annuel où se croisent médecine traditionnelle (médecine "intégrative") et médecine contemporaine, tissant des liens entre passé et présent, entre science et soins ancestraux.
(...). Cette réunion d'esprits, issue de tous horizons -médecins, historiens, tradi-praticiens, et même le ministre de la Santé, Cédric Mercadal -, relève du prodige. Parrat, à l'origine de ce projet en 2000, n'aurait jamais imaginé une telle confluence d'intelligences et de convictions, tant au départ, il y a 25 ans, ces adeptes de la médecine traditionnelles peinaient à se dévoiler. (...) Les participants, qu'ils soient là pour assister aux ateliers de discussions sur l'alimentation, l'obésité, mère et enfant, médecine traditionnelle, pratiques complémentaires, et langue et culture polynésiennes, semblaient unis par un même fil conducteur : démontrer l'importance de la médecine traditionnelle dans les parcours de soin contemporains, ou tout simplement curieux d'en apprendre davatange. (...) Cependant, pour que les ra'au tahiti, ces remèdes traditionnels, déploient toute leur puissance, il ne suffit pas de croire en leur efficacité. Encore faut-il savoir les préparer, un art qui se transmet de génération en génération et qui, malheureusement, tend à se perdre.
(...). Selon la dernière enquête de Haururu, plus de 70% des professionnels de santé sur le territoire seraient favorables à l'intégration de la médecine traditionnelle dans les parcours de soins. Une tendance accentuée par les conséquences de la crise du COVID-19, comme l'explique Jenny Torea, tradi-praticienne au Taaone depuis 2019. (...) Pour le docteur Parrat, le succès de cette intégration est une source de satisfaction immense. Il espère désormais, avec le soutien du ministre, initier un changement profond du système de santé. (...). Cédric Mercadal, présent lors de cette première journée d'échanges, a exprimé un timide enthousiasme face aux déclarations de toate Parrat. Mais s'il se montre prudent, il reconnaît néanmoins le rôle crucial que joue la médecine traditionnelle au Fenua : "Je pense que nous partageons une vision commune. La médecine traditionnelle polynésienne est un allié dont nous avons besoin."
Les discussions entamées au Fare Hape ne se termineront pas avec le séminaire. Elles ont allumé une flamme, celle de la médecine traditionnelle, qui brûle chaque année plus densément et qui continuera à se propager bien au-delà des murs de pierre de cette vallée. Ce savoir ancestral, vital pour l'identité, mais aussi la santé des Polynésiens, trouve une nouvelle vigueur. Désormais, il s'insère peu à peu dans le quotidien, que ce soit à l'hôpital, en cabinet, ou au cœur des foyers. Le chemin parcouru jusqu'ici marque le début d'une révolution douce, un retour aux sources.
Au cœur de la Papeno'o, le ra'au tahiti et les tradi-praticiens continuent à séduire (Tahiti Infos) t
Ce week-end (31/08-01/09)se tenait un séminaire sur la médecine intégrative, à Fare Hape, au cœur de la vallée de Papenoo. Réservé aux professionnels, elle vise à lier médecine traditionnelle et médecine conventionnelle.
(...). Durant ce séminaire réservé aux professionnels de santé, 11 tradipraticiens se retrouvent autour de la maternité, de l’obésité ou encore de la médecine complémentaire. L’objectif est partager les savoirs pour mieux soigner. (...). Car la médecine intégrative chemine en Polynésie, depuis le premier séminaire de ce genre organisé il y a 6 ans. Avec l’association Haururu, professionnels de santé et tradi-praticiens travaillent désormais main dans la main. "On ne peut pas se passer de la culture pour soigner les gens, je suis ici depuis 7 ans et je me suis rendu compte qu'il y avait un grand fossé culturel entre la culture occidentale et la culture tahitienne, polynésienne en général. On a vraiment besoin de cette base-là pour comprendre en fait les gens", remarque le Dr Cédric Gueguen, médecin généraliste et hypnothérapeute. (...). Une centaine de participants ont partagé leurs savoirs autour de la santé tout au long de ce week-end, pour laisser plus de place à une médecine intégrative, basée sur la culture et la sécurité.
Reportage vidéo
Quand les médecines traditionnelle et conventionnelle s'unissent pour mieux soigner (Polynésie 1ère)
+ Organisation et enjeux du séminaire intégratif « Fare Hape 2024 (presidence.pf) In Le conseil des ministres du mercredi 28 août 2024
POUR EN SAVOIR PLUS : Présentation du séminaire et programme en P.J. (PDF)