La 28ème Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP28) s'est achevée, le 13 décembre, avec un accord actant l’objectif d’une sortie des énergies fossiles pour d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Cet accord est néanmoins basé sur un compromis entre les pays les plus ambitieux et les plus frileux (les pays producteurs de pétrole et de gaz), ces derniers restant accrochés à leur modèle économique dépendant des fossiles. On trouvera ci-dessous quelques articles d'agence de presse nationale (AFP) relayés par deux médias locaux. À lire, aussi : un résumé, sur le site Internet Public-Sénat.fr, des points principaux de l'accord acté à Dubai ; et le commentaire d'un scientifique "climato-réaliste " qui critique le "caractère rituel et peu efficace" de ce genre de "grande messe" international.
(…) Les prochaines heures seront cruciales pour convaincre la “petite minorité de pays qui bloque les progrès” sur la sortie des énergies fossiles à la COP28, a déclaré ce dimanche 10 décembre le ministre du changement climatique du Vanuatu dans un entretien à l’AFP. “Nous espérons que sera pris en compte le fait que la majorité des pays veut une mention des énergies fossiles, une sortie des énergies fossiles, et que cela pourra être dans le texte. Parce que sinon, nous ne considérerons pas que cette COP est un succès”, a dit Ralph Regenvanu, qui mène la délégation de l’Etat du Pacifique à Dubaï.“Il faut que la petite minorité de pays qui bloque les progrès changent leur position. Et c’est ce à quoi nous travaillons ces deux prochains jours”, a-t-il souligné, alors que la COP doit se terminer mardi (12/12). (…)
COP28 – Pour le Vanuatu, une “petite minorité de pays” à convaincre sur les énergies fossiles (La Dépêche)
Pour la première fois, les pays du monde entier ont approuvé, mercredi (13/12) lors de la 28e conférence sur climat de l’ONU à Dubaï, un compromis historique ouvrant la voie à l’abandon progressif des énergies fossiles causant le réchauffement, malgré de nombreuses concessions aux pays riches en pétrole et en gaz. “Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l’accord final, pour la première fois”, s’est félicité Sultan Al Jaber, président émirati de la COP28, qui avait été contesté ces derniers mois en raison de son poste à la direction de la compagnie pétrolière des Emirats arabes unis, Adnoc. Il aura fallu près de trente ans de COP pour “arriver au début de la fin des énergies fossiles”, a souligné le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra.
A Dubaï, les pays du monde entier lancent "le début de la fin" des fossiles (Tahiti Infos)
La COP28 de Dubaï lance “le début de la fin” des énergies fossiles (La Dépêche)
À rebours de l'ovation suscitée à Dubaï, l'accord de compromis auquel est parvenue la COP28 reçoit un accueil très réservé dans certains pays d'Asie et d'Océanie parmi les plus vulnérables au changement climatique.
COP28: en Asie et en Océanie, accueil mitigé à un accord "insuffisant" (Tahiti Infos)
COP28 : "lignes rouges" et possibles compromis sur les énergies fossiles (Tahiti Infos)
COP28 : les Emirats proposent un compromis sur les fossiles décevant pour des ONG et certains pays (Tahiti Infos)
COP28 : créativité tous azimuts pour forger un compromis sur les énergies fossiles (Tahiti Infos)
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En début de matinée ce 13 décembre, après deux semaines de négociations, les près de 200 pays présents à la COP 28 de Dubaï ont trouvé un accord. Adopté à l’unanimité, il mentionne pour la première fois l’objectif d’une sortie des énergies fossiles.(…) D’abord, la notion de transition (en anglais « transitioning away » dans les termes de l’accord) est le fruit d’un premier compromis entre les pays les plus ambitieux et les plus frileux. D’un côté, les petits États insulaires et l’Union européenne en tête souhaitaient que le texte mentionne une sortie pure et simple des énergies fossiles (« phase out » en anglais), mais d’un autre côté les pays producteurs de pétrole – principalement l’Arabie saoudite – restent accrochés à leur modèle économique dépendant des fossiles. Sans objectif chiffré, ni précision de date de sortie définitive du pétrole, l’accord permet ainsi de contenter les pays du golfe. Pour s’assurer du soutien des plus ambitieux, le texte réaffirme tout de même l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Sur la demande explicite de l’Union européenne, il souligne également l’urgence d’entamer une sortie des fossiles « dans cette décennie cruciale », alors que le pic mondial des émissions de gaz à effet de serre liées à ces énergies n’a pas encore été atteint.
COP 28 : on vous résume ce que contient l’accord adopté à Dubaï (publicsenat.fr)
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Les causes du réchauffement climatique, un sujet de débat ?
Le 6ᵉ rapport d’évaluation du GIEC constitue la base scientifique principale pour le premier bilan mondial de l’Accord de Paris (COP 21, en 2015), officialisé lors de la COP28 à Dubaï (Émirats arabes unis). Il synthétise les connaissances scientifiques acquises entre 2015 et 2021 sur le changement climatique, ses causes, ses impacts et les mesures possibles pour l’atténuer et s’y adapter.
Sans vouloir ici prendre parti, il semble néanmoins objectif d'indiquer que les causes anthropiques (causées par les activités humaines) du réchauffement climatique en cours - défendues dans le scénario proposé par le GIEC - ne font pas consensus et sont à l'origine de polémiques. Ainsi, parmi ces courants certes minoritaires, l’association des climato-réalistes, qui "refuse la pensée unique sur les questions de climat, d’énergie et d’environnement", indique aspirer "à l’expression libre de chacun sur ces questions scientifiques et ces sujets de société, sans pression ni ostracisme, a pour objet de promouvoir un débat ouvert et libre sur l’évolution du climat et les questions sociétales et environnementales qui s’y rapportent, en favorisant l’expression sous toutes ses formes d’avis rigoureux et argumentés. Elle vise à sensibiliser le citoyen aux enjeux du climat et des politiques énergétiques menées au nom de la lutte contre le réchauffement climatique".
Dans l'entretien ci-dessous, Benoit Rittaud (mathématicien français, enseignant-chercheur en mathématiques, maître de conférences à l’université Paris 13, au sein du laboratoire d’analyse, géométrie et applications à l'Institut Galilée, président de l’association des climato-réalistes) commente la COP 28 qui vient de se tenir à Dubaï et critique son caractère rituel et peu efficace. (Il ne cache pas) son scepticisme sur l'impact réel de ces conférences climatiques mondiales, souvent trop théâtral où les apparences prévalent.
La COP 28 : une grande messe qui s’installe à l’échelle mondiale. Entretien avec Benoit Rittaud (France-Soir.fr)
Pour rappel : COP 28 en cours... et en pointillé pour les médias locaux (AvA-Infos)