Chute d’un maru maru entraînant la mort d’une jeune homme, lundi 29 juillet dans le quartier Paofai (Papeete) ; un pick up accidenté par un autre arbre de la même espèce, le mardi 30 sur l’avenue du Prince Hinoi… Alors qu'une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes et les éventuelles responsabilités, la ville de Papeete et le Pays se sont exprimés sur l'entretien des arbres en milieu urbain. En fragilisant leurs racines, les travaux souterrains (canalisations…) engagés depuis plusieurs décennies pourraient être à l'origine d'accidents et la présence de ces arbres pose une vraie question pour les urbanistes. Ces derniers s’interrogent pour savoir quelle espèce d’arbre conviendrait pour les prochaines décennies. Les maru maru, arbres au feuillage abondant, sont en effet utiles* pour la qualité de vie sanitaire et écologique des citadins.
Un jeune homme tué sur le coup par la chute d’un maru maru lundi à Paofai, un pick up accidenté par un autre arbre mardi sur Prince Hinoi. Le directeur général des services de la mairie de Papeete, Rémy Brillant, responsable de l’entretien du premier cité, le second étant de la compétence du Pays, assure que les arbres sont entretenus chaque année, mais qu’il est parfois difficile de détecter des problèmes racinaires en profondeur. Il invite à une réflexion autour du choix des futures essences qui seront plantées dans les zones urbaines.
(…) L’enquête confiée à la DTPN doit permettre de déterminer les causes de cette faiblesse, mais « c’est certainement d’origine humaine », poursuit Rémy Brillant, qui évoque « des travaux autour, des bâtiments, qui ont pu fragiliser le système racinaire, tout un tas de choses », dans cette zone bétonnée. Le DG des services de la mairie souligne que ces dégâts causés aux racines peuvent tout aussi bien provenir de gros travaux que « de petites choses, comme l’installation d’une clôture ». (…) Prévenir des chutes inattendues passe par « une taille adéquate, assez sévère, en plumeau, pour essayer d’éviter les branches en surpoids qui pourraient déséquilibrer l’arbre ». Mais déceler les fondations fragiles implique aussi « des sondages », ce qui n’est « pas évident » à Papeete, commune où « nous avons plus de 1 000 arbres » dans les zones urbanisées, dont des essences bien particulières. Une veille d’ampleur donc, autour de ces plantations nécessaires au confort thermique, et une préoccupation « au quotidien » pour la mairie, assure le responsable. Il insiste sur le fait que les arbres sont surveillés chaque année, notamment « à l’approche des périodes d’intempéries ». (…)
A Papeete, la résistance des maru maru à la pression urbaine « pose question » (Radio 1)
En s’appuyant sur les premières conclusions d’une étude diligentée en novembre, et en réaction aux deux chutes d’arbres survenues en ce début de semaine, le Pays va abattre trois maru maru avant le Hiva Vaevae Arearea, organisé le dimanche 4 août. Situés face à la gare maritime pour deux d’entre eux, et sur le parking de l’ancien Pitate pour le troisième, ils font partie d’une liste de vingt arbres condamnés à être abattus dans les trois mois, sur les 480 étudiés à Papeete. En compensation, de nouveaux plants seront mis en terre.
Depuis novembre 2023, les 480 arbres gérés par le Pays sur la commune de Papeete ont fait l’objet d’un véritable diagnostic. Cette mission, initiée après la chute d’un maru maru sur l’avenue Pouvanaa a Oopa, le 30 octobre dernier, a été confiée à Matthieu Gauthier, consultant en arboriculture ornementale, chargé d’identifier les faiblesses des essences. (…) Outre l’argument de la sécurité autour d’un évènement d’ampleur, le ministre concède que cet empressement est motivé par les évènements du début de la semaine,le décès d’un jeune militaire à Paofai et l’accident d’un couple à Prince Hinoi. Les dix-sept autres arbres concernés seront abattus sous trois mois. « L’abattage d’un arbre est uniquement utilisé en dernier recours, lorsqu’il n’y a aucun autre moyen de le sauver. Nous voulons éviter ces opérations au maximum », tient à souligner Jordy Chan. Il cite l’exemple de certains maru maru du terre-plein central sur le front de mer, dont les branches sont basses, ce qui génère un risque pour les poids-lourds : « On ne va pas les couper pour ça, on demande aux véhicules hauts de circuler à droite ». (…)
Le Pays va abattre trois maru maru avant dimanche (Radio 1)
Deux grands arbres sont tombés ces dernières 48 heures entraînant le décès d'un jeune homme et des dégâts matériels importants. Alors qu'une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes et les éventuelles responsabilités, la ville de Papeete et le Pays choisissent de s'exprimer sur l'entretien des arbres en milieu urbain. (…) Aujourd’hui, les questions se posent quant à la dangerosité des arbres à Papeete. Des marumaru, parfois centenaires, plantés pour ombrager les avenues, font l’objet d’un bilan tous les 4 ans par la municipalité. "On fait des bilans de santé régulièrement des arbres, ça peut être visuel mais il faut aller jusqu'à regarder les racines de ces arbres s'ils n'ont pas, à l'occasion de travaux, été sectionnés. Ce qui remettrait en cause leur stabilité surtout en période d'intempéries", explique Rémy Brillant, directeur général des services de la ville de Papeete.
(…) L’abattage d’un arbre n’intervient qu’en dernier recours sachant qu’il joue un rôle indispensable dans la qualité de vie des citadins, la purification de l’air et la régulation climatique. (…) Seules des expertises sérieuses et régulières permettront de conserver ce patrimoine naturel en milieu urbain, sans danger pour la population.
Arbres tombés à Papeete : aller à la racine du problème pour le régler durablement (Polynésie 1ère)
Un premier accident mortel à Paofai le 29 juillet ; un couple miraculé à la suite d’une chute d’arbre sur son véhicule à Prince Hinoi le lendemain. Tant d’événements qui ont poussé le ministre des Grands travaux à communiquer les premiers résultats d’une étude sur la santé de 480 arbres de la commune de Papeete, initiée en novembre 2023. Sur ces 480 arbres ornementaux, 20 sont condamnés à l’abattage sous trois mois, tandis que trois du centre-ville seront coupés avant le début du Hiva Vaevae ‘Ārearea. (…) Ce diagnostic a permis d’identifier les arbres à abattre, source de danger. “Mais la décision d’abattre un arbre n’est pas à prendre à la légère”, rappelle le ministre. Cette étude a surtout permis de dresser des cartes d’identité pour chaque arbre, au cas par cas. Repérer ceux qui peuvent représenter un danger, ceux qui nécessitent une observation… Et surtout, de ne pas réitérer les erreurs du passé, en protégeant les arbres en bonne santé.
(…) Abattre un arbre, un sujet toujours aussi brûlant. Surtout quand on parle d’arbres aussi emblématiques que le marumaru. Ils sont nombreux, les habitants de Papeete, à les avoir toujours connus. Matthieu Gauthier, l’expert en la matière, se veut rassurant. “On pourra continuer à planter des marumaru à Papeete, à condition de bien prendre en compte la nature de l’arbre (le marumaru a un gros potentiel de développement, NDLR) ainsi que son environnement.” (…)
Jordy Chan promet donc, “un arbre coupé, un arbre planté”. À condition de ne pas le planter n’importe comment, rebondit Matthieu Gauthier. (…)
Les chutes d’arbres font réagir le Pays (Tahiti Infos)
(…) Aujourd’hui, les questions se posent quant à la dangerosité des arbres à Papeete. Des marumaru, parfois centenaires, plantés pour ombrager les avenues, font l’objet d’un bilan tous les 4 ans par la municipalité. (…) Le Pays, également compétent sur une partie du parc forestier de la ville, a lancé un diagnostic en novembre 2023 : sur 480 arbres traités, une vingtaine présenteraient un danger... (…) "La cause qui explique que des arbres aussi anciens tombent aujourd'hui est principalement anthropique, elle est liée à l'action de l'homme, notamment des travaux souterrains qui ont été réalisés il y a plusieurs dizaines d'années et qui ont endommagé les racines charpentières, celles qui permettent d'équilibrer l'arbre au fil du temps. Aujourd'hui malheureusement, on en récolte les fruits", précise Jordy Chan, ministre de l'Equipement.
Arbres tombés à Papeete : aller à la racine du problème pour le régler durablement (Polynésie 1ère)
Des moyens impressionnants ont été déployés dimanche matin (04/07), à Paofai, pour abattre les 3 arbres situés à côté de la clinique Paofai. La semaine dernière, après 2 chutes graves, dont une mortelle, la ville a décidé d’en abattre une vingtaine… sur les 400 répertoriés. Des arbres en mauvaise santé ou fragilisés par l’activité humaine.
(…) Dans ce contexte, le gouvernement communique que depuis le début de l’année 2024, le bureau d’étude Tree Wood a ainsi inspecté et cartographié 480 arbres localisés sur les voies routières appartenant au Pays à proximité du centre-ville de Papeete afin d’établir leur état physiologique et mécanique. De cette étude découlent des recommandations visant à la sauvegarde de l’arbre en cas de défauts mineurs, et des préconisations d’abattage en dernier recours.
Ainsi, sur l’ensemble des arbres étudiés, vingt ont été identifiés comme présentant un risque à court terme pour les usagers. Ces arbres devront être abattus dans un délai de trois mois. (…) Plusieurs mesures compensatoires seront mises en place : le bois récupéré sera mis à disposition du Centre des métiers d’art afin d’être revalorisé et pour chaque arbre abattu un arbre sera replanté. (…) Par ailleurs, l’étude a montré que la dégradation des grands arbres était principalement liée à l’action de l’homme, notamment à des travaux souterrains effectués il y a plusieurs décennies, ces derniers ayant endommagé les racines charpentières des arbres. C’est pourquoi une carte d’identité a été créée pour chaque arbre préservé, afin de suivre son évolution. (…)
La ville de Papeete abat les arbres qui présentent un danger (Polynésie 1ère) actualisé le 05/07
Le point avec le ministère de l’Équipement sur l’état de santé des grands arbres implantés sur la voirie territoriale et la nécessité d’en abattre certains lorsque la sécurité des usagers est engagée.
Depuis novembre 2023, une étude technique des arbres situés sur les voiries du Pays dans la ville de Papeete a été commandée par la direction de l’équipement.
Au total, ce sont 480 arbres, situés sur les abords de routes territoriales, qui ont été cartographiés et contrôlés afin de connaître leur état physiologique et mécanique. (...) Le ministre des Grands travaux, de l’Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes, rappelle que l’abattage des arbres patrimoniaux tels que les marumaru que la direction de l’équipement a dû entreprendre le 1er août n’est intervenu qu’en tout dernier recours pour la sécurité des usagers. Enfin, le ministre souligne que ces interventions sont assorties de mesures compensatoires de replantation d’arbres et de valorisation du bois des arbres abattus par le Centre des Métiers d’Art de Polynésie française.
Le Pays ne prévoit pas d’abattre d’autres marumaru (Tahiti News) article mis en ligne le 12/08/24
* Les arbres en milieu urbain revêtent une importance capitale pour l’ensemble du paysage de la ville, jouant un rôle indispensable dans la qualité de vie des citadins et la santé écologique de nos environnements construits. Leur présence contribue grandement à la purification de l’air et à améliorer la qualité de l’air en ville. Ils jouent aussi un rôle majeur dans la régulation climatique des villes en luttant contre les îlots de chaleur urbains.
6 raisons qui rendent les arbres indispensables en ville et tous milieux urbains (smart-city.eco)
En savoir plus sur le maru maru (Albizia saman)
Marumaru, l’arbre des avenues ombragées (Tahiti Héritage)