Un contrat a été signé entre l'Université de la Polynésie française et le CNRS. Il permettra notamment la valorisation des substances naturelles et l'optimisation de l'énergie solaire ; Deux soeurs jumelles de Faa'a, nouvelles docteures tahitiennes en génie civil et environnemental à l’Université d’Auckland, auteures de recherches révolutionnaires en matière de techniques de remédiation environnementale ; 11 années de travaux sur l’agriculture locale: Anthony Tchekemian, enseignant chercheur à l'UPF, propose de créer un observatoire santé - alimentation - agriculture.
# Un contrat a été signé entre l'Université de la Polynésie et le CNRS, le centre national de la recherche scientifique, lundi 02 septembre 2024. Cette collaboration aura plusieurs avantages pour les différents domaines scientifiques porteurs au Fenua.
(...) La rencontre de lundi a également permis de faire le point avec la vice-présidente de Polynésie, le ministre du Budget et des Énergies sur les potentiels sujets d'étude locaux. Il est apparu la question de la valorisation des substances naturelles et l'optimisation de l'énergie solaire. « On peut dire que les terrains sont, d'une certaine façon, gâchés par le fait qu'il n'y ait que des panneaux solaires. Et on a déjà évoqué le fait qu'il y a ce qu'on appelle l'agro-voltaïque, où l'on peut lier l'agriculture et le voltaïque. C'est peut-être un sujet que l'on va étudier dans les prochaines années. » Antoine Petit, le président directeur général du CNRS.
Grâce à l'accord passé avec l'UPF, des chercheurs du CNRS pourront animer des conférences mais aussi "travailler avec les meilleurs sur place" indique Antoine Petit. De plus, cet accord pourrait mener vers "des coopérations avec d'autres pays de la Région Pacifique, comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande, pour mobiliser les compétences au service du Pays.
Nouvelle collaboration entre le CNRS et l'UPF : Le rôle du centre national de recherche en Polynésie (Polynésie 1ère) 1ère)
# Ohinerau et Hukerenui Bonnet ont obtenu la semaine dernière leur doctorat en génie civil et environnemental de l’Université d’Auckland. Ces sœurs jumelles de Faa’a ont fait leurs thèses sur des techniques de remédiation environnementale grâce à des enzymes et des bactéries. Des recherches pointues, dont les applications ne sont pas pour tout de suite, mais qui portent de grands espoirs. Depuis la Nouvelle-Zélande, elles retracent leur parcours, partagent leurs projets – l’une passe du côté des enseignants dès lundi, l’autre souhaite évoluer dans l’industrie – et encouragent les jeunes filles à devenir ingénieures, un métier qui a besoin de « la perspective des femmes ».
« Groundbreaking research » – des recherches révolutionnaires – c’est ainsi que l’Université d’Auckland qualifiait la semaine dernière les travaux de deux nouvelles docteures tahitiennes en génie civil et environnemental, Ohinerau et Hukerenui Bonnet. La première a étudié des enzymes qui décomposent les matériaux fibreux comme le bois. La seconde s’est consacrée à l’étude de bactéries consommatrices d’hydrogène et capables de convertir le nitrate, un polluant de l’eau, en un gaz inoffensif. « C’est un concept très polynésien de reconnaître que la santé de notre fenua est directement liée à la santé de notre peuple », disait Ohinerau le jour de la remise de son diplôme. (...)
Ohinerau et Hukerenui Bonnet, docteures en génie civil à la pointe de la biotechnologie (Radio 1)
# C’est un enjeu de santé majeur au fenua qui fait pourtant l’objet d’assez peu de recherches : l’obésité. En partant de ce constat, un enseignant chercheur de l’université a compilé 11 années de travaux sur l’agriculture locale. Objectif : créer un observatoire santé - alimentation - agriculture. Un outil à destination les pouvoirs publics afin d’enrayer l’obésité.
Face à une offre d’alimentation ultra-transformée dans les rayons des grandes surfaces, quelle place ont les produits locaux dans l’assiette des Polynésiens ? Une question qui taraude Anthony Tchekemian*. Enseignant chercheur en géographie humaine, il a ainsi décortiqué les modes de production agricoles dans 5 archipels. De quoi cartographier la présence des produits importés et transformés, mais aussi leur quantité : « Modestement, c’est essayer de comprendre aussi finalement quelle était la composition des repas et qu’est-ce qui structurait l’assiette des Polynésiens. On voit qu’il y a beaucoup de boissons gazeuses… on voit qu’il y a aussi une façon de cuisiner maintenant, avec davantage de friture et beaucoup de sauce qui composent l’assiette des Polynésiens ». La Polynésie n’échappe pas à la pandémie mondiale d’obésité avec 70% des adultes en surpoids, dont 40% ont atteint le stade d’obésité. Les enfants ne sont pas épargnés : 36% des 7-9 ans sont en surpoids. La maladie tue désormais 3 fois plus dans le monde que la malnutrition selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour autant, l’enseignant salue des initiatives encourageantes du côté de l’agriculture. Un secteur clé pour réapprendre à bien manger. À l’instar des jardins partagés dans des zones très urbanisées où les terres exploitables viennent à manquer, Des espaces qui permettent de créer du lien et de sensibiliser le public à un meilleur équilibre alimentaire... (...)
Un projet d’observatoire santé – agriculture – alimentation, au fenua (TNTV)
* « L’agriculture urbaine tahitienne : les jardins collectifs, des tiers lieux entre bienfaits sociaux et sociétaux » Anthony TCHEKEMIAN
In Territoire et mouvement, revue de géographie et d’aménagement (Thèse) Doc. PDF en ligne sur https://journals.openedition.org/tem/11168?lang=en