Deux fermes photovoltaïques de la société locale du groupe Engie désormais raccordées au réseau ; Le tribunal administratif a enjoint la commune de Faa’a de procéder à la régularisation de la décharge municipale de Mumuvai ; Le projet de loi du Pays visant à réduire le gaspillage alimentaire a été examiné par le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) ; L’économie sociale et solidaire (ESS) était le thème de la troisième journée de prospective économique organisée par l’Agence de développement économique (ADE) ; Troisième étape du Congrès du Secteur primaire organisée à Uturoa le 27 juin.
# À Taravao, les deux fermes photovoltaïques de la société locale du groupe Engie sont désormais raccordées au réseau. Les essais seront lancés après les JO. Associés à des projets sociaux et agricoles, Fare Meri, face au lycée Taiarapu Nui, et Fare Gouwe, sur la route du belvédère, devraient permettre de couvrir 2% de la consommation annuelle de Tahiti.
Ce sont des champs d’un nouveau genre qui émergent au sud de Tahiti. Suite à l’appel à projets du Pays pour le développement de la production d’énergie solaire, en 2022, trois lauréats se sont lancés dans l’aventure à grande échelle. Parmi les sociétés engagées en faveur des énergies renouvelables, Ito Nui, entreprise locale appartenant au groupe Engie, a opté pour l’aménagement de deux fermes solaires sur des sites distincts, à Taravao : Fare Meri (en référence au miel), avec 11.020 panneaux sur 6 hectares, face au lycée Taiarapu Nui, et Fare Gouwe (du nom d’un artiste ayant séjourné sur la propriété), avec 5.488 panneaux sur 3 hectares, sur la route du belvédère.
Lancés il y a un an, les deux chantiers s’achèvent.(…) “Ito Nui va contribuer à 2% de la consommation annuelle de Tahiti. Ça ne semble pas beaucoup, mais c’est 2 millions de litres de diesel évités par an, ou plus de 4.000 tonnes de CO2. L’arrivée des autres fermes va permettre de faire évoluer progressivement la répartition du mix énergétique”, précise l’ingénieur-électricien. (...)
Ito Nui s’oriente vers la mise en service (Tahiti Infos)
# Le tribunal administratif a enjoint, ce mardi (25/06), la commune de Faa’a de procéder à la régularisation de la décharge municipale de Mumuvai jugée « illégale » par l’association « La Planète Brule ». Celle-ci avait saisi la juridiction pour obtenir la fermeture du site. Ce qu’elle n’a finalement pas obtenu.
Lors de l’audience du 28 mai, « La Planète Brule » avait dénoncé la création « illégale », il y a une soixantaine d’années, de la décharge de Faa’a. Alors que ce type de site relève des installations classées, l’association avait déploré qu’il ne disposait d’aucun agrément et avait sollicité sa fermeture. (…)
La commune de Faa’a sommée de « régulariser la situation » de la décharge de Mumuvai (TNTV)
Dans une décision rendue mardi, le juge administratif va partiellement dans le sens de la demande de l’association de défense de l’environnement et “enjoint la commune de Faa’a de procéder à la régularisation de la situation de la décharge municipale de Faa’a dite de Mumuvai en déposant une demande d’autorisation au titre de la législation sur les installations classées pour la protection de l’environnement, dans le délai de six mois, assorti d’une astreinte de 150 000 francs par jour de retard”.
(…) Un avant-goût de victoire pour l’association qui rappelle à la mairie de Faa’a ses obligations en matière de traitement des déchets, alors même que cette mairie refuse d’adhérer à Fenua Ma ou encore au Syndicat pour la promotion des communes qui pourrait l’aider à régler son problème, préférant “couver et laisser s'aggraver la bombe à retardement environnementale qu'elle représente”, écrivions-nous le mois dernier. (…) La mairie devra donc, sauf appel, mettre en œuvre rapidement cette décision. Mais après 50 ans à ne pas se préoccuper du problème, il risque d’être compliqué de le faire en moins de 50 jours.
Faa’a ne peut plus se décharger de sa responsabilité (Tahiti Infos)
La décharge de Mumuvai dans la commune de Faaa est ouverte depuis 1963 et permet d'enfouir 8 000 tonnes de déchets par an. Mais elle ne répondrait pas aux normes environnementales. L'association de lutte contre la pollution "La Planète brûle" avait demandé à la commune de cesser son exploitation. Mais aucune action du maire de Faaa n'a été engagée en ce sens. Mardi 25 juin 2024, le tribunal administratif s'est prononcé en faveur des demandes de l'association.
La chambre territoriale des comptes s'est penchée sur la situation de la décharge de Mumuvai en 2018. Son rapport préconisait la fermeture pure et simple du lieu. Dans une lettre envoyée au président de la CTC de Polynésie le 8 juin 2018, le maire de Faaa Oscar Temaru avait rétorqué que "la problématique de la décharge a préoccupé le maire et le conseil municipal de Faa'a depuis toujours" mais qu'elle s'est pérennisée par manque de solutions. (…) Quatre ans plus tard, deux experts nommés par la justice sont plus nuancés et reconnaissent la géologie favorable du site, qui limiterait la pollution de l’eau potable souterraine. En 2023 "La Planète brûle" se dresse contre la commune de Faaa, décidée à faire cesser l'exploitation de la décharge de Saint-Hilaire. (…) Dans sa décision du 25 juin, le TA décide "d’annuler la décision du 6 septembre 2023 par laquelle le maire de la commune a refusé de faire droit à la demande de cette association de mettre fin à l’exploitation de cette décharge". L'autorité administrative enjoint la commune de Faaa de "procéder à la régularisation de la situation de la décharge municipale…(…)
Décharge de Mumuvai : Le tribunal administratif tranche en faveur de l’association « La Planète Brûle » (Polynésie 1ère)
La commune de Faa'a a été sommée, par le tribunal administratif, de régulariser la situation de la décharge municipale Mumuvai. L’association environnementale « La Planète brûle », à l’initiative de cette action contre la mairie de Faa'a, se félicite de cette décision tombée ce mardi 26 juin. Elle avait, au départ, demandé la fermeture de cette déchèterie qui existe depuis les années 60.
(…) Une mise aux normes de la décharge a été entamée il y a trois ans, avec l’intervention d'experts. Le tribunal administratif dans sa décision ce mardi, somme la commune de faire une demande d’autorisation auprès du Pays, au titre des sites classés et cela dans les six mois. Robert Maker, le premier adjoint au maire de Faa'a déclare : "Nous poursuivrons l'activité de la décharge et nous ferons la démarche maintenant, qui est déjà entamée, auprès de la direction de l'environnement, pour qu'on ait une décharge dans les règles." (…) Une victoire en demi-teinte pour l’association environnementale, qui déclare vouloir susciter une prise de conscience générale sur la gestion des déchets. Elle commence par la commune la plus peuplée de Tahiti et en encourage le tri des déchets. (…) En 2018, selon les données de la mairie de Faa'a, 18 000 tonnes de déchets ont atterri à Mumuvai. En 2023, ils ont relevé 4000 tonnes en moins.
# Saisi par le président du Pays, Moetai Brotherson, dans le cadre d'un projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage, le Cesec s'est montré défavorable mais n'a pas osé le dire. Un énième “Tel est l'avis” et un courage fuyant qui remettent une nouvelle fois en cause le rôle de l'institution.
Si certains sujets demandent effectivement davantage de réflexion et une prise de position plus nuancée, d'autres, en revanche, appellent le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) à prendre ses responsabilités et à trancher. Pour rappel, le Cesec, quatrième institution du Pays, remplit un rôle de conseil auprès des pouvoirs publics, exécutifs et législatifs, et ce par “des avis motivés et des recommandations circonstanciées” selon sa propre définition. Hélas, aujourd'hui, les avis semblent davantage dégonflés. C'est en tout cas ce qu'a laissé transparaître la séance plénière de ce jeudi où l’institution, saisie par le Pays pour l'occasion, a donné un avis partagé quant au nouveau projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage. Une lutte qui présente pourtant des enjeux à la fois sociaux, environnementaux et économiques non négligeables. (…) Les conseillers ne s'en sont pas cachés : si une grande partie de la commission s'est montrée défavorable à un tel projet de loi, cette dernière a préféré faire bonne figure. “Nous étions partis pour un avis défavorable mais nous nous sommes dit, en termes de communication, que ça allait être compliqué d'expliquer que le Cesec est contre une loi sur le gaspillage. Du coup, il y a eu une volte-face et un retour au ‘Tel est l'avis’. […] Avoir dans les journaux une tête d'affiche avec ‘Le Cesec contre la loi sur le gaspillage’, même si on pense que le raccourci ne va pas se faire, je suis prêt à parier qu'il se fera”, assure Jeff Benhamza, membre de la commission Santé-Solidarité au Cesec. Une réflexion qui interroge sur les motivations du Cesec et de ses membres, apparemment plus soucieux de leur image que du rôle de conseil qui leur incombe
Projet de loi contre le gaspillage : le Cesec se dérobe une nouvelle fois (Tahiti Infos)
Le pays renforce la lutte contre le gaspillage alimentaire issue de l’activité commerciale. Un projet de loi de Pays dans ce sens été transmis au CESEC ce jeudi. Si la quatrième institution du Pays regrette le ciblage de la loi et sa dimension répressive, elle a finalement donné un avis favorable au texte.
C’est un projet de loi anti-gaspillage alimentaire rejeté par la fédération générale du commerce en 2021 qui est arrivé sur la table du CESEC, ce jeudi. Le texte prévoit, entres autres, le principe de l’interdiction générale de détruire les denrées alimentaires encore consommables pour l’ensemble des professionnels de la chaine de production et de distribution des denrées alimentaires, ou l’obligation de mise en avant pour tout commerce de détail d’une surface de plus de 300m² de ces denrées en fin de vie. Pas les plus gros gaspilleurs, déplorent les rapporteurs du CESEC, pour qui le gouvernement se trompe de cible. (…) Le CESEC recommande entre autres de revoir le volet répressif, toute la chaine de responsabilité anti-gaspillage et de créer des filières pour faciliter la collecte et la valorisation des denrées alimentaires. Malgré les critiques, 37 membres du CESEC sur 48 ont donné un avis favorable au projet de loi.
Le projet de loi contre le gaspillage alimentaire approuvé par le CESEC (TNTV)
Le projet de loi du Pays visant à réduire le gaspillage alimentaire a été examiné par le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec). Bien que les membres de l’institution se soient montrés globalement défavorables à ce texte, ils ont majoritairement voté en sa faveur, en faisant des recommandations appelant à davantage de pragmatisme et à des mesures plus inclusives et concrètes.
L’objectif principal du projet de loi est ambitieux : réduire de 40 % les tonnages de déchets alimentaires enfouis au CET de Pa’ihoro d’ici 2032. Ce projet s’inscrit dans la continuité des efforts débutés avec la première loi adoptée en 2021, visant à lutter contre le gaspillage alimentaire, aux enjeux sociaux, environnementaux et économiques majeurs. Pour atteindre cet objectif, l’exécutif propose plusieurs mesures pour durcir le cadre réglementaire. Ces mesures contraignantes prévoient, entre autres, des amendes en cas de non-respect. Ce sont principalement les grands commerces, pourtant jugés plus structurés et sensibles à la problématique du gaspillage alimentaire, qui sont visés. (…) Le CESEC a émis des critiques sur la méthode coercitive proposée par le projet de loi. Selon le Cesec, une approche fondée sur l’obligation, la sanction et la punition pourrait rebuter les donateurs potentiels. En effet, lorsque les filières et les structures de dons sont bien en place, les contributions se font naturellement. « Ce qui nous parait très important, c’est d’aborder le problème globalement, sur l’ensemble de la chaîne. Il faut mettre en place des filières de façon à faciliter aussi bien la collecte des ces denrées et leur valorisation », dit Thierry Mosser, rapporteur de l’avis. Malgré son acquiescement, le CESEC a formulé plusieurs recommandations pour une version plus pragmatique du projet de loi. Le Conseil insiste sur la nécessité de sensibliser et d’impliquer tous les acteurs de la chaîne alimentaire, y compris les petits commerces, les restaurateurs et les consommateurs.
Gaspillage alimentaire : le CESEC appelle à des mesures plus pragmatiques (Radio 1)
# L’économie sociale et solidaire était le thème de la troisième journée de prospective économique organisée par l’Agence de développement économique. Le Pays veut préparer le terrain juridique et fiscal de ce « secteur d’avenir » déjà très présent au fenua de manière informelle, et qu’il intégrera dans sa feuille de route.
Une journée pour « ouvrir la concertation » sur un pan de l’économie qui, en métropole, représente 10% du PIB. L’économie sociale et solidaire est l’ensemble des activités de structures telles que les coopératives, les mutuelles, les associations, les fondations et les entreprises solidaires reconnues d’utilité publique. Le chiffrage de son poids au fenua n’existe pas encore. Mais elle fait indéniablement partie de l’économie locale. Le ministre de l’Économie Tevaiti Pomare décrit l’ESS comme « une économie plus résiliente, pour laquelle nous pensons que les Polynésiens ont un ADN particulier. » « C’est un modèle qui existe, parce que la solidarité est bien ancrée dans notre pratique quotidienne et dans notre cœur de Polynésien », renchérit la directrice de l’Agence de développement économique (ADE) Hinano Teanotoga.
Culture, insertion, environnement, aide à la personne, les champs d’action de l’économie sociale et solidaire sont vastes. (…) L’enjeu à présent est de construire le cadre juridique, réglementaire et fiscal de ce secteur et de l’intégrer dans la Stratégie de développement économique 2023-2033 du gouvernement. Une « semaine » de l’économie sociale et solidaire se tiendra en novembre, indique Tevaiti Pomare, « et nous inviterons le président d’ESS France Benoit Hamon. » (…)
Le Pays veut structurer l’économie sociale et solidaire (Radio 1)
# La troisième étape du Congrès du Secteur primaire organisée à Uturoa le 27 juin 2024, au deuxième jour de la foire agricole des Raromatai, a permis aux directions et services sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, des Ressources marines, de l’Environnement, en charge de l’Alimentation, de la Recherche et de la Cause animale, d’aller à la rencontre de ces professionnels.
(…) La Direction de l’Agriculture (DAG), la Direction des Ressources marines (DRM), la Direction de l’Environnement (DIREN), la Direction de la Biosécurité (DBS), la CAPL, le Lycée Agricole de Opunohu et le Centre des Métiers de la Mer de Polynésie française (CMMPF) ont présenté aux professionnels un état des lieux des filières ainsi que les dispositifs et les aides par secteur.
(…) Le Congrès du Secteur primaire se tient de manière délocalisée, sur plusieurs mois, dans les différents archipels. Il est organisé afin que le public et les professionnels privés puissent travailler ensemble sur quatre grandes orientations : faire baisser le coût de l’alimentation et la rendre accessible à tous, améliorer la qualité nutritionnelle pour une meilleure santé, valoriser les métiers du secteur primaire et créer de l’emploi, et enfin créer de la richesse en valorisant les ressources naturelles.
Le Congrès du Secteur primaire se déplace à Uturoa (Tahiti News)