Premiers trophées "To’a Reef" lors de la soirée "Te mana o te moana nui a hiva", organisée par l’Initiative Française pour les récifs coralliens (Ifrecor). 13 projets de préservation de la biodiversité marine récompensés. Mais aussi l'occasion, au lendemain de la clôture du Forum de l’Économie bleue, de rappeler les objectifs de la Polynésie française qui sera présente à la troisième Conférence des Nations-Unies sur l’Océan, qui se tiendra à Nice en juin prochain.
La soirée "Te mana o te moana nui a hiva", organisée par l’Ifrecor mercredi soir (13 novembre) au motu de l’Intercontinental a célébré les lauréats des premiers trophées To’a Reef. Mais elle était surtout l’occasion de mobiliser les acteurs institutionnels, associatifs, économiques et académiques pour la troisième « Unoc », pendant océanique des Cop sur le climat, et qui est organisée à Nice en juin 2025. Le Haussariat et le Pays comptent y porter main dans la main un « modèle polynésien » de protection des océans, basé sur l’expérience traditionnelle et sur l’innovation. D’autres représentants polynésiens, du côté du cluster maritime ou de la Fape notamment, devraient aussi être du voyage (...) Près de 250 invités s’étaient réunis pour une soirée de « célébration du mana de notre océan » baptisée Te mana o te moana nui a hiva. Dans l’assistance, des élus, responsables institutionnels, associatifs, beaucoup de chefs d’entreprises, souvent membres du cluster maritime qui tenait quelques heures plus tôt au même endroit la restitution de son forum de l’économie bleu, des chercheurs ou des officiers de la Marine… Tous étaient venus à l’invitation de l’Ifrecor – Initiative française pour les récifs coralliens, un « catalyseur d’initiatives » qui a installé son comité polynésien, coprésidé par le Pays et l’État, en juin dernier – pour une cérémonie de remise des premiers trophées « To’a Reef ».
Mais au-delà de ce concours récompensant les meilleurs projets de protection des récifs – Tama no te tairoto avait obtenu le grand prix et une douzaine d’autres associations, entreprises ou écoles ont été distingués – il s’agissait de fixer le cap vers un évènement de plus grande envergure : la troisième Conférence des Nations-Unis sur l’Océan, qui se tiendra à Nice en juin prochain.
Car la Polynésie est bien invitée à cette « Unoc 3 », qui se veut le pendant océanique des COP climatiques et où l’État, à l’organisation avec le Costa Rica, espère des engagements internationaux aussi ambitieux que ceux de l’accord de Paris dix ans plus tôt. (…)
Le Pays et le Haut-commissariat, n’avaient pas attendu cette soirée pour entamer la préparation de l’évènement international. Comme l’a rappelé Moetai Brotherson, l’idée est d’y mettre en avant un “modèle polynésien” de protection des océans, basé à la fois sur les pratiques traditionnelles comme les rahui et sur les innovations qui peuvent être testées au fenua, des swacs aux opérations de surveillance et de restauration collective des coraux. Cette troisième conférence des Nations-Unis sur l’océan, après celle de New-York en 2017 et de Lisbonne en 2022, doit aussi être l’occasion d’affirmer les « engagements forts » de la Polynésie pour « préserver le mana de notre océan » : « préserver les récifs coralliens et la santé des lagons », bien sûr, « renforcer la coopération scientifique et l’acquisition de connaissances sur les grands fonds marins », « promouvoir le modèle polynésien de protection des espaces et des ressources marines », mais aussi « placer l’océan au cœur de sa stratégie de l’innovation durable 2030 » et « montrer la capacité du territoire à développer des énergies marines renouvelables ». (…)
La Polynésie en ordre de marche pour la Convention des Nations-Unies sur l'océan (Radio 1)
À l’initiative de l’Ifrecor Polynésie, plus de 200 acteurs de la recherche, de la protection de la biodiversité marine, de la politique ou encore de l’éducation étaient réunis à l’InterContinental de Tahiti ce mercredi 13 novembre. La soirée avait pour but de récompenser 13 projets de préservation de la biodiversité marine mais aussi d’unir les forces en vue de la Conférence des Nations unies sur l’océan qui se déroulera à Nice en juin 2025.
“Te mana o te moana nui a hiva - Unir nos actions pour préserver le mana de notre océan.” L’ambition de la soirée, organisée ce mercredi à l’InterContinental Tahiti, est assumée : réunir tous les acteurs qui œuvrent pour la protection de la biodiversité marine, des élèves de maternelle au fleuron de la recherche scientifique locale. Treize porteurs de projet sur 32 candidats ont ainsi été récompensés dans le cadre des trophées To’a Reef.
Pour cette première édition, le grand gagnant est l’association Tama no te tairoto (*) pour son projet Connected by the Reef - Te firi a’au. Ce projet de science participative vise à réaliser une observation mondiale de la ponte du corail Porites rus. (…) L’association Coral Gardeners a quant à elle remporté le trophée de l’innovation pour son projet ReefCam1. Développé avec des scientifiques de la Silicon Valley, ce projet de surveillance en direct et à haute résolution des récifs coralliens s’appuie sur l’intelligence artificielle pour repérer les espèces et collecter des données nécessaires pour comprendre l’évolution de la biodiversité des récifs. (…).
Au lendemain du Forum de l’économie bleue, qui s’est clos ce mardi 12 novembre, le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, était présent pour cette soirée. Il a rappelé les engagements de la Polynésie française dans la protection des récifs coralliens mais aussi de la nécessité d’utiliser “la culture et les savoir-faire traditionnels comme le rāhui” pour protéger la biodiversité marine et pour aider les autres pays à mieux agir. (…). Le haut-commissaire, Éric Spitz, a lui aussi loué le travail des 13 lauréats : “Je prends ces projets comme des graines d’espoir qui vont grandir”, a-t-il déclaré. “Nous espérons former une Team Polynésie avec le Pays, les instituts de recherche, les associations et les entreprises pour défendre une vision de la Polynésie et des solutions pour l’avenir”. Rāhui, intelligence artificielle ou encore science participative, la Polynésie a son mot à dire dans la protection de l’océan et les divers acteurs comptent bien se faire entendre pour porter cette voix jusqu’à Nice en juin 2025.
(…). Parmi les 13 prix distribués par l’Ifrecor, huit sont revenus à des écoles, de la maternelle au lycée. Pour le prix coup de cœur, deux écoles sont arrivées ex-aequo après un succès phénoménal du concours sur les réseaux sociaux.
13 lauréats et une union sacrée pour la protection du récif (Tahiti Infos)
(*) Une soif inextinguible de comprendre l'Océan, jusque dans ses plus petites parcelles : c'est ce qui anime Vetea Liao, biologiste marin polynésien. À 39 ans, le directeur et fondateur de l'association Tama No te Tairoto a été récompensé pour son projet le plus ambitieux jusqu'ici, baptisé Connected by the reef. Incluant déjà plus d'une vingtaine de pays, du Pacifique Sud aux côtes d'Afrique de l'Est, cette opération scientifique vise à découvrir les mystères de la reproduction synchronisée des Porites Rus, espèce de corail pondant de jour. Rencontre.
(…). La ponte de coraux, habituellement, se fait de nuit. Quasiment aucune étude n’existe sur ceux qui se reproduisent de jour. Ses collègues du Criobe, eux, n’ont jamais observé ce phénomène. « Il va se passer 4 ans avant que je puisse avoir une nouvelle info. Une amie qui le voit en 2018. Ça m’a donné une hypothèse sur le moment où ça se produit » raconte-t-il. Son intuition est la bonne : un an plus tard, il la valide grâce à plusieurs amis qui observent la ponte de cette espèce, nommée Porites Rus, à l’heure prévue. (…)
Avec Tama No Te Tairoto, Vetea Liao connecte le monde par le corail (TNTV)
Pour rappel:“Connected by the reef” in Protection et connaissance des animaux marins(AvA-Infos)11/11/24
# Ouvert hier à la Présidence, le 9ème forum de l’économie bleue se poursuit aujourd’hui (jeudi 14/11). Ce rendez-vous annuel permet aux acteurs, publics et privés, de débattre et d’émettre des recommandations. Des suggestions pour développer l’économie bleue en alliant écologie, culture, et préservation des ressources naturelles, ainsi que des exemples de projets qui pourraient changer bien des choses.
"Les océans sont non seulement source d’emplois et de nourriture, mais ils soutiennent également la croissance économique, régulent le climat et contribuent au bien-être des communautés côtières". C'est la définition du concept de l'économie bleue par la Banque mondiale, qui ajoute qu'"un grand nombre d’habitants dans le monde, en particulier parmi les plus démunis, dépendent de la bonne santé des océans pour travailler et se nourrir". L'économie bleue concerne au plus haut point la Polynésie qui se doit "d’exploiter, de gérer et de protéger durablement cette ressource naturelle" qu'est l'océan. Lors de ce 9ème forum de l’économie bleue débuté hier à Papeete, des participants ont esquissé quelques exemples de projets qui entrent dans ce cadre. (…)
A Hao, l'idée de construction d'un carénage trotte depuis un moment dans la tête de la maire de l'atoll, Yseult Butcher. (…) Autre exemple qui entre dans le cadre de l'économie, un meilleur accès à la connectivité numérique nécessaire aux marins-pêcheurs pour leur permettre "d'améliorer les performances de pêche des bateaux", préconise Stéphane Perez, PDG du Chantier naval du Pacifique sud et président du cluster maritime de Polynésie française… (…) Les recommandations faites lors de ce forum seront présentées à la 3ème conférence des nations unies sur l’océan. Elle aura lieu à Nice en juin 2025. Selon l’OCDE, les océans apportent chaque année à l’économie mondiale une valeur ajoutée de 1 500 milliards de dollars.
9ème forum de l’économie bleue : quelques exemples de projets adaptés à la Polynésie (Polynésie 1ère)
# À l'aube de la conférence mondiale sur les océans, qui se déroulera à Nice en juin 2025, les acteurs du secteur maritime se mobilisent. “Nous avons devant nous plusieurs mois de travaux en commun afin que la Polynésie française puisse rayonner et compter dans les échanges qui vont se tenir sous l'égide de l'ONU”, a insisté Stéphane Perez, président du Cluster Maritime de Polynésie française, lors de son discours d'ouverture du 9e forum de l'économie bleue, ce mardi. “Ce forum, tout comme les précédents, est l'occasion de rassembler une large partie des acteurs du maritime du Fenua, tant publics que privés, des communes et des îles, chercheurs et bénévoles des différentes associations. C'est une pluralité de vues, d'ambitions et d'expériences qui vont permettre de nourrir une intelligence et des actions collectives, essentielles pour notre pays et pour nos acteurs”.
(…). Organisé sur deux jours, ce forum de l'économie bleue a choisi de mettre l'accent sur les connectivités maritimes. À ce titre, trois tables rondes et quatre ateliers ont été organisés lors de la première journée. L'occasion pour les acteurs de traiter les différentes problématiques liées au transport – infrastructure, échanges internationaux et interinsulaires –, au numérique – cybersécurité et digitalisation –, au financement – réseaux, éligibilités, perspectives –, ainsi qu'à la gouvernance participative des espaces maritimes.
(…) Ce mercredi, de 8 heures à midi, les différents acteurs sont invités à participer à un webinaire du Pacific Economic Cooperation Council (Conseil de coopération économique du Pacifique) intitulé “Le jumeau numérique de l'Océan”, qui traite de la modélisation des océans, depuis la surface jusqu'aux abysses, en utilisant les données scientifiques existantes et les nouvelles technologies type IA (intelligence artificielle). Un outil d'aide à la décision pour les pouvoirs publics à l'échelle mondiale, qui pourront désormais anticiper les scénarios d'évolution de nos océans en matière de climat, d'évolution du trait de côte, des modifications de l'environnement marin et de la gestion de ses ressources. Les invités pourront ensuite consulter les restitutions de leurs différents travaux et finir ce 9e forum de l'économie bleue par la soirée de remise des Trophées To'a Reef, récompensant les projets les plus innovants en matière de surveillance, de protection et de préservation de l'espace marin. (…)
Un 9e forum de l'économie bleue axé sur les connectivités maritimes (Tahiti Infos)
Pour rappel: Le concours organisé par l’Ifrecor Polynésie pour récompenser les meilleures initiatives en faveur de la préservation des récifs et des lagons du fenua. In Protection et connaissance des animaux marins (AvA-Infos)
# C’est le nerf de la guerre. Le financement projets maritimes a été examiné, ce mercredi, lors du neuvième Forum de l’économie bleue. Locales, nationales ou européennes, les aides proposées sont-elles suffisantes ? Les porteurs de projets locaux peinent, en tout cas, à être éligibles aux plus grands dispositifs disponibles.
Dans le maritime comme ailleurs, pas de développement possible sans financement. Les porteurs de projets polynésiens le savent et peuvent déjà prétendre à certains dispositifs comme la défiscalisation. « Les principales sources de financements sont effectivement les apports de défiscalisation locale ou métropolitaine. Ça touche notamment les secteurs de la croisière, de la plaisance, du commerce, de la pêche. Par exemple, pour le renouvellement de la flotte de commerce qui est une flotte vieillissante, il est impératif d’avoir cette double defisc’, comme sur la pêche si l’on veut augmenter le nombre de thoniers et arriver aux objectifs fixés par le gouvernement », estime Stéphane Perez, le président du Cluster maritime de Polynésie française. (…). es solutions de financement sont essentielles pour les acteurs maritimes locaux. Avec des projets adaptés à l’échelle, minime, de la Polynésie, ils se heurtent néanmoins à des seuils d’éligibilité trop importants pour bénéficier de certains apports européens et internationaux. (…). Le Cluster maritime veut porter la voie des acteurs polynésiens à plus grande échelle. Un travail de négociations et de lobbying est réalisé auprès de responsables nationaux, européens et internationaux lors de déplacements à l’étranger. Ce sera le cas lors des Assises de l’économie de la mer, la semaine prochaine à Bordeaux, dans l’Hexagone.
Forum de l’économie bleue : les financements européens hors de portée des acteurs locaux (TNTV)