On l’a vu dans plusieurs articles précédents*, ce sujet fait couler beaucoup d’encre. Malgré la polémique et des propositions alternatives, la décision a été prise de poursuivre la mise en place d’une structure en aluminium, mais allégée. Ce qui n’empêche pas de nouvelles passes d’armes qui prennent un tour politique mais dont on ne saisit pas toujours les tenants et aboutissants… entre ancien et nouveau gouvernement polynésien. À noter aussi l’intervention de l’Union internationale pour la Conservation de la nature (UICN) qui appelle à mettre à jour les règles de protection de la nature. Fin du feuilleton ?
L’assemblée étudiait ce matin (18/12) un projet de loi qui doit permettre d’accélérer les travaux dans le lagon du PK0. L’occasion pour le Tavini de pointer que c’est Édouard Fritch et son exécutif qui avaient refilé à la majorité actuelle cette « patate chaude » à « 500 patates » et qui seraient donc à l’origine de toutes les difficultés actuelles sur le dossier. L’ancien président, accusant en retour le camp indépendantiste de « gémir » plutôt qu’agir et d’utiliser cette tour pour « semer la zizanie », a trouvé un soutien inespéré en la personne d’Oscar Temaru, qui a appelé ses troupes à arrêter à la polémiques pour relever le défi des Jeux olympiques.
Après Teahupo’o, la tour des juges enflamme Tarahoi (Radio 1) 18/12/2023
Alors que les représentants à l’APF ont repris leurs travaux avec l’examen d’un premier projet de loi du Pays portant diverses adaptations et dérogations provisoires en matière de commande publique nécessaires à l’accélération de la construction, de la reconstruction ou de la réfection des aménagements indispensables à la livraison et à l’organisation des épreuves olympiques de surf en Polynésie française, la tension est montée d’un cran à Tarahoi. En cause: des ajustements de dernière minute à apporter à l’édification d’une nouvelle tour des juges qui fait débat depuis plusieurs mois au sein de la communauté des surfers. Trop lourde, trop polluante, insuffisamment consensuelle…le gouvernement Brotherson s’est donc plié à la fronde populaire. Mais à l’évidence, certains élus bleus l’ont en travers de la gorge ! A l’instar d’Heinui Le Caill qui s’est dit prêt à voter le texte mais « avec le coeur lourd » ou encore de son épouse, Maurea Le Caill, « sans voix face à toute cette agitation ». (…) Le comble, dans cette histoire, c’est que même le « metua » Oscar Temaru en personne, a clos le débat pour dire que « la polémique n’a plus sa place aujourd’hui, les jeux, c’est dans six mois…. » et qu’il n’y avait rien à reprocher à Edouard Fritch.
Tour des juges à Teahupoo: « Il faut arrêter de gémir… (Tahiti News) 18/12/2023
“La polémique n'a plus sa place. Les Jeux, c'est dans six mois”, a lancé le président du Tavini Oscar Temaru ce lundi à Tarahoi, remettant ainsi gentiment à leur place les élus du Tavini qui en remettaient une couche sur la “tour infernale” en attaquant l'ancien gouvernement dans leurs interventions.
Union sacrée autour de la tour (Tahiti Infos) 18/12/2023
La polémique relative à la future tour des juges de Teahupo’o s’est encore invitée dans les débats, ce lundi, à l’Assemblée de Polynésie. L’examen du texte sur l’accélération des travaux en perspectives des Jeux Olympiques a surtout permis à certains élus de la majorité d’acculer l’ancien parti au pouvoir, avant d’être gentiment recadrés par leur président Oscar Temaru.
La polémique sur la tour des juges s’invite à Tarahoi, Oscar Temaru recadre ses troupes (TNTV) 18/12/2023
Le 17 décembre, une soixantaine de surfeurs et une centaine d'habitants du Pays Basque ont organisé un rassemblement de soutien aux défenseurs de Teahupoo, qui luttent contre la construction de la tour d'arbitrage métallique pour les épreuves de surf des Jeux Olympiques de Paris 2024.
JO 2024 : en France, des surfeurs se mobilisent aussi contre la tour des juges (Polynésie 1ère) 18/12/2023
La Fédération internationale de surf ne soutient pas le projet de nouvelle tour des juges en aluminium à Teahupo’o. L’institution explique avoir proposé au gouvernement polynésien et à Paris 2024 de juger la compétition à distance, avec des caméras dotées de puissants zooms et surtout des images aériennes captées par drones. Mais « le gouvernement a décidé d’aller de l’avant », en lançant les travaux, souligne l’ISA dans un communiqué.
Teahupo’o : l’ISA a proposé de se passer de la tour… Le Pays a refusé (Radio 1) 19/12/2023
La fédération internationale de surf (ISA) a proposé au gouvernement polynésien et au comité d'organisation des JO de Paris 2024 de renoncer à construire la tour controversée des juges et de juger l'épreuve à Teahupo'o via des images prises depuis le rivage, la mer et l'aérien
JO-2024 : la fédération internationale de surf propose de se passer de la tour des juges (Polynésie 1ère) 19/12/2023
Dans un communiqué publié ce vendredi (15/12), l’International Surfing Association (ISA), l’autorité administrative mondiale du surf, dit avoir adressé le 9 décembre « une proposition au gouvernement polynésien et aux organisateurs de Paris 2024 ». Dans celle-ci, elle suggère « de juger le concours à distance, avec des images en direct prises depuis la terre, l'eau et des drones ».
L’International Surfing Association propose des drones pour juger les compétitions à Teahupo’o (TNTV) 19/12/2023
Le président de la Polynésie française Moetai Brotherson a déploré mardi la prise de position jugée tardive de la fédération internationale de surf (ISA) qui a proposé de se passer de la tour des juges de Teahupo'o pour les Jeux Olympiques à Tahiti.
Surf JO 2024 : "Un peu tard pour se réveiller", réagit le président polynésien Moetai Brotherson (Polynésie 1ère) 20/12/2023
Le président du Pays a répondu à la proposition de l'International Surfing Association (ISA) d'utiliser des caméras disposées sur site et des drones plutôt qu'une tour des juges pour les épreuves de surf à Teahupoo. Une position qu'il estime tardive et surtout trop peu étayée : "on ne peut pas se satisfaire de la théorie" , estime-t-il, assurant que la nouvelle tour demeure "la seule option technique et réaliste" pour tenir les délais.
Des drones à la place d’une tour ? « Un peu tard pour se réveiller » , estime Moetai Brotherson (TNTV) 19/12/2023
Dans une tribune au journal Le Monde, les responsables français de l’Union internationale pour la Conservation de la nature (UICN) rappellent que la tour des juges en alu ne remplissait pas les critères légaux pour faire l’objet d’étude d’impact environnementale. Une enquête et des consultations qui auraient pu éviter une bonne partie des tensions actuelles. Les signataires espèrent que ce débat, quel qu’en soit l’issue, encourage les autorités à « redresser la barre » et à mettre à jour les règles de protection de la nature. (…) « Une étude environnementale, pour rappel, c’est un processus qui va intégrer l’environnement dans les projets dès le tout début de leur élaboration, rappelle Anne Caillaud, responsable outre-mer de l’UICN, basée en Polynésie, et qui fait partie de ceux qui ont suggéré cette tribunes aux responsables parisiens de l’organisation. Elle permet aussi de garantir la transparence de l’information et la participation du public dès le début. Là, visiblement, c’est ce qui a manqué, et c’est ce qui continue à manquer dans beaucoup de projets qui sont menés en Polynésie ».
Pour l’UICN, le dossier de la tour doit pousser à réviser le code de l’Environnement (Radio 1) 19/12/2023
Après Moetai Brotherson, c’est le président du comité d’organisation Paris 2024 qui a réagi, cette nuit, au communiqué de l’ISA qui se désolidarise du projet de tour en alu dans le lagon de Teahupo’o. Un « changement de position » d’après le responsable, qui estime, comme le président du Pays, qu’aucune des propositions de la fédération internationale n’était assez concrète et réaliste du point de vue sportif comme sécuritaire pour être retenue. La poursuite du chantier de la tour, dit-il, a été validée par « tous les acteurs locaux », à l’exception « d’une association ».
Teahupo’o : Tony Estanguet défend le chantier de la tour, validé à la « quasi-unanimité » (Radio 1) 20/12/2023
Le Spartan s’est agacé, sur les réseaux sociaux, de la dernière sortie de la Fédération internationale de surf, qui s’est désolidarisée sur le tard du Pays et du comité olympique sur la question de la tour des juges. Pour le aito, dernier Tahitien à avoir fait partie de l’élite WSL, beaucoup de commentateurs internationaux dans le milieu du surf, sont « mal renseignés » sur ce dossier et ne prennent pas compte de tous les avis en présence.
« Vous êtes sérieux ? » : le coup de gueule de Michel Bourez contre l’ISA (Radio 1) 22/12/2023
Max Wasna vient d’être élu à la présidence de la Fédération Tahitienne de Surf où il succède à Lionel Teihotu. Il en prend les rênes à quelques mois des JO et en pleine polémique sur la nouvelle tour des juges de Teahupo’o. Lui estime que le sujet est clos, un « consensus » ayant été trouvé. « Il faut passer à une nouvelle ère », indique-t-il tout en se disant « confiant » quant au bon déroulement des Jeux ainsi qu’au maintien de l’épreuve WSL sur le spot de la Presqu’île. Interview.
Max Wasna : « Il faut passer à une nouvelle ère » avec la tour en aluminium (TNTV) 22/12/2023
* Pour rappel, les articles précédents : Tour des juges à Teahupoo: les travaux sont engagés (AvA-Infos)