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Déjà évoqué au Cesec en septembre*, le moratoire sur l'exploitation minière des grands fonds marins a été voté à l'Assemblée par 46 voix pour et 11 voix contre. Le groupe Tavini et l'élu A here ia Porinetia Geffry Salmon ont voté contre, estimant que cette délibération ne servait à rien. Une polémique médiatisée s'en est aussi suivie : Oscar Temaru a accusé le ministre de l’Environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu de diffamation en énonçant qu'il aurait signé un contrat avec la Chine pour exploiter les fonds marins quand il était président du Pays, en 2012.   Les Îles Cook, quant à elles, ont chargé trois compagnies internationales d'explorer leurs fonds marins, avec la perspective d'une exploitation dans cinq ans... (article actualisé les 13 et 16/12)

 

Parmi la trentaine de textes qui doivent être examinés par les représentants lors de l'avant-dernière séance de la session budgétaire à l'Assemblée (...) figure le moratoire sur l'exploitation minière des grands fonds marins, au menu de la séance de vendredi. Annoncée depuis plusieurs mois par le président Édouard Fritch, cette mesure avait été prise de vitesse par la déclaration récente du Président de la République, Emmanuel Macron, lors de la COP27 en novembre dernier en Égypte. "La France soutient l'interdiction de toute exploitation des grands fonds marins", avait annoncé le chef de l'État. Une position qui à l'époque avait favorablement surpris certains observateurs et ONG environnementales, et qui rejoignait celle de plusieurs pays, et notamment États insulaires du Pacifique, parmi lesquels la Polynésie française. (…) Le Pays souhaite s'inscrire dans une stratégie d'acquisition de connaissances "avant d'envisager toute idée d'exploiter les ressources sous-marines". Des connaissances qui doivent porter sur "la biologie, l’endémisme, l'écologie et la connectivité des espèces et des écosystèmes d’eau profonde", mais aussi sur "la géologie", en "incluant les connaissances traditionnelles des populations locales". Si le Conseil économique, social, environnemental et culturel avait donné un avis favorable au projet de délibération sur ce moratoire, il avait en revanche souligné l'absence de durée pour celui-ci. "Ce qui peut donner le sentiment d'un immobilisme des pouvoirs publics". Ce à quoi le Pays répond dans son texte : le moratoire durera le temps qu'il faudra, notamment pour évaluer les impacts et les risques environnementaux que pourrait entraîner l'exploitation des grands fonds…

Le moratoire sur l'exploitation des grands fonds soumis à Tarahoi (Tahiti Infos)

Tard dans la soirée du jeudi 8 décembre, les élus de l'Assemblée de Polynésie ont adopté à la majorité une délibération relative à un moratoire sur l'exploitation minière des grands fonds marins. (…) Dans le texte, ils se disent "profondément préoccupés par les effets du changement climatique mondial sur nos îles, notre environnement et notre région toute entière." Pour eux, l'innocuité des impacts de l'extraction minière en eaux profondes reste à prouver, tels que la perte définitive d’espèces ou encore la production de panaches sédimentaires vastes et persistants. Ainsi, ils ont adopté à 46 voix pour et 11 voix contre un moratoire sur l'exploitation des fonds marins maintenu jusqu’à ce que : - ‘’des évaluations d’impact rigoureuses et transparentes aient été menées, les risques environnementaux, sociaux, culturels et économiques de l’exploitation minière des grands fonds marins aient été exhaustivement compris et maîtrisés, et la protection efficace du milieu marin, sa restauration ou la compensation des pertes du capital naturel soient garanties ; - le principe de précaution, l’approche basée sur les écosystèmes, et le principe du pollueur-payeur soient mis en œuvre ; - les politiques pour garantir la production et l’utilisation responsable de métaux, comme la réduction de la demande de métaux primaires, le passage vers une économie circulaire efficace en ressources, et des pratiques d’exploitation minière terrestre responsables aient été développées et mises en œuvre ; - des mécanismes publics de consultation aient été inclus dans tous les processus de prise de décision liés à l’exploitation minière des grands fonds marins, garantissant un engagement efficace permettant une évaluation indépendante et veillant à ce que le consentement libre, préalable et en connaissance de cause des populations locales soit obtenu et respecté." (…) Le groupe Tavini à l'Assemblée et l'élu A here ia Porinetia Geffry Salmon ont voté contre, estimant que cette délibération ne servait à rien.

Les élus adoptent un moratoire sur l'exploitation des fonds marins : "ça ne sert à rien" pour le Tavini (Polynésie 1ère)

La séance marathon à l'assemblée s'est terminée vendredi à 4 heures du matin avec le vote de l'intégralité des 19 textes présentés 20 heures plus tôt. La parité au Cesec ou le moratoire sur l'exploitation des grands fonds marins ont été les principaux textes à animer la nuit. Le premier, (…) concerne la réforme de la parité au Cesec. Un projet de loi du Pays qui provoque la colère des syndicats et qui ne règle surtout aucunement la question de la parité au sein de la quatrième institution du Pays. (…) Enfin, le moratoire sur l'exploitation des grands fonds marins a fait l'objet d'âpres discussions entre le Tapura et le Tavini. Le groupe indépendantiste avait demandé l'ajout d'une référence extraite de la résolution de l'ONU de 2016 constatant la pleine souveraineté de la Polynésie française sur ces ressources marines, quand le gouvernement a accepté d'ajouter un extrait d'une résolution assez similaire de l'ONU mais datée de 1962. Partagé entre la position de de son leader, Oscar Temaru, favorable à la commercialisation des droits d'exploitation de ces grands fonds et celle du député Moetai Brotherson, favorable à ce moratoire, le Tavini a finalement voté contre la proposition du Pays. Les autonomistes ont voté pour.

 Le Cesec et le moratoire ont animé la séance nocturne à Tarahoi (Tahiti Infos)

Un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins a été adopté à une large majorité de 45 voix Pour et 11 voix Contre par les représentants à l’Assemblée de Polynésie française dans la nuit du 8 au 9 décembre 2022. Il s’agit là d’une étape importante dans la stratégie de Polynésie française en matière de protection et de gestion durable de ses espaces et de ses espèces, issue de soixante-dix ans d’histoire de mesures prises par les gouvernements polynésiens successifs, et qui permet, aujourd’hui, d’inscrire notre Fenua, au rang de pionnier dans la gestion réussie d’une grande aire marine. Ce vote fixe désormais le cadre dans lequel notre Pays s’inscrit aujourd’hui, pour faire les études scientifiques et pour récolter les connaissances traditionnelles, afin de permettre aux générations futures de prendre, lorsque le moment sera venu, leur décision de gestion de leur héritage, en toute connaissance de cause. Rédigé sous forme d’une Déclaration solennelle de l’Assemblée de la Polynésie française, ce moratoire doit durer le temps nécessaire pour atteindre ses principaux objectifs.(...)

Quarante-cinq représentants à l’APF en faveur d’un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins (Tahiti News) actualisé le 12/12

Les richesses des fonds marins sont au cœur de nombreuses interrogations. Les élus polynésiens ont décidé, à la majorité, de ne pas les exploiter, pour préserver l’environnement. La Polynésie applique ainsi le principe de précaution pour les générations futures. Le débat sur l’exploration (ou non) des fonds marins dans les eaux de Polynésie a créé des remous dans l’hémicycle. À ce propos, le président du groupe Tavini à l’Assemblée de Polynésie française Antony Géros s’est montré virulent envers la France la semaine dernière : “La France essaie d’étendre sa zone économique en essayant d’explorer les plateaux continentaux. Pourquoi? Pour amener des sous-marins et voir s’il n’y en a pas aussi là-bas? Après, ils vont dire dans leur moratoire qu’il ne faut pas toucher? […] On se fout de la tête de qui?“ Pour le gouvernement cependant, le parti bleu ciel n’a pas toujours été aussi méfiant face aux grandes puissances : “En 2013, vous avez été moins gênés quand vous avez signé avec les chinois pour l’exploitation de nos fonds marins“, lui a rétorqué le ministre de l’environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu. (…) Le cobalt, le nickel ou encore le manganèse reposant au fond des océans suscitent les appétits internationaux. Leur exploitation est au cœur d’enjeux économiques, mais à l’heure où la planète se réchauffe, les élus craignent des dommages irréversibles dans nos océans. (…) Pas d’urgence donc à aller gratter les fonds marins de Polynésie, l’urgence étant en surface. Ce moratoire satisfait les associations environnementales, notamment la FAPE et son président Winiki Sage : “Quand on voit les dégâts qu’il y a sur la planète, on va peut-être essayer de nettoyer ce qu’on a fait dessus avant d’imaginer aller exploiter les fonds sous-marins“. (...)

Environnement : un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins (TNTV) actualisé le 13/12

 

# Oscar Temaru accuse le ministre de l’environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu de diffamation. Mardi soir (13/12), sur le plateau de TNTV, il avait affirmé qu’Oscar Temaru, alors qu’il était président du Pays, avait signé un contrat avec la Chine pour exploiter les fonds marins. Une allégation que le leader du Tavini dément formellement.  Invité mardi soir au journal télévisé, le ministre de l’Environnement regrettait que le moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins n’ait pas obtenu l’unanimité de l’assemblée. Il avait notamment souligné que le Tavini avait voté contre ce moratoire jeudi dernier. Le parti bleu ciel se défend et explique qu’il souhaitait en fait que la résolution 71/20, prise par l’ONU le 6 décembre 2016 soit associée au texte. Cette résolution qui « exhorte la puissance administrante à garantir la souveraineté permanente du peuple de la Polynésie française sur ses ressources naturelles, y compris les ressources marines et les minéraux sous-marins. » Pour le parti d’Oscar Temaru, il s’agit de « formaliser la reconnaissance légitime » du droit de propriété de la Polynésie, alors que la France considère la ZEE de Polynésie comme un actif national. Pour le gouvernement, cet argument ne tient pas puisque le tavana de Faa’a n’aurait pas toujours été aussi méfiant. Selon le ministre de l’Environnement, Oscar Temaru aurait signé à l’époque où il était président un « contrat » avec la Chine pour exploiter les grands fonds marins. Une affirmation démentie par le leader des bleu ciel: « Ça n’a jamais été la politique du Tavini de vendre son pays, de vendre son âme », clame Oscar Temaru. Il invite enfin les autorités à ouvrir les discussions pour débattre de ces sujets qui sont « capitaux pour notre pays et non pas faire des interventions comme celle-là. »

Grands fonds marins : Oscar Temaru fait « une mise au point » (Radio 1) actualisé le 16/12

Oscar Temaru n’est pas content et le fait savoir. Il dénonce la « calomnie » du ministre de la Culture et de l’Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu, qui a affirmé le mardi 13 décembre au journal télévisé de TNTV que le leader indépendantiste avait « vendu » en 2012 à la Chine, les ressources marines de la Polynésie française. Ce vendredi matin (16/12) à la permanence du Tavini, le tavana de Faa’a rappelle qu’il a bien signé en 2012, en sa qualité de président du Pays, un « gentlemen agreement » pour formaliser l’intention d’ouvrir le dialogue bilatéral avec un partenaire étranger, en l’espèce Wang Chen pour son projet de ferme aquacole Tahiti Nui Ocean Foods (TNOF) à Hao, d’ailleurs toujours pas concrétisé dix ans plus tard. « Il n’était absolument pas question d’accord de pêche ou d’exploitation de nos fonds marins mais d’ouvrir un centre aquacole à Hao. (…) L’économie générale du projet prévoyait à terme un investissement de 150 milliards de francs avec à la clé la création de 1000 emplois par an pendant 10 ans. »  Le leader indépendantiste estime que ce projet a commencé à être dévoyé dès 2013 par le gouvernement Flosse, « pour être ensuite fourvoyé et affaibli » sous les deux mandatures Fritch, « et définitivement enterré lors du récent passage du président Macron en Polynésie qui, assurément, s’inquiétait alors plus du rayonnement géostratégique de la France dans le Pacifique que du sort de notre économie ». (…) Oscar Temaru, dans le cadre d’une Polynésie devenue souveraine, ne serait pas opposé à une phase « d’exploration et d’évaluation » des richesses sous-marines. Il dit entendre les mises en garde des associations écologiques, mais considère que l’on devrait en priorité « demander leur avis à ceux qui vivent dans la misère ».

Ressources marines : Oscar Temaru n’a « jamais signé d’accord avec la Chine » (La Dépêche) actualisé le 16/12

 

# En Polynésie, l'Assemblée a choisi (...) de repousser l'exploitation des ressources sous-marines, par principe de précaution. Les Îles Cook, elles, ont chargé trois compagnies internationales d'explorer leurs fonds marins, avec la perspective d'une exploitation dans cinq ans.

L’avenir se cache-t-il au fond de nos océans ? Les ressources tapies dans les fonds marins excitent les convoitises, partout en Océanie. Pour la première fois, nos voisins des Îles Cook ont lancé cette année des campagnes d’exploration. Leurs eaux abritent d’importantes quantités de cobalt, mais aussi de cuivre, de nickel et de manganèse. Ces métaux servent dans la construction des téléphones portables, des batteries, et de nombreux appareils de grande consommation. Or, ils commencent à manquer sur terre. Comme d’autres pays d’Océanie, les îles Cook veulent donc affiner leur connaissance des richesses du fond de leur océan. Elles ont accordé, pour cinq ans, un permis d’exploration à une société américaine et deux européennes. (…) Le gouvernement, lui, affiche une confiance prudente. Il veut diversifier son économie tout en préservant l’environnement, mais aussi garder la main sur ses ressources minières face aux appétits des grandes compagnies. (…)   la richesse minière des fonds marins est connue depuis les années 70, elle est encore peu exploitée. Jusqu’ici, elle était inaccessible, ou trop chère à collecter. Mais après deux décennies de recherches, un peu partout dans le monde, le rêve des industriels devient possible. (…) À ces profondeurs de plusieurs kilomètres sous la surface, il n’y a pas un bruit, ni la moindre lumière. Les essais ont montré que le fond de l’océan pouvait être perturbé à plusieurs kilomètres autour de la zone de ramassage. Pour le moment, la Polynésie française a dit non. Les Cook, eux, ont dit peut-être.

Les îles Cook explorent leurs fonds marins en vue d’une exploitation minière Les îles Cook explorent leurs fonds marins en vue d’une exploitation minière (TNTV)

 

            * Pour rappel:  (AvA-Infos) 

 

 

 

 

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