Oceania relance son projet Vigie sanctuaire dans l'objectif de prévenir les collisions avec des baleines entre Tahiti et Moorea ; Les prestataires de « sorties baleine » doivent obtenir tous les ans une dérogation au Code de l’Environnement. Pour la tranquillité de ces mammifères marins , la Diren ne devrait pas en créer de nouvelles cette saison ; Retour de mission de l'association SOP Manu qui, à bord du « B2M » le Bougainville de la Marine nationale, a pu contribuer à réaliser ou compléter la cartographie de l’état de santé de la faune et la flore des Tuamotu ; Une mission de l'IRD pour mieux comprendre comment l’azote dérivé des excréments d’oiseaux marins influence les coraux au cours du temps.
# Chaque année, l'association de protection des mammifères marins Oceania relance son projet Vigie sanctuaire. Depuis 2018, pendant la saison des baleines, des observateurs de mammifères marins embarquent à bord des navires Aremiti et Terevau faisant la navette entre Tahiti et l’île sœur. Objectif : prévenir les collisions. La semaine prochaine, l’association fera un bilan des dernières opérations. Le projet Vigie sanctuaire démarrera en même temps que la période d’observation des baleines, le 1er août.
Cétacés : la 6e édition du projet Vigie sanctuaire va démarrer (TNTV)
Pour rappel : Depuis 2019, Oceania forme des OMM (Observateurs Mammifères Marins) afin de les déployer à bord des navires Aremiti et Terevau. Projet phare de l’association, Vigie Sanctuaire permet d’améliorer la collaboration entre l’équipage des navires et ces observateurs pour détecter les baleines sur des longues distances et informer le capitaine en temps réel de la position des animaux, pour réaliser des manœuvres d’évitement. Observer et protéger la faune marine (AvA-Infos)
# Préserver la tranquillité des baleines tout en assurant une activité économique aux prestataires, c'est le dilemme de la Direction de l'Environnement, qui délivre chaque année des dérogations pour l'observation des baleines. Cette année, le Pays a décidé de ne pas accorder plus de dérogations cette année. Il y en a déjà suffisamment... Si les cétacés sont dans nos eaux depuis plusieurs semaines, les professionnels ne pourront commencer leur activité que le 1er août. Depuis quelques années, cette activité attire de plus en plus de prestataires. Trop pour la Direction de l’environnement, la DIREN. Elle doit concilier tranquillité des baleines et activité économique des professionnels explique Alexandre Verhoest, le directeur adjoint de la DIREN. (…) À Moorea, 29 prestataires ont une dérogation pour la saison d'observation des baleines, ce qui représente un prestataire tous les 2 km de côte. À titre d'exemple, dans l'océan indien, ils sont 1 tous les 35 km. En Polynésie, la saison d'observation des baleines s'étend du 1er août au 11 novembre. Pour limiter l'impact de l'humain sur ces mammifères marins protégés, le Pays a décidé de ne pas accorder plus de dérogations cette année. (…)
Pas de nouvelles dérogations pour l'observation des baleines (Polynésie 1ère)
La saison d’observation des baleines à bosse arrivant à grands pas, le Pays va, comme chaque année, distribuer à certains prestataires une dérogation pour pratiquer le “whale watching”. Le même nombre de passe-droits que l'année dernière sera distribué en 2023, malgré les fortes pressions qu'exerce cette activité sur les cétacés. (…) En Polynésie, chaque année, après plus de 7 000 km de voyage, les baleines à bosse viennent profiter des eaux chaudes du fenua pour mettre bas, se reposer et ainsi favoriser les chances de survie des baleineaux avant de repartir en Antarctique. “Les nouveau-nés consomment l’équivalent de 400 à 600 litres de lait par jour. Par conséquent, il est vital pour leur survie de limiter au maximum leurs déplacements notamment ceux induits par les activités anthropiques”, a d'ailleurs ajouté le Pays dans son communiqué. (...)
Whale watching, le Pays va autoriser le même nombre de prestataires que l'an passé (Tahiti Infos)
Un prestataire de whale watching tous les 2km de côte à Moorea... un chiffre conséquent qui donne une idée de la pression exercée sur les cétacés venus mettre au monde leurs petits dans nos eaux. Pour limiter l'impact de l'humain sur ces mammifères marins, le Pays a décidé de ne pas accorder plus de dérogations cette année. (…) À chaque saison, les prestataires de « whale watching » doivent obtenir une dérogation pour exercer leur activité. Cette dérogation prend la forme d’un arrêté d’autorisation. Il édicte un certain nombre de clauses à respecter pour son détenteur, et notamment, pour un éventuel renouvellement, la remise du fanion de la saison précédente et la saisie de leurs observations (au fur et à mesure de la saison) dans l’Observatoire de Polynésie française.
Baleines à bosse : il n’y aura pas plus de prestataires whale watching autorisés cette année (TNTV)
Pour pouvoir pratiquer leur activité, les prestataires de « sorties baleine » doivent obtenir tous les ans une dérogation au Code de l’Environnement. La Diren ne devrait pas en créer de nouvelle cette saison, et va même se montrer particulièrement stricte sur les renouvellements. Le gouvernement considère qu’il y a déjà trop de prestataires, notamment à Moorea, mais aussi Tahiti ou Bora. Il s’agit de « limiter les nuisances » pour les cétacés. (…) Dans un communiqué diffusé ce mardi (18/7), l’exécutif prépare donc le terrain aux annonces, toujours très polémiques, des dérogations pour la prochaine saison, qui s’étendra du 1er août au 11 novembre. La Diren, qui fait face à un « nombre croissant de demandes », n’accordera pas davantage de sésames à Tahiti, Moorea et Bora Bora, et prévient les prestataires déjà existants que seuls ceux qui ont respecté à la lettre les règles de formes du renouvellement obtiendront leur dérogation cette année. « Il est vital de limiter au maximum leurs déplacements notamment ceux induits par les activités anthropiques » précise le gouvernement. (...)
Pour le gouvernement, il y a déjà trop de « whale watching » au fenua (Radio 1)
# Le « B2M » le Bougainville de la Marine nationale est retour à la base navale après plus de deux mois en mer. Une mission de « police des pêches » avec des contrôles de navires étrangers bien au-delà de la ZEE, doublée d’une mission de reconnaissance d’îles isolées des Tuamotu. À bord, des bénévoles de la SOP-Manu ont pu effectuer des comptages inédits d’espèces d’oiseaux marins et endémiques… De quoi envisager des opérations de dératisation et de réintroduction pour éviter leur extinction. (…) la surveillance des pêches n’est pas la seule mission de la marine, loin de là. Après plusieurs semaines dans les eaux internationales, le B2M s’est dirigé vers les Gambier et les Tuamotu pour aller « reconnaitre des atolls » isolés. Vanavana, Akiaki, Tepoto, Iti, Tuanake, Taenga, Marokau, Hikueru, Takume Raroia, Toao… (…) Sur place, avec l’aide des baleiniers du Bougainville, et même de certains membres d’équipage, formés pour l’occasion, (les bénévoles de Manu) ont pu observer, compter, photographier les espèces présentes sur les plages ou dans la végétation des motu… bref, un dresser un bilan de biodiversité. (…) Ça n’est pas une nouvelle : le rat noir et le rat polynésien font des gros dégâts sur les populations d’oiseaux. Certaines espèces endémiques comme les Titi, dits aussi Chevalier des Tuamotu, qui ne peuvent pas nicher quand le rongeur est présent, sont en danger critique d’extinction. Cette mission justement pourrait permettre de repérer des sites de réintroduction qui seraient dératisés et protégés, afin de faire renaitre une population. (…)
Eaux internationales, atolls isolés et oiseaux en danger… La « multi-missions » du Bougainville (Radio 1)
(…) La mission a permis aussi de vérifier l’état de pollution de certains atolls inhabités. “Il est assez élevé sur certains atolls, le courant amène des déchets qui ont pu être lancés à la mer par des pêcheurs ou autres embarcations. Ce sont des DCP (dispositif de concentration de poissons), des bidons… Cela permet de savoir s’il faut engager des missions de dépollution”. (…) Une aubaine pour l’association qui a pu réaliser ou compléter la cartographie de l’état de santé de la faune et la flore des Tuamotu. Le botaniste Jean-François Butaud et Astrid Hoffman Brander, membres de l’association Manu ont pu constater que le rat noir ainsi que le chat continuent à faire des dégâts sur les atolls. Ils ont recensé une vingtaine d’espèces d’oiseaux. Deux espèces endémiques ont presque disparu pour lesquelles des actions de conservation vont être engagées. Cette collaboration avec l’armée va se poursuivre puisque, dans quelques jours, le Bougainville va repartir en mission pour 3 semaines aux Australes avec, de nouveau à bord, des membres de l’association Manu qui mèneront des opérations de dératisation à Rapa. (…)
Mission Pacific Aito – L’association Manu en exploration avec le Bougainville (La Dépêche)
Le Bougainville est de retour des Tuamotu après deux mois de mission. À son bord, des passagers inhabituels : des scientifiques et des membres de l’association SOP Manu. Une mission qui a permis à ces derniers de dresser un état des lieux de la faune aviaire et plantes présentes dans les îles éloignées. (…) « C’était bien pour nous parce que l’association Manu SOP doit couvrir un territoire grand comme l’Europe ce n’est pas évidant d’un point de vue financier et humain, explique Jeannine Parau, membre de l’association. Le Bougainville, la marine nationale nous a donné cette opportunité, nous a offert les moyens humains, la logistique, la sécurité pour pouvoir accomplir cette mission-là dans les îles. C’était une expérience formidable, on a visité des atolls qui non seulement ne sont pas habités, mais en plus n’ont jamais été étudiés auparavant. Du coup, on a pu faire un inventaire qui est tout neuf. » Cet inventaire permet de préserver les espèces endémiques des îles. C’est le cas de la Gallicolombe des Tuamotu, plus connu sous le nom de Tutururu. (…)
Mission Pacific Aito : une cartographie de l’état de santé de la biodiversité des Tuamotu (TNTV)
# Une étude effectuée en Nouvelle-Calédonie dont les résultats peuvent intéresser la connaissance des éco-systèmes coralliens polynésiens
Du 20 au 31 juillet, une équipe de l’IRD, va se rendre sur plusieurs atolls et récifs isolés du parc naturel de la mer de Corail en Nouvelle-Calédonie pour mener la mission « Cacao ». L’objectif de cette mission est de mieux comprendre comment l’azote dérivé des excréments d’oiseaux marins influence les coraux au cours du temps. (...) Pour ce faire, les scientifiques mesureront les flux d’azote de l’eau souterraine sus les îlots vers les récifs, ainsi que la composition isotopique en azote du squelettes des coraux massifs via des analyses dans des carottes qui permettent d’obtenir des données historiques sur plus de 50 ans. Ces enregistrements permettront de reconstruire l’approvisionnement en azote par les oiseaux marins sur des échelles de temps historiques, fournissant un outil précieux pour la gestion des récifs et les futurs projets de conservation. L’influence de cet azote sur la santé des coraux et leur résistance face aux vagues de chaleurs marine, sera également étudiée.
« Cacao », une mission pour comprendre comment les excréments d’oiseaux marins influence les coraux (Radio 1)
L’ensemble de ces résultats devrait permettre d’apporter des informations, dans l’actuel et le passé, sur le rôle encore peu exploré des colonies d’oiseaux marins sur le fonctionnement des récifs coralliens.
Pour en savoir plus : Mission CACAO | Des Coraux et des oiseaux : Comment l'Azote dérivé des Oiseaux marins influence la santé des écosystèmes coralliens (ird.fr)