Nos sociétés sont dépendantes au plastique et... aux déchets qu'il génère. Mais la Diren veut croire au changement des habitudes ; Remise, à Papeete, des Tortues de cœur. Celles-ci sont décernées aux associations qui, en plus de leur cœur d’activité, se sont investies dans le ramassage des déchets ; Sonia Taae, élue du groupe Tapura huiraatira, s'interroge à propos du projet de délibération portant approbation du Schéma territorial de prévention et de gestion des déchets de la Polynésie française (STPGD) ; La ressourcerie de Mahina a franchi une nouvelle étape avec l’ouverture de son Fare du réemploi.
# La Polynésie dit stop aux ustensiles en plastique. Une décision qui interpelle autant les consommateurs que les industriels : le bannissement du plastique est désormais l’affaire de tous.
Sur les 80 000 tonnes de déchets produits chaque année en Polynésie, 1 500 tonnes proviendraient de l’utilisation de vaisselle et autres ustensiles en plastique, et ce, uniquement pour les iles du vent. Un fléau que le Pays vient de bannir depuis le début du mois pour éviter la saturation. « Nous sommes sur des îles où le foncier est extrêmement rare et surtout dans des îles où on n’a pas de système de traitement adéquat, où les décharges sauvages se multiplient, souligne Ryan Leou, chef de projet en gestion des déchets à la direction de l’Environnement. Quand on enfouit nos déchets à un endroit, on couvre et bien cette terre est condamnée à vie. » Les industriels sont les premiers concernés pour trouver des alternatives, mais la Diren invite surtout la population à changer ses habitudes. Des réflexes qui existent déjà dans le quotidien des foyers. (…) Désormais les consommateurs doivent se passer d’ustensiles en plastiques ou en aluminium. À partir de 2026, fini aussi les barquettes et contenants en plastique et en aluminium. De leur côté, les industriels se disent sensibles à la problématique environnementale, mais ils craignent une inégalité de traitement, par manque de concertation. (…). Les exemples à l’international ont démontré que nos sociétés sont dépendantes au plastique, mais la Diren veut croire au changement des habitudes. (…)
Bannir le plastique au fenua, un défi collectif (TNTV)
# C’est à la mairie de Papeete qu’avait lieu, jeudi matin (28/08), la remise des Tortues de cœur. Après les Tortues d’or décernées au mois de juin, ce sont cette fois-ci les associations qui, en plus de leur cœur d’activité, se sont investies dans le ramassage des déchets, qui ont été mises à l’honneur. Une belle preuve que le Fenua peut compter sur ses enfants pour prendre soin de lui.
Encore un succès pour l’opération Tortues de cœur. Voilà bientôt vingt ans que cette action existe et son succès ne cesse de grandir. Même “si les choses avancent, il reste beaucoup à faire”, comme aime le rappeler le président du syndicat Fenua Ma, Jules Ienfa. L’investissement des associations des douze communes impliquées dans ce programme est de plus en plus important. L’année dernière, 12,1 millions de francs ont été distribués à 48 associations désignées par leurs communes respectives. Cette année, une soixantaine d’entre elles étaient présentes à la mairie de Papeete pour recevoir un montant total de 12,5 millions de francs. Une preuve que les habitants de Tahiti et de Moorea prennent conscience de l’importance du tri des déchets pour l’avenir de leur île. (…)
La tortue, symbole du respect de l’environnement (Tahiti Infos)
Un kilo de déchet trié, deux francs reversés aux associations. C’est le principe des Tortues de cœur, programme lancé voilà 18 ans par le syndicat Fenua Ma. Les résultats de la collecte de l’an dernier, en augmentation par rapport en 2023, ont permis de reverser 12,47 millions de francs à une soixantaine d’associations, choisies par les communes adhérentes ou par le syndicat lui-même. Beaucoup d’entre elles ont appelé à un sursaut de la population sur la gestion de leurs déchets, et donc la protection de l’environnement.
Cette année le total des fonds distribué atteint 12,47 millions de francs. Un peu mieux que l’année dernière, pas aussi bien qu’en 2021, année post-Covid record, comme l’explique le directeur de Fenua Ma Benoit Layrle. La marge de progression est encore grande : si tous les déchets recyclables étaient orientés dans le bac vert plutôt que dans les bac gris, les associations recevraient plus de 20 millions par an. Mais le responsable salut un effort visible des communes et de leurs administrés, notamment dans la « qualité du tri ». Son message, pour encore l’améliorer : « mettez des déchets propres dans le bac vert ». (…)
Aux Tortues de coeur, des gros chèques sortent du bac vert (Radio 1)
# Retrouvez l’analyse de la mairesse de Papara, Sonia Taae, élue du groupe Tapura huiraatira, sur le projet de délibération portant approbation du Schéma territorial de prévention et de gestion des déchets de la Polynésie française (STPGD) examiné et adopté jeudi après-midi (28/08) à Tarahoi dans le cadre d’une session extraordinaire. (…). L’étude visant à établir un état des lieux avec à la clé plusieurs scénario, est toujours en cours. Et puisque la consigne officielle est « de ne pas se précipiter… », dixit le conseiller technique du ministère de l’Environnement, le suspens risque encore de durer. Aussi, permettez-moi de m’interroger : pourquoi soumettre à notre assemblée ce Schéma territorial de prévention et de gestion déchets si le rôle de la collectivité, et son implication financière, n’est toujours pas clairement définie ? (…). Si la tâche est immense, elle n’en est pas moins extrêmement coûteuse. Selon les estimations, les actions diverses et variées à mener dans le cadre du STPGD sont susceptibles d’engendrer sur la période donnée (2025-2035) un niveau de dépenses compris entre 41 et 53 milliards de francs pacifiques. La moitié de cet investissement (entre 27 et 34 milliards) poursuit un objectif de valorisation des déchets, qu’il s’agisse de les transformer en compost agricole ou pour en faire de l’électricité. Une somme évaluée globalement « à la louche », et donc très fluctuante dans le temps, qu’il conviendra néanmoins de répartir entre la Polynésie française, les communes, l’Etat et les entreprises privées au nom du principe de « pollueur-payeur ». Dans quelles proportions ?…je vous laisse imaginer l’intensité des échanges à venir. (…)
« Le meilleur déchet, c’est celui que l’on ne produit pas ! » (Tahiti News)
# La ressourcerie de Mahina a franchi une nouvelle étape avec l’ouverture de son Fare du réemploi. Annoncée sur les réseaux sociaux, l’ouverture officielle a lieu le 29 août, et désormais la boutique sera accessible chaque vendredi matin.
Un premier “test client” du Fare du réemploi, organisé le 18 août, avait donné le ton : “Le succès a été au rendez-vous. De nombreux articles ont trouvé preneurs”, indiquait la ressourcerie. Dans les rayons, pastilles de couleur et prix cassés – de 100 à 20 000 francs – ont attiré les curieux. Télés, lampes de chevet, fours encastrés, appareils ménagers, machines à coudre, machines à laver, vaisselle ou encore disques 33 tours : il y en a pour tous les goûts et tous les portefeuilles. Juste à côté, la friperie propose aussi vêtements et textiles à prix très doux, avec une attention particulière pour les familles les plus en difficulté. “Le Fare du réemploi, c’est tout ce qu’on a réussi à réparer, réemployer et qu’on va pouvoir redistribuer”, résume Moea Pereyre, responsable du déploiement du réseau de ressourceries. Dès son premier jour, le magasin a été pris d’assaut. (…) Cette dynamique illustre le cœur du travail de la ressourcerie, organisé autour de quatre missions. La première est la collecte, réservée aux habitants de Mahina. Tous les objets d’une maison peuvent être déposés, sauf appareils froids (frigos, congélateurs, climatiseurs) et imprimantes, trop dangereux à traiter localement. Vient ensuite la valorisation, qui occupe deux salles : l’une pour l’électro et l’électronique, l’autre pour le textile, la vaisselle et les loisirs. Les textiles abîmés sont transformés en sacs réutilisables ou en couvre-plats, alternatives au plastique. Troisième mission : la redistribution, désormais renforcée par le Fare du réemploi. Enfin, la ressourcerie mène une mission de sensibilisation, accueillant scolaires, associations et habitants pour des visites et ateliers. (…) Mais la ressourcerie est aussi une structure d’insertion par l’activité économique. Elle accueille des personnes éloignées de l’emploi, leur enseigne les savoir-faire techniques liés à la réparation et au tri, mais aussi les savoir-être nécessaires pour retrouver une stabilité professionnelle. (…) L’expérience de Mahina s’inscrit dans un projet plus large : la création d’un réseau polynésien de ressourceries. (…)
À Mahina, le Fare du réemploi ouvre ses portes (Tahiti Infos)