AvA, une bouffée d'oxygène Les News du fenua durable

AvA-Infos, ouvrons nos regards à la planète

 

        actualités, revues de presse

En savoir plus >>

Un petit escargot endémique à la Polynésie, “Partula”, est de retour pour lutter contre les plantes invasives… ; 52 collisions évitées avec des baleines au mois d'août entre Tahiti et Moorea, dans le cadre du programme anticollision de l'association Oceania ; Concours To’a Reef Contest 2025 de protection des récifs organisé par l’Ifrecor: 4,3 millions de francs CFP d’enveloppes à la clé. Les candidats ont jusqu’au 2 octobre pour candidater ; Zones de mouillage et de pêche dans le cadre du Rahui d’Uturoa, à Raiatea : jeter l’ancre hors de celles-ci est dorénavant interdit ; Un rāhui est en projet dans le lagon de Pirae et Arue. Les habitants des deux communes ont jusqu'au 26 septembre pour donner leur avis ; “Boom de naissances” de baleineaux: les plaisanciers appelés à la responsabilité.

 

 

 

# 10 ans après leur réintroduction au fenua, un nouveau contingent d’escargotS "Partula" est arrivé à Moorea. Disparu dans les années 80 en raison de l’introduction d’autres espèces prédatrices, ce petit escargot endémique à la Polynésie est de retour pour lutter contre les plantes invasives...grâce notamment à des scientifiques londoniens. 75 de ces petits gastéropodes ont été introduits dans la réserve du Fare Natura ce jeudi matin (11/09).
Un petit pas pour l’escargot, un grand pas pour la nature polynésienne. Des petits escargots partula ont été ramenés de Londres par avion pour une raison bien précise. "Sans les partulas, dans les forêts le nombre d'arbres malades augmente. Et cela facilite l'invasion d'autres plantes comme le miconia ou d'autres. Les escargots sont les éboueurs des fôrets", explique Justin Gealach, scientifique spécialiste des escargots à l’université de Cambridge. En gros, la nature repose sur un équilibre. Le partula vivait en Polynésie depuis toujours et jouait son rôle de nettoyeur des plantes. Dans les années 60, on a introduit au fenua un gros escargot africain pour s’alimenter. Mais personne ou presque n’en a voulu et il s’est répandu dans les potagers. Pour limiter sa prolifération, on a ensuite introduit un nouvel escargot, carnivore celui-là, pour manger l’escargot africain. Ce prédateur s’est aussi et surtout attaqué à notre escargot local, le partula, qui a disparu du fenua et laissé les forêts sans armes face aux espèces invasives. (…) Ce projet s’inscrit dans un programme de conservation international. Si le partula est aujourd’hui en danger d’extinction au sein de tout le Pacifique, la Polynésie française pourrait bien représenter un exemple de réintroduction d’une espèce au sein de son milieu naturel. 

Le petit escargot partula à la rescousse de nos forêts (Polynésie 1ère))

Des scientifiques de la Zoological Society of London (ZSL) ont relâché plusieurs Partula dans une réserve spécialement aménagée au Fare Natura, à Opunohu. Cette opération, menée en partenariat avec la Direction de l’environnement, vise à offrir à l’espèce un lieu protégé où elle pourra s’adapter et se reproduire avant d’être relâchée définitivement dans son milieu naturel.
Des scientifiques de Londres, engagés depuis plusieurs années dans la sauvegarde des escargots Partula, en ont relâché plusieurs jeudi, issus de la Zoological Society of London (ZSL), dans une nouvelle réserve aménagée près de l’écomusée Fare Natura. Cette opération marque une étape importante dans la préservation de cet escargot endémique de Polynésie française, autrefois largement répandu mais aujourd’hui menacé d’extinction. “Nous avons inauguré la réserve de Partula, qui autrefois était présent sur de nombreuses îles polynésiennes. Malheureusement, en raison de l’introduction de prédateurs, il ne reste qu’une quarantaine d’espèces sur les 150 d’origine”, explique Hélène Durand, directrice du Fare Natura. (…) Le choix du site s’est imposé naturellement, puisque les Partula vivaient autrefois dans la vallée d’Opunohu, où l’on en trouve d’ailleurs encore aujourd’hui. (…). La Direction de l’environnement (Diren) accompagne depuis longtemps ce programme, en partenariat avec les chercheurs de la ZSL et d’autres institutions internationales. (…)

Une réserve aménagée à Moorea pour les escargots Partula (Tahiti Infos)

 

# Dans le cadre de son programme anticollision, l'association OceanIA a fait état, au mois d'août dernier, de 264 observations de cétacés et de 52 manœuvres d'évitement entre Tahiti et Moorea. Des actions rendues possibles grâce aux Observateurs de mammifères marins (OMM) de l'association, embarqués à bord des ferries 7j/7.
Embarqués à bord de navettes maritimes reliant Tahiti et Moorea, de lundi à dimanche, quatre agents se relaient afin d'assister les capitaines des différentes compagnies. “Nous ne sommes pas présents sur l'ensemble des bateaux en même temps, car il nous faudrait plus d'observateurs pour ça”, explique Marie-Lou Bontemps, membre de l'association OceanIA. “Mais, en tout cas, cet axe maritime est couvert tous les jours, 7j/7, avec au moins un observateur sur la route à chaque fois.”
Un travail soutenu qui permet aujourd'hui de dresser des bilans exhaustifs quant aux actions des OMM et leur incidence pour la sauvegarde des mammifères marins. Concrètement, au mois d'août de cette saison, ces derniers ont effectué 350 trajets, soit 175 allers et retours entre Tahiti et Moorea, ce qui a permis 264 observations de cétacés, qui ont conduit à leur tour à 171 codes déclenchés et 52 manœuvres d'évitement. Des chiffres insoupçonnés qui en disent long sur la nécessité d’une surveillance assidue du chenal. (…)

52 collisions évitées avec des baleines au mois d'août entre Tahiti et Moorea (Tahiti Infos)

 

# Lancé par l’ex-ministre des Outre-mer Manuel Valls, lors de sa visite au fenua en juillet dernier, et organisé par l’Ifrecor Polynésie, le concours To’a Reef 2025 attend désormais les candidatures. Treize trophées vont être remis, tous dotés d’une enveloppe afin de permettre aux gagnants de mener leurs projets ;  4,3 millions de francs seront ainsi distribués. Les candidats ont jusqu’au 2 octobre pour participer à cette deuxième édition. Remise des prix prévue en janvier 2026. (…)
La Polynésie, rappelle l’antenne locale de l’Ifrecor, « c’est 15 000 km² de récifs et de lagons, une surface récifale quatre fois supérieure à celle des terres émergées, 90% de la population polynésienne vit sur les zones côtières, et donc nous sommes extrêmement dépendants de l’écosystème marin, économie, tourisme, pêche, aquaculture, perliculture, autant de secteurs qui sont étroitement liés aux récifs ». Malheureusement le corail souffre d’épisodes de blanchissement qui, s’ils durent trop longtemps, aboutissent à la mort de ces organismes. Étienne de la Fouchardière, secrétaire général adjoint du Haut-commissariat, rappelle qu’effectivement, leur préservation est essentielle même si c’est compliqué. (…). En parallèle de ces trophées, l’Ifrecor national a lancé la 11e édition de la Palme Ifrecor. Un concours qui récompense les élus et les collectivités pour leurs actions ou innovations en faveur des coraux. Organisé en collaboration avec l’Association des communes et collectivités d’Outre-mer, la Polynésie est invitée à y participer. Ce concours est ouvert jusqu’au 3 octobre et pour les To’a Reef Contest 2025, les candidats ont jusqu’au 2 octobre (pour candidater : tous les liens sur la page Facebook Ifrecor Polynésie Officiel).

Concours To’a Reef 2025, encore trois semaines pour candidater (Radio 1)

 

# Le conseil des ministres l’avait acté le 23 juin et c’est désormais officiel : la commune de Uturoa, à Raiatea, a défini ses zones de mouillage et de pêche dans le cadre de son Rahui. Jeter l’ancre hors de celle-ci est dorénavant interdit. La municipalité mise dans un premier temps sur l’information et la pédagogie avant de passer à la répression. Mais plusieurs infractions ont d’ores et déjà été constatées. (…). Au-delà des sanctions, il s’agit avant tout pour la commune de préserver le lagon et la sécurité de tous ses usagers. 

Rahui à Uturoa, la prévention avant les sanctions (TNTV)

 

# Un rāhui est en projet dans le lagon de Pirae et Arue. Les habitants des deux communes ont jusqu'au 26 septembre pour donner leur avis. (…). Si rāhui il y a, ce sera pour quatre ans minimum. Il sera alors interdit de pêcher depuis la passe de Taaone jusqu’au tombeau du roi, à Arue. Une large zone qui suscite des inquiétudes chez les pêcheurs de la coopérative. (…) Pirae et Arue s’associent pour la bonne cause. Les communes ont lancé deux consultations publiques. Pour l’instant, seule la pêche à la ligne depuis le rivage resterait autorisée. (…). Pour que le projet aboutisse, il faudrait que 50% des habitants de Pirae et Arue se prononcent en sa faveur. Ils ont jusqu’au 26 septembre pour s'exprimer. Des « zones de nurserie », où l’association appelle à la plus grande vigilance des plaisanciers. (…). Les règles fixées par le Code de l’environnement – et qui ont été mises à jour cette année – proscrivent aussi pour les embarcations non-professionnelles, l’approche à moins de 300 mètres et toute mise à l’eau. Ce qui n’est pas toujours respecté … (…) Seule la Diren et les forces de l’ordre peuvent faire des contrôles et sanctionner, mais Agnès Benet veut surtout faire comprendre les enjeux. « Si on les dérange, et on l’a vu une année, le baleineau peut essayer d’esquiver des bateaux et finir sur les coraux, où aller se bloquer dans les patates de corail. Ça peut être très grave, (…)

Un rāhui à Pirae et Arue : êtes-vous pour ou contre ? (Polynésie 1ère)

 

# Les mises bas de baleines à bosses s’enchaînent ces temps-ci dans les eaux des fenua. Les cétacés se rapprochent des récifs, s’abritent dans les passes et les baies, « bougent peu et respirent doucement », rendant le risque de collision avec un bateau des plus importants. Seule solution : ralentir, comme le demande l’association Mata Tohora, à qui ont été rapportés ces derniers jours plusieurs cas d’infraction à la réglementation sur l’observation. Des dérangements qui peuvent pousser les baleineaux à se mettre gravement en danger. 
C’est un rendez-vous saisonnier qu’il s’agit de ne pas gâcher. « En septembre tous les ans, on a les mises bas des baleines à bosse, et là actuellement, on est en plein boom de naissances », explique Agnès Benet, biologiste Marin et directrice de l’association de protection des cétacés Mata Tohora. « Et donc les mamans se rapprochent très près des récifs et entrent dans les baies et dans les passes. Donc actuellement on a beaucoup de mamans avec leurs baleineaux, très jeunes, qui en position fragile : on reçoit des appels d’un peu partout, de Bora Bora, de Taha’a, Raiatea… Il y a également une baleine avec son tout jeune baleineau à Papara, dans le lagon. Donc en fait elles sont vraiment dans des endroits très proches des terres pour se mettre à l’abri des prédateurs et se reposer ». (...)

« Boom des naissances » de baleineaux : les plaisanciers appelés à la responsabilité (Radio 1)

Contactez la rédaction

e mail ava infosContactez directement l'équipe de rédaction de AvA en écrivant à cette adresse : contact@ava-infos.org ou en utilisant le formulaire suivant.

Un site d'infos participatif

PlumeAvA-infos est un site d'information participatif. Vous faites partie d'une association, vous êtes actif dans le développement durable ? Envoyez vos articles à paraître sur AvA-infos, ou indiquez vos prochains rendez-vous à ne pas rater dans l'Agenda...