Un porte-conteneur ne peut pas décharger sa cargaison à Papeete : un exemple de la dépendance du Pays aux importations ; Pour pallier à la dépendance de la Polynésie française à ses centrales thermiques, le Fonds de la Transition Énergétique subventionnera 8 nouveaux projets d’énergie renouvelable ; Initiative originale d’un agriculteur bio pour fabriquer ses propres rouleaux de paillage en vétiver, au lieu de films en plastique importés ; Le Pays lance une grande consultation citoyenne pour mieux comprendre les besoins en matière de logement ; Assainissement des eaux usées : pose de la première pierre du nouvel émissaire de la station d’épuration de Matatia, à Punaauia.
# L’isolement géographique de la Polynésie française et l’exiguïté de son marché intérieur limitent les possibilités d’économies d’échelle et d’émergence de productions locales susceptibles de se substituer aux importations*. Cette vulnérabilité, rendue notamment visible en 2020/21 lors de la crise Covid-19, peut aussi survenir pour des raisons techniques comme l’impossibilité pour des porte-conteneurs de décharger leurs marchandises au port de Papeete.
+ Un porte-conteneur qui devait décharger à Papeete le 16 octobre a fini par annuler son voyage en Polynésie. En cause : le remorqueur du port Aito Nui II toujours en panne. Le Seattle Express, un mastodonte des mers de 294 mètres, ne prendra pas le risque de venir à Papeete sans certitude de pouvoir accoster.
(…) Les sociétés d'importations s'inquiètent. À l'image de Poly Import, déjà impactée par le retard de déchargement du Cap Jervis la semaine dernière. Un retard qui engendre un coût supplémentaire avec des marchandises qui périment. (…) Il faudra trouver une solution pérenne puisqu'on est encore loin de l'autosuffisance alimentaire...
Le Seattle Express annule son voyage en Polynésie, des conteneurs bloqués en Nouvelle-Zélande (Polynésie 1ère)
+ Le remorqueur du port autonome pourrait être immobilisé plusieurs mois. Or il est indispensable à la manœuvre des plus gros cargos qui entrent dans la passe de Papeete. Après les péripéties du Cap Jervis, resté au large trois jours, deux autres gros porteurs ont décidé de sauter l’étape de Papeete, empêchant la livraison d’une grande quantités de marchandises, y compris des produits frais. Une première solution alternative a été trouvée par la CMA-CGM, avec un délai. Mais les distributeurs s’inquiètent tout de même de leur approvisionnement pour les fêtes.
(…). Dans une lettre officielle à la présidence – la deuxième en trois semaines – l’organisation patronale (Medef) dénonce d’abord le silence du port, qui ne communique qu’a minima vers les entreprises et n’offre « aucune visibilité » au monde économique. Surtout, les patrons s’interrogent sur le « manque d’anticipation » de l’établissement public.
« On s’étonne que le port autonome n’ait pas de plan pour remplacer ses remorqueurs, dont un a plus de 20 ans, et peut nous lâcher à tout moment », précise un cadre de l’organisation.
Approvisionnement : la panne du Aito Nui II va-t-elle perturber les fêtes de fin d’année ? (Radio 1)
La panne du Aito Nui II a posé des problèmes d'approvisionnement ces dernières semaines puisque les gros porte-conteneurs en ont besoin pour manœuvrer dans la rade de Papeete. Plusieurs centaines de conteneurs de produits alimentaires sont actuellement bloqués en Nouvelle-Zélande et seront déchargés le 06 novembre prochain. Quid de toutes les autres importations à venir ?
Quand un remorqueur en panne menace de paralyser l'Économie du Pays (Polynésie 1ère) actualisé le 14/10
* À l'instar de la plupart des collectivités d'outre-mer, la dépendance de la Polynésie française aux flux extérieurs est considérable: les importations sont quinze fois plus importantes que les exportations et, sous leurs diverses formes, les financements de l'État représentent environ un tiers du PIB.
# Annoncé par Emmanuel Macron lors de son déplacement en Polynésie française en 2021 et après une première mise en œuvre, le Fonds de Transition Energétique (FTE) subventionnera 8 nouveaux projets, à hauteur de 1,8 milliard de francs – 5,6 milliards d’investissements au total – en 2024. Le Comité de pilotage, chargé de valider la programmation issue de l’appel à projets, a révélé la liste des lauréats.
(…). Projets qui permettront d’augmenter « de plus de 2 % la part des énergies renouvelables dans le mix électrique polynésien, contribuant ainsi à le décarboner » , indique le Haussariat dans un communiqué. « Au total ce seront 342 000 tonnes de CO2 qui ne seront pas émises dans l’atmosphère et 3,9 millions de litres de gazole qui n’auront pas à être importés par la Polynésie chaque année ». (…). L’appel à projets 2025 sera lancé avant la fin du premier trimestre 2025 et suivra le même calendrier qu’en 2024.
Fonds Macron : EDT installera sa station de transfert d’énergie par pompage à Papeari (TNTV)
Xavier Marotel, secrétaire général du haut-commissariat de la République en Polynésie française, a présidé, aux côtés de Chantal Galenon, vice-présidente de la Polynésie française, le comité de pilotage du fonds de transition énergétique, chargé de valider la programmation issue de l’appel à projets pour l’année 2024.
Le comité de pilotage a décidé de programmer huit projets, pour un montant total d’aides de 1,8 milliard de francs Pacifique et un montant total d’investissements de 5,6 milliards de francs Pacifique. (…)
1,8 milliard de francs d'aide à la transition énergétique (Tahiti Infos)
(…). Dans la catégorie centrale hybride, les projets retenus sont les suivants : Uturoa porté par la Commune ; Huahine porté par la SPL Te uira api no te mau motu ; Mataiva porté par Électricité de Polynésie ; Fatu Hiva porté par la CODIM ; Ua Huka porté par la CODIM et Makemo porté par Électricité de Polynésie.
Catégorie centrale photovoltaïque : Tumaraa porté par la SPL Te uira api no te mau motu ;
Catégorie stockage : Station de Transfert d’Énergie par Pompage (STEP) dans la vallée de Titaaviri portée par Marama Nui ;
Transition énergétique: huit nouveaux projets soutenus par le « Fonds Macron » (Tahiti News)
Pour info complémentaire
La dépendance de la Polynésie française à ses centrales thermiques alimentées par des importations d'hydrocarbures grève à la fois les finances publiques, qui subventionnent ces importations, et la capacité des archipels polynésiens à amorcer une transition énergétique. Mais l’apparent potentiel en énergies renouvelables masque les nombreuses contraintes qui rendent difficile leur exploitation effective, en particulier l'archipélagisme qui émiette les besoins électriques entre de nombreuses îles.
Quelle transition énergétique en Polynésie française ? (geoconfluences.ens-lyon.fr)
# Agriculteur bio à Papeari, Jean-Baptiste Tavanae a acquis un nouvel outil avec lequel il compte réaliser ses propres rouleaux de paillage en vétiver, plante aux multiples vertus. “Quand on sait le volume de déchets que les films en plastique génèrent, il faut changer les pratiques”, encourage le jeune entrepreneur. Une initiative parmi d’autres à découvrir lors des journées portes ouvertes des fa’a’apu bio, du 19 au 20 octobre, à Tahiti.
Jean-Baptiste Tavanae cultive des produits vivriers et maraîchers en agriculture biologique sur 16 hectares, à Papeari. À 36 ans, il multiplie les initiatives pour développer sa production tout en veillant au respect de l’environnement.
S’il fabrique son propre compost depuis deux ans, il s’est récemment mis en quête d’une alternative aux films en plastique, utilisés pour couvrir les sols.
Des végétaux tissés pour remplacer le plastique (Tahiti Infos)
# Le Pays lance une grande consultation citoyenne pour mieux comprendre les besoins en matière de logement. Une initiative pilotée par la Délégation à l’habitat et à la ville et qui vise à combler l’absence de « référentiel » clair sur ce qu’est un logement adapté au fenua. L’enquête en ligne est ouverte à tous jusqu’au 31 octobre. Les résultats serviront ensuite de base pour créer un guide de l’habitat à l’attention des professionnels de la construction, tant public que privés.
(…). Selon Vaihere Ferrand, directrice du jeune service du Pays, créé en 2016, il y a un véritable « vide » à combler puisqu’il n’existe à ce jour aucun « référentiel clair » définissant ce qu’est un logement en Polynésie. « C’est ce qu’on veut réussir à décrire en prenant en compte les réponses au questionnaire des personnes qui habitent à Tahiti, mais aussi celles des archipels », précise t-elle.
(…). « Nous ne nous voulons pas nous contenter de nos compétences techniques ; nous voulons intégrer les besoins et attentes des habitants en recueillant leurs pratiques », poursuit-elle. La publication de ce guide, destiné aux professionnels, est prévue pour la fin du premier semestre 2025. À noter toutefois qu’au-delà de la création d’un guide, cette initiative « s’inscrit dans une démarche plus globale » visant à encadrer la qualité de la construction au fenua. « Nous devons mettre en avant nos spécificités locales et nous assurer que le futur cadre réglementaire soit en phase avec nos besoins », conclut Vaihere Ferrand
Bientôt un référentiel définissant les « standards de l’habitat » polynésien (Radio 1)
# La cérémonie de pose de la première pierre du nouvel émissaire de la station d’épuration de Matatia, située à Punaauia et gérée par la SEM Vaitama, également connue sous le nom de SEM Assainissement des eaux de Tahiti s'est déroulée en fin de semaine.
Entièrement financé par le Pays, ce projet marque une étape majeure dans l’amélioration des infrastructures d’assainissement de la commune, tout en renforçant la protection de l’écosystème marin local.
Mise en service en 2002, la station d’épuration de Punaauia fait partie des premières installations de ce type en Polynésie française, reflétant l’engagement précoce de la commune dans la gestion des eaux usées. Le projet de renouvellement de l’émissaire et du poste de refoulement a pour objectif d’accroître la capacité et l'efficacité du système d’assainissement, en garantissant un traitement optimal des eaux usées tout en préservant l’équilibre de l’écosystème local. (…)
Lancement des travaux du nouvel émissaire de la station d’épuration à Punaauia et de son poste de refoulement (Tahiti Infos)
(…) « Un Plan de Gestion de l’Environnement (PGE), élaboré par le bureau d’études GEOCEAN, a été mis en place afin de minimiser l’impact environnemental des travaux sur le littoral et l’écosystème marin. Ce plan garantira une gestion responsable du chantier, en sensibilisant l’ensemble des équipes aux enjeux environnementaux », précise le communiqué officiel.
Les travaux lancés à la station d’épuration de Punaauia (TNTV)
(…) Les représentants de GEOCEAN, présents sur le territoire du 3 au 13 octobre, veilleront au bon déroulement des opérations maritimes cruciales, en tenant compte des prévisions climatiques afin d’assurer une exécution sans retard. La sécurité des équipes et la protection de l’environnement sont des priorités absolues. La mission de coordination en Sécurité et Protection de la Santé (SPS) sera assurée par le Bureau Veritas, garantissant le respect des normes de sécurité, des procédures techniques, et des mesures de prévention des risques tout au long du chantier.
Plus de 1,7 milliard de Fcfp pour le système d’assainissement des eaux à Punaauia (Tahiti News)