La ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal, a annoncé dimanche 14 juin sur France 3 l'interdiction de la vente en libre service dans les jardineries du Roundup afin de lutter contre les effets néfastes des pesticides. Quid de la Polynésie française ? Ce désherbant vedette de Monsanto était présenté en février dernier par le ministre local de l'Agriculture comme un... substitut possible au paraquat, autre pesticide désormais interdit d'importation mais dont les commerçants sont autorisés à écouler les stocks existants !
"La France doit être à l'offensive sur l'arrêt des pesticides", a déclaré la ministre interrogée lors du Journal de midi de France 3. "Elle doit être aussi à l'offensive sur l'arrêt des pesticides dans les jardins et je vous annonce que j'ai demandé aux jardineries d'arrêter de mettre en vente libre le Roundup de Monsanto", informent les médias nationaux. Le produit vedette du géant américain des semences et de l'agrochimie a été classé "comme cancérogène probable chez l'homme" en mars dernier par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Cette décision intervient après que l'association de consommateurs CLCV ait interpellé en début de semaine dernière les agences sanitaires françaises et européennes et le ministre de l'Agriculture sur le glyphosate (principe actif du roundup), demandant notamment qu'il ne soit plus vendu en libre service aux jardiniers amateurs. Par ailleurs, la ministre de l'Écologie et le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avaient indiqué dans un communiqué jeudi qu'à compter du 1er janvier 2018, l'accès aux produits phytosanitaires pour les jardiniers amateurs ne pourra se faire que "par l'intermédiaire d'un vendeur certifié". Souhaitant toutefois avoir des précisions, une ONG souligne dans un communiqué que cette déclaration ne fixe pas d’échéance quant à l’arrêt de la vente en libre-service du Roundup, et ne précise pas si une « mesure législative spécifique soutiendrait cette demande ». Générations futures a notamment demandé aux différents ministres « des mesures d’interdictions claires des pesticides, notamment ceux à base de glyphosate». Par ailleurs, l'ONG Générations Futures "regrette beaucoup que le Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, n’envisage pas une seconde de réduire ou interdire en agriculture les usages du glyphosate, pourtant reconnu probablement cancérigène par l’OMS !".
Quelles décisions seront prises en Polynésie française ? On peut s'interroger si l'on se rappelle que le ministre polynésien de l'Agriculture, interrogé lundi 23 février dans le Journal du soir de TNTV (à 8’15’’), évoquait la possibilité de proposer le Roundup comme… substitut au Gramoxone, une marque d'herbicide à base de paraquat, impliqué dans le déclenchement probable de la maladie de Parkinson chez ses utilisateurs.
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