Notre rapport au temps qui passe conditionne nos manières de gérer les activités humaines. L’année polynésienne se divisait autrefois en deux principales saisons ou périodes royales (tau ari’i), marquées par deux dates : Matarii i raro, vers le 20 mai, avec la disparition des Pléiades et le début de la saison de la disette (tau o’e) ; Matarii i ni’a, vers le 20 novembre quand commence la saison de l’abondance (tau ‘auhune). Un temps abandonnées, au profit de fêtes laïques ou chrétiennes, leurs célébrations reviennent dans le calendrier des festivités. Une réappropriation qui peut néanmoins être l'objet d'interrogations.
Matari'i i raro , autour du 20 mai
Marché et concours d’artisanat, ateliers culturels, initiation diverse ou encore sport traditionnel… Arue met les petits plats dans les grands pour marquer la descente des Pléiades, qui marque traditionnellement la fin de la saison d’abondance dans le calendrier polynésien. Les visiteurs auront neuf jours pour explorer des pans des cultures au travers des nombreuses activités qui seront proposées dans les jardins de l’hôtel de ville du 16 au 24 mai. (…) Au programme plusieurs temps forts : une opération de nettoyage du bord de route, des projections de documentaires du Fifo, des spectacles, un compétition de sport traditionnel mais surtout l’organisation d’un « Market Place » dans les jardins de l’hôtel de ville. Entendez par là « un village traditionnel », rassemblant une trentaine d’exposants et qui sera le centre névralgique des festivités. Les visiteurs pourront notamment visiter ce village éphémère, profiter d’animations, mais aussi se former par le biais des ateliers – confections de bouquets ou de couronnes de fleurs, sculpture sur bois ou peinture sur pareo -, qui seront proposés quotidiennement. L’objectif étant de marquer les esprits en faisant de ce lieu un centre de vie « toujours en activité » vivant « au travers des différentes manifestations”. (…)
Arue prépare neuf jours de célébrations pour Matari’i i raro (Radio 1)
Du 16 au 24 mai prochains, un Market place est installé à la mairie de Arue pour célébrer l'ouverture des festivités du Matari'i i raro, pour célébrer l’entrée dans la période de disette du calendrier traditionnel polynésien. Une occasion, pour la commune, de marquer un moment “fort”, tant sur le plan identitaire que culturel. (...). (…) Tel que l'a expliqué l'adjoint au maire de la commune, Jacky Bryant, en conférence de presse, vendredi, “l'idée est que le village soit toujours en activité et qu'il vive au travers de ses différentes manifestations”. “Depuis notre arrivée, nous souhaitons insister sur le fait que Matari'i i raro et Matari'i i ni'a sont des moments forts qui doivent être dans le calendrier de la commune et nous souhaitons qu'il y ait une participation massive.” Pour Jacky Bryant, il est important que “la population se reconnaisse dans son identité communale” afin d'“exister”
À Arue, un Market place pour fêter Matari'i i raro (Tahiti Infos)
Matari'i i ni'a , autour du 20 novembre
# Le conseil des ministres a retenu la date du 20 novembre pour célébrer "le jour de l'an polynésien". Un jour qui devient férié en remplacement de la fête de l’autonomie le 29 juin. Cette journée, célébrée l'année dernière comme un "deuil" par le Tavini, redevient un jour de travail classique. (…) Une journée qui s’inscrit dans l’installation du mois de Temā avec l’apparition des Pléiades au-dessus de l’horizon, marquant ainsi le début de la saison d’abondance en Polynésie.
Le 20 novembre devient un jour férié à la place du 29 juin (TNTV)
Dans le compte rendu du Conseil des ministres, il est expliqué que cette date du 20 novembre, qui célèbre aussi dans le monde les droits de l’enfant, serait doublement symbolique. Ce serait à la fois "la fête d’entrée dans le temps de l’abondance de la nature et de ses cycles de fécondation et de reproduction, celle des activités et productions intellectuelles, artistiques et de vie quotidienne", mais aussi de "la fête du tama, de l’enfant entré dans son temps d'apprentissage et d’éducation, accédant désormais au statut d'individu socialisé et autonome".
Le 20 novembre férié pour célébrer le jour de l'an polynésien (Polynésie 1ère)
Le 24 juin 2022, le Matariki était célébré pour la première fois en Nouvelle-Zélande et devient un jour férié grâce aux travaux du Professeur émérite de mātauranga (savoir traditionnel maori), Rangiānehu Matamua, un tohunga kōkōrangi ou spécialiste en astronomie culturelle maori.
En Polynésie française, les célébrations culturelles du Matāri’i ont longtemps été portées par les associations culturelles, et il faudra attendre 2005 pour que le Gouvernement s’empare de cet événement et de sa portée culturelle ancestrale. (…)
Férié le 20 novembre, Matari’i remplace la fête de l’autonomie (Tahiti Infos)
Depuis sa création en 1985 par Gaston Flosse, la fête de l’Autonomie du 29 juin fait débat pour plusieurs raisons. D’abord parce que cette célébration ne correspond véritablement à aucune date liée au statut de la Polynésie. Tous ont été promulgués à des dates différentes et jamais un 29 juin : celui de 1958 un 23 décembre, celui de 1977 un 12 juillet, celui de 1984 un 6 septembre, celui de 1996 un 12 avril et enfin celui de 2004 un 27 février. Mais c’est surtout du côté indépendantiste que la fête ne passe pas. Il faut dire que le 29 juin rappelle un mauvais souvenir : l’annexion de la Polynésie par la France, le 29 juin 1890. Le Tavini l’a donc, depuis longtemps déjà, désigné comme « jour de deuil », commémoré à la stèle de Faa’a, rendant hommage aux morts de la colonisation et des guerres franco-tahitiennes. (...)
Le 20 novembre devient férié, le 29 juin sera travaillé (Radio 1)
(…) En Polynésie française, les célébrations culturelles du Matāri’i ont longtemps été portées par les associations culturelles, et il faudra attendre 2005 pour que le Gouvernement s’empare de cet événement et de sa portée culturelle ancestrale. Des démarches visant à remplacer le 29 juin par le 20 novembre sont alors initiées, mais celles-ci essuient deux avis défavorables du CESC. Dans son second avis, en date du 20 juin 2006, l’Institution relevait que les partenaires sociaux n’étaient pas tous opposés à la célébration d’une fête du pays à une autre date que le 29 juin et proposait dès lors de retenir le jour de l’apparition des Pléiades, en référence au calendrier lunaire traditionnel. (…)
Officialisation du 20 novembre, jour férié consacré aux célébrations du Matāri’i en Polynésie française (Tahiti News) CR du Conseil des ministres du 30 avril 2024
La vice-présidente Éliane Tevahitua a proposé au conseil des ministres de faire du 20 novembre un jour férié en remplacement du 29 juin afin de célébrer Matari'i plutôt que l'autonomie. Si le Tapura, Ahip et Amuitahiraa saluent le choix d'une date “culturelle” et pas “politique”, ils regrettent que la population, pourtant encore “majoritairement autonomiste” n'ait pas été consultée. De plus, cette décision appartient in fine à l'assemblée qui doit modifier le code du travail en ce sens.(...)
Un 20 novembre “culturel” contre un 29 juin “politique” (Tahiti Infos)
S'inspirer des traditions pour respecter l'environnement
Pour rappel : Les articles concernant les célébrations de Matarii sur le site AvA-Infos