Depuis trente ans, l'alimentation a changé à notre insu. Les conséquences nocives de chaque coup de fourchette sont aujourd’hui visibles : diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires... En Polynésie française, plusieurs activités ont été organisées à la mi-novembre, à l'occasion de la Journée mondiale du diabète afin de promouvoir les efforts de prévention.
Que trouve-t-on réellement dans nos assiettes ? Aujourd’hui, la plupart des aliments sur notre table sont transformés, c'est-à-dire qu'ils sont passés par un processus industriel, tandis que notre consommation de produits frais baisse. Cette nourriture industrielle est trop grasse, trop sucrée, trop salée et trop pauvre en fruits et légumes frais. Sans parler des pesticides dont sont largement arrosés la plupart. La malbouffe serait, pour certains, responsables de ces chiffres alarmants : En France, 14 % des enfants obèses ou en surpoids, 8 millions d'obèses, plus de 500 000 insuffisants cardiaques, 10 millions d'hypertendus, plus de 2 millions de diabétiques et 25% de cancers liés à une mauvaise alimentation… En Polynésie française, en 1995, le nombre de diabétiques suivi en longue maladie s'élevait à 1 250. Ce chiffre est passé à… 8 150 en 2015. Lire sur Tahiti Infos : En 20 ans : + 554% de diabétiques suivis en longue maladie
Comme pour l’hypertension ou les maladies cardio-vasculaires, le seul moyen de l’éviter est de manger sainement et de bouger régulièrement. Sensibilisés, les membres du Conseil économique, social et culturel (CESC) ont mis l'accent sur la prévention, le 19 novembre, dans le cadre de leur examen de la réforme de la politique de la santé. Des conseillers ont dénoncé « la malbouffe ». Une initiative utile consisterait sans doute aussi à contraindre les fabricants et importateurs de soda à réduire le taux de sucre dans les boissons. Mais également à ne pas considérer cette pathologie « sociale » par le petit bout de la lorgnette. « Comme c'est étrange », commente Simone Grand, chercheuse polynésienne dans le champs des sciences naturelles,
« de ne pouvoir appréhender un fait d'une telle importance comme un fait social total qui exige de repenser notre organisation sociale dans son ensemble à partir de l'aménagement de l'espace pour penser l'être humain dans sa complexe globalité. Ce n'est pas en découpant : la violence d'un côté, le suicide de l'autre et de l'autre le diabète et autres maladies comportementales que l'on commencera à résoudre le mal de vivre des membres de notre société déboussolée et sans projet d'avenir ».
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