La décision a été entérinée par le Pays, Paris 2024 et le haut-commissariat : l'épreuve de surf des JO 2024 se tiendra bien à Teahupoo, la tour des juges objet de polémique sera diminuée en poids et en taille afin de présenter un "impact minimal" sur le platier corallien et les fonds marins du site, compte tenu des délais, incontournables. Le surfeur polynésien Matahi Drollet réitère néanmoins son message dans une seconde vidéo: "Je regrette que les enjeux financiers prennent le dessus sur l'environnement."
Le président du Pays Moetai Brotherson, en déplacement dans l'Hexagone à l'occasion du salon des maires à Paris, a estimé ce lundi (20/11) que la solution de rester sur le site de Teapuho'o pour l'épreuve olympique de surf de 2024 en allégeant la tour des juges, dont l'impact environnemental est contesté localement, était "la meilleure des solutions possible". À l’issue d’une réunion tenue la semaine dernière à la présidence, le gouvernement polynésien, les représentants de l’État et les organisateurs ont fait savoir qu’ils remodelaient le projet, en réduisant la surface et le poids de la tour, de 14 à 9 tonnes, pour répondre aux contestations locales. « La solution qu’on propose aujourd’hui, de l’avis unanime du comité d’experts, est la meilleure possible« , a déclaré Moetai Brotherson à l’AFP. « Je ne dis pas que c’est une solution idéale, mais c’est celle qui présente l’impact minimal sur l’ensemble des 12 options qu’on a pu analyser, avec cinq options principales et des variantes. À un moment donné, on est tenu par des délais. Il faut faire un choix et ce choix, c’est celui de la raison « , a-t-il ajouté. (…) Le président du Pays a également assuré qu’il avait reçu « des premières réactions » de la part des associations, dont plusieurs s’inquiétaient d’une dégradation du corail et des fonds marins. (…)
« On va proposer aux associations d’être associées à chaque étape de la mise en oeuvre de cette solution pour qu’ils puissent voir de leurs propres yeux et pas simplement nous faire confiance« , a-t-il ajouté. (...)
Tour des juges : À Paris, Moetai Brotherson attend les réactions des associations (TNTV
Le 17 novembre dernier, le Pays, Paris 2024 et le haut-commissariat ont confirmé l’organisation de l’épreuve de surf à Teahupo’o, avec une tour allégée pour les juges et les caméras. Et pour alléger cette tour, le président du Pays compte entre autre, sur l’internet par satellite. À ce sujet, Moetai Brotherson a rencontré Eutelsat / OneWeb. Cette solution offre l’avantage de supprimer le câble flottant, objet de contestation. Et c’est le système LiFi de connexion par la lumière, proposé par OneWeb, qui devra permettre d’alléger la tour. Cette solution permettrait également à la fan zone et à l’hébergement des sportifs de bénéficier d’une connexion haut débit jusqu’à 200 mégabits/seconde.
JO 2024 : Moetai Brotherson propose l’internet par satellite pour la nouvelle tour, allégée (TNTV)
Après sa première vidéo vue 20 millions de fois, Matahi Drollet réitère son message dans une seconde vidéo. Malgré les ajustements concédés par le comité olympique et le Pays, le nouveau projet de tour "plus sobre" menace toujours l'environnement aux yeux du surfeur. (…) comme l'avait déjà souligné Cindy Otcenasek, la présidente de l'association Vai Ara No Teahupoo, Matahi Drollet regrette de ne jamais avoir pu mettre la main sur ces fameuses études d'impact "malgré des centaines de demandes auprès du gouvernement. Certaines personnes nous confient même qu'elles ne peuvent rien dire à ce sujet. Est-ce que vous essayez de nous cacher quelque chose ?" interroge le surfeur. (…) (Celui-ci) n'est pas rassuré par ce nouveau projet. "Je me devais de faire une deuxième vidéo pour vous dire qu'ils nous mentent. (...) Je regrette que les enjeux financiers prennent le dessus sur l'environnement." (...)
Matahi Drollet réitère son message : "la nature va perdre une autre bataille" (Polynésie 1ère)
* Pour rappel : JO 2024 de surf: vers une solution pour la tour des juges ? (AvA-Infos)