Économie circulaire et économie sociale et solidaire peuvent faire bon ménage. C'est le cas avec les créations de l'atelier de couture installé au sein de l’accueil Te Vai-ete de Mamao dont certaines pourront arriver dans les mains de touristes ; Les "fare solidaires" inaugurés à la mi-avril dans ce même centre permettent aussi à des SDF, des "oiseaux de la rue" comme les appelle le Père Christophe, de suivre des formations leur offrant une chance de s'intégrer à la vie active, malgré des lenteurs administratives ; Quant aux planches de surf hors d'usage, une artiste polynésienne a su les transformer en œuvres d'art exposées la Délégation de la Polynésie française, à Paris.
L’atelier couture de l’accueil Te Vai-ete permet à certains “oiseaux de la rue”, le temps d’un moment, d’oublier leurs conditions de vie et de tuer le temps. Mais plus encore, la vente de leurs produits leur permet de ne pas “mendier ni voler. Et surtout, on gagne notre argent à la sueur de notre front”, confient les participantes. Ce dernières ont “retrouvé leur dignité et redeviennent des êtres humains”.
À l’accueil Te Vai-ete à Mama’o, outre le restaurant L’Éphémère qui rencontre un fort succès auprès du public, existe également un atelier couture, où plusieurs “oiseaux de la rue” se sont inscrits. Cet atelier reçoit des dons, comme des fils ou des tissus. “Les gens sont très généreux, et avec ce qu’on nous a donné, et que les personnes auraient pu jeter, on peut toujours faire quelque chose de neuf. Ici, on transforme tout, on ne jette rien”, explique Shérita Tsong qui anime cet atelier et qui a tout appris avec sa maman Nina, aujourd’hui décédée et qui lui a fait promettre de transmettre son savoir. (…)
Shérita Tsong apprécie “la bonne ambiance” qui y règne et c’est aussi l’occasion de faire passer des “valeurs” comme le “respect, l’intégrité et l’honnêteté”. Il y a plusieurs semaines, elle a été surprise qu’Alexandrine Wan, directrice de l’agence de voyage Nani Travels, lui commande cent pochettes de voyage. Shérita Tsong raconte que c’est au cours d’un déjeuner à L’Éphémère, qu’Alexandrine Wan a découvert l’atelier couture et a immédiatement été séduite. (…) "Comme elle est dans l’écotourisme (…), elle a voulu faire participer les personnes de la rue à son projet (…). Et le fait de voir ces personnes de la rue apprendre un métier, cela l’a complètement séduite et elle voudrait aussi, dans le futur, faire visiter cet atelier aux touristes, comme elle le fait avec les agriculteurs par exemple". (…)
“Elles ont retrouvé leur dignité” (Tahiti Infos)
# Les “oiseaux de la rue” en formation au centre d’accueil Te-Vaiete ne peuvent toujours pas intégrer les “fare solidaires” qui leurs sont destinés, alors qu’ils ont été inaugurés il y a plus de deux semaines. Père Christophe pointe du doigt la “lenteur administrative” de la DSFE qui n’a toujours pas signé la convention qui permettra de débloquer la situation.
Le 14 avril dernier s’est tenue en grande pompe l’inauguration officielle des cinq “fare solidaires” au centre Te-Vaiete à Mama’o. Ces fare* ont notamment été construits pour que les oiseaux de la rue, actuellement stagiaires en cuisine restauration, puissent y dormir le temps de leur formation. Cet habitat doit leur permettre, comme l’avait indiqué le prêtre, de se reposer la nuit et d’être ainsi attentifs durant leur formation, car certains de ces stagiaires “dorment toujours dans la rue”. (…). Pour Père Christophe, “il y a une réelle volonté du côté du ministère” mais “ une réelle lenteur du côté du service”. En attendant, rien ne peut être signé avec le Camica pour que les oiseaux de la rue puissent prendre possession des “fare solidaires”. (…). Contactée la vice-présidente et ministre des Solidarités Minarii Galenon a assuré mardi que le problème était en passe d’être réglé, suite à une longue réunion organisée dans l’après-midi avec les agents de la DSFE.
Toujours personne dans les “fare solidaires” (Tahiti Infos)
* Pour rappel : Lancement des "Tere House", des hébergements temporaires pour faciliter la réinsertion des sans-abris in Le fenua sur la voie de son développement durable (AvA-Infos)
# Les planches d'Eva Tarahu s'exportent pour la première fois à Paris. L'originalité de cette artiste et monitrice de surf consiste à récupérer des planches de surf hors d'usage* pour les transformer en œuvres d'art. Elle a déjà exposé deux fois ses créations à Tahiti. Durant un mois, la Délégation de la Polynésie française à Paris présente treize de ses nouvelles créations, sur le thème de l'océan. (…). Avec cette exposition originale, la Délégation de la Polynésie française à Paris a voulu surfer sur la vague des JO, et de l'année 2025 de la mer. Avec un thème imposé : l'océan. "On a une voix à faire entendre sur cette question des océans, avec nos surfeurs, nos jeunes surfeurs qui vont arriver pour les prochains JO, de même que faire rayonner nos artistes, c'est complètement dans les missions de la délégation de leur permettre d'exposer, de trouver un nouveau public, de se faire connaître et à nous de les mettre en valeur", explique Sarah Teriitaumihau, déléguée de la Polynésie française à Paris. C'était la foule des grands jours lors du vernissage pour admirer et peut-être acheter ces planches recyclées. "Je trouve ça incroyable le niveau de détails, je trouve ça bien que ce soit des planches recyclées et qu'on mette la Polynésie en valeur", dit un visiteur. "C'est une bonne manière de donner une seconde vie aux planches qui ont été usées et utilisées sur les vagues. Et les transformer en art, c'est original et super beau", s'émerveille une jeune femme. (…)
Les planches de surf recyclées et revisitées d'Eva Tarahu à Paris (Polynésie 1ère)
* Pour rappel: Une autre initiative, à la fois personnelle et écologique, qui vise à transformer de vieilles boards inutilisables en chaises. Avec Recycle ton surf, les board aussi ont le droit à une seconde vie (Tahiti Infos) in Le DD au fenua: petite revue de presse (AvA-Infos)13 mai 2024