Dans un monde qui n’a jamais été aussi complexe, la pensée en silo n’aura jamais été aussi dévastatrice qu’elle ne l’est aujourd’hui. Nous la retrouvons dans tous les domaines : la politique, la finance, l’écologie, la santé… Par toutes leurs activités, les humains laissent leur empreinte sur l'environnement : constructions, transports, exploitation des ressources, production de déchets, consommation d'énergie… Il est de ce fait indispensable d'adopter une approche transversale de l'ensemble de ces problématiques pour réduire les impacts sur l'environnement, préserver le patrimoine naturel et contribuer au développement durable du territoire. Cette revue de presse identifie une douzaine d'actions en cours qui illustrent l'éveil de la Polynésie française à une démarche indispensable à sa "durabilité" environnementale économique et sociale.
Des "challenges" récompensés pour la 6ème fois par un label lancé par la CCISM et ses partenaires ; Une journée organisée par le lycée Taiarapu Nui de Taravao pour sensibiliser la communauté éducative à la réduction des déchets ; L'énergie renouvelable dans la programmation pluriannuelle de l'Énergie 2022-2030 ; Renforcer la souveraineté alimentaire: à Raiatea, des projets agricoles cofinancés par l’État pour structurer la production et renforcer la commercialisation des produits locaux ; Pêche durable : nouveau projet de loi relatif au statut de marin pêcheur ; Agrégats: inquiétude suite à des extractions effectuées dans le lit d'une rivière, à Mahaena ; Rénovation des réseaux hydrauliques à Papara et Arue ; Atelier "Cosmétopée": pour une activité économique qui “incarne la synergie entre la nature et la culture” ; Transport maritime décarboné : un cargo fret à voile bientôt à Papeete ? ; Santé et environnement: renforcement de la biosécurité suite à une épidémie de grippe aviaire aux USA ; Climat: avec le projet MaHeWa, mieux cerner les enjeux autour des épisodes de réchauffement extrême des océans ; Biodiversité marine: une zone de rāhui sur le point d'être installée dans le lagon de Matira, à Bora Bora ; Accords internationaux: une COP 29 peu convaincante.
DÉVELOPPEMENT DURABLE: Des challenges récompensés par un label
# Quelques jours après la remise des 4èmes Trophées du Fenua durable, organisée le 16 novembre par la FAPE-Te Ora Naho, la CCISM a organisé vendredi 22 novembre la 6ème édition de ses "Challenges pour un Fenua Durable". À cette occasion sont récompensées spécifiquement des entreprises du Pays obtenant ou renouvelant un label dédié à identifier leur engagement en faveur du développement durable.
- Vendredi (22/11), pour clôturer la semaine européenne de réduction des déchets, la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers a remis les trophées aux entreprises labelisées. Cette année, elles sont sept à le renouveler et huit à l’obtenir pour la première fois.
Réduire ses déchets est un engagement en faveur du développement durable. Pour aller plus loin, ont peut également mener une démarche globale et réduire ses déchets mais aussi sa consommation d’eau, d’énergie, et repenser les conditions de sa mobilité… Tels sont les objectifs à relever pour participer aux challenges pour un Fenua Durable. Ces challenges sont récompensés par un label en catégorie bronze, argent et or selon le niveau d’engagement.
Avec ce label, “l’engagement n’est plus un mot, mais une réalité”, s’est réjoui Heiarii Durand, le Directeur général de la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM). Cette réalité est un indispensable “si l’on souhaite laisser quelque chose de bien à nos enfants !”. Lancés en 2018 par la CCISM et ses partenaires l’Ademe, la Diren et Fenua Ma, les labels mettent en valeur les entreprises et institutions ayant relevé les défis du label. (…) Coordonnée en Polynésie française par l’Ademe, cette semaine est un temps fort de mobilisation au cours duquel des initiatives pour la prévention des déchets sont mises en avant. Aujourd’hui, chaque Polynésien produit en moyenne 200 kg de déchets ménagers et assimilés par an contre environ 260 kg en 2011. Les efforts payent, ils doivent se poursuivre.
Pour aller plus loin, le club Eper a présenté le label Eco Fenua Engagé (cofondé par le club Eper et la CCISM). Destiné aux organisations de toutes tailles, de tous secteurs privés comme publics il cherche à valoriser les acteurs du Fenua engagés dans une démarche écologique. (…)
Challenge pour un Fenua durable, 15 entreprises labelisées (Tahiti Infos)
Résumé et Itw: Replay en vidéo du JT du 22/11/24
La 6ème édition des Challenges pour un Fenua Durable (Polynésie la 1ère) à 14’20’’
La 6ème édition des Challenges pour un Fenua Durable, récompense cette année 15 entreprises locales dont 7 entreprises qui renouvellent leur labellisation et 8 nouvelles entreprises qui s’engagent. Accompagnées par la CCISM, elles sont allées jusqu’au bout de leur engagement en développement durable et obtiennent le label Challenges pour un Fenua Durable, pour une durée de 3 ans.La CCISM, accompagne et valorise les entreprises dans leurs transitions environnementales afin de faciliter leur adaptation aux évolutions et défis environnementaux de demain. Forte de cette ambition, elle a lancé en 2018, en partenariat avec l’ADEME, la Direction de l’Environnement (DIREN) et le Syndicat Fenua Ma, le label Challenges pour un Fenua Durable. Ce label s’adresse à tous secteurs d’activité et offre la possibilité aux entreprises d’intégrer des actions concrètes de développement durable au sein de leur fonctionnement quotidien. Ces actions se matérialisent sous forme de défis environnementaux à relever parmi une liste répartie en 7 thématiques : les déchets, l’eau, l’énergie, les produits et services de développement durable, le transport, mobilité et déplacement, le développement local et sociétal et enfin la sensibilisation au développement durable. Les entreprises participantes peuvent candidater à 3 niveaux de label : or, argent ou bronze.
En 2024, 15 entreprises, (…) ont relevé les 17 défis obligatoires, et plus de 15 challenges parmi les optionnels. La liste des entreprises labellisées Challenges pour un Fenua Durable 2023-2024 est disponible sur www.ccism.pf ainsi que tous les labels proposés par la CCISM qui s’adressent à tous les secteurs.
Plus que des labels, c’est une démarche d’amélioration continue, de différenciation et de valorisation d’une démarche environnementale, qu’entreprennent les entreprises aux côtés de la CCISM. (...)
15 entreprises locales relèvent les Challenges pour un Fenua Durable avec la CCISM (ccism.pf)
RÉDUCTION DES DÉCHETS : Une journée organisée par le lycée Taiarapu Nui de Taravao pour sensibiliser la communauté éducative
# L’éco-lycée Taiarapu Nui de Taravao multiplie les actions en faveur de l’environnement. En cette "Semaine européenne de réduction des déchets" (Serd), la sensibilisation est notamment passée par l’art avec la réalisation d’une tortue 100% recyclée, et par l’artisanat avec la redécouverte des atouts du nī’au.
Cette année, la Semaine européenne de réduction des déchets (Serd) totalise 6 000 actions sur l’ensemble du territoire national, régions ultramarines incluses. Fidèle au rendez-vous, le lycée Taiarapu Nui de Taravao mise sur différentes initiatives pour sensibiliser la communauté éducative, dont 1 200 élèves et 140 professeurs. Pour l’occasion, ce mardi, ce n’est pas une matinée, comme habituellement, mais une journée qui a été organisée autour d’ateliers variés. (…). Des intervenants extérieurs ont été sollicités, comme les associations Oceania et SOP Manu, ainsi que Nana Sac Plastique avec son fameux vélo-smoothie. Une façon ludique d’engager la réflexion sur un mode de consommation plus respectueux de l’environnement. (…)
Plus de créativité pour moins de déchets (Tahiti Infos)
ÉNERGIE RENOUVELABLE: programmation pluriannuelle de l'Énergie 2022-2030
# Le texte relatif à la programmation pluriannuelle de l'Énergie 2022-2030 sera étudié ce mercredi (20/11) en commission de l’Assemblée. Un document qui enfonce des portes ouvertes en prônant notamment une réduction de la dépendance aux hydrocarbures, en particulier au niveau des transports terrestres, pour atteindre en 2030 l'objectif de 75% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Le projet (...) sera étudié (...) par les élus de la commission du logement, des affaires foncières et du développement durable. Un joli document de 81 pages qui enfonce des portes ouvertes rappelant, s'il en était besoin, que notre isolement insulaire nous rend particulièrement vulnérables face au changement climatique. Réduire l'émission de gaz à effet de serre, tendre vers une énergie plus verte et plus vertueuse en favorisant le mix énergétique, pour laisser à nos enfants une planète à peu près viable : aussi louables soient-ils, ces grands principes sont toujours les mêmes, listés encore une fois sur le mode du “y a qu'à, faut qu'on”. Pour atteindre l'objectif de 75% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique d'ici 2030, la Polynésie doit donc essentiellement concentrer ses efforts sur les transports terrestres, un secteur très énergivore qui consomme “42% des hydrocarbures importés” (160 millions de litres d'hydrocarbures consommés en 2022). Pour inverser la tendance et réduire cette dépendance aux hydrocarbures, la PPE vise donc à renforcer “le développement des transports collectifs pour réduire l'usage des voitures individuelles”, et à encourager “la mobilité douce avec l'intégration du vélo et des modes de transports alternatifs”. (…) Dans la même veine, le document mise sur “la création de l'agence d'aménagement et de développement durable des territoires (‘Ōpua)* en septembre 2020” pour “améliorer la gouvernance sur le sujet de la mobilité durable”. Sauf que, comme le révélait Tahiti Infos ce lundi, cette agence est considérée en état de “mort cérébrale” par certains élus de la majorité qui souhaiteraient sa fermeture. Les élus de la commission seront peut-être bien inspirés de remettre cette PPE 2022-2030 à la page. (…)
Rien de neuf sous le soleil de l'Énergie (Tahiti Infos)
* L’agence 'Ōpua d’aménagement et de développement durable des territoires, bâtie pour être l’organisme central dans l’élaboration du Schéma d’aménagement général (Sage) et le suivi de dossier d’aménagements majeurs dans les communes qui font appel à elle, est sous le feu des critiques.
Lancée avec fanfare et trompettes par Jean-Christophe Bouissou, alors ministre du Logement et de l’aménagement en 2020, l’agence 'Ōpua, montée sous l’égide des associations de loi de 1901, ayant une assemblée générale, un conseil d’administration et un bureau, peine toujours à trouver son rythme. Des élus de la majorité souhaitent mettre un terme à son expérience. (…)
Quel avenir pour l’agence 'Ōpua ? (Tahiti Infos)
AGRICULTURE: Renforcer la souveraineté alimentaire
Le ministre de l'Agriculture Taivini Teai s'est rendu à Raiatea. Objectif : évaluer les projets agricoles cofinancés par l’État, pour structurer la production et renforcer la commercialisation des produits locaux.
La tournée débute au domaine Boubée-Barrier à Uturoa, une zone agricole axée sur l’aménagement multifonctionnel : 73 hectares dédiés à l’agriculture bio, 41 hectares en ressources forestières. Une véritable opportunité pour les exploitants. « Je dois être à 4000 m2 de maraichage en superficie, estime Félix Rocard, agriculteur bio. Du coup, j’ai implanté en même temps du vivrier à l’intérieur. Au fur et à mesure il y a la transformation, histoire de valoriser mes produits. » (…) La délégation s’est ensuite rendue à Hamoa, dans la commune de Taputapuatea, pour inaugurer le Hangar de transformation du bois, valorisant la filière bois et les essences locales. (…) Au domaine de Faaroa, la délégation a exploré les usages multifonctionnels des terres : aménagement d’une zone d’élevage bovin et porcin, création d’un abattoir, et mise en place d’un nouveau réseau hydraulique. Des projets cofinancés par l’État à hauteur de 50%, soit un total de 878 millions de Fcfp. (…). La délégation a également rencontré les professionnels du CFPA de Faaroa, un maillon essentiel dans le développement agricole local. (…) La visite s’est poursuivie dans les trois ateliers d’agro-transformation de Taputapuatea, avant de se conclure au site de stockage portuaire d’Uturoa, essentiel pour l’exportation des productions locales. (…)
878 millions de Fcfp d’aide financière de l’État au profit de l’agriculture à Raiatea (TNTV)
Le ministre de l’Agriculture Taivini Teai, et la cheffe des subdivisions administratives des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent Anna Nguyen, se sont déplacés lundi 18 novembre sur l’île de Raiatea afin de constater l’avancement des opérations ayant bénéficié du soutien financier de l’État dans le domaine agricole. Sur l’île de Raiatea, l’installation de nouveaux agriculteurs, le renforcement de l’appareil de production et un meilleur maillage du réseau de production vers les consommateurs y sont encouragés par différentes actions. Le ministre de l’agriculture pilote en effet via la direction de l’agriculture un ensemble d’opérations bénéficiant d’un cofinancement à hauteur de 50% par l’Etat, soit un montant de près de 900 millions de F CFP, visant à soutenir les activités du secteur primaire contribuant à la structuration des filières agricoles prioritaires définies par le schéma directeur de l’agriculture 2020-2030. (…). La visite des principales zones du domaine a permis de visualiser les exploitations dédiées aux filières prioritaires (‘uru, patate douce, taro, fruitier, canne à sucre, cocotier, poulet de chair, etc.). (…) L’ensemble de ces actions témoigne de l’engagement commun de l’État et du gouvernement polynésien et de ses partenaires, pour soutenir la transition agroécologique et renforcer la souveraineté alimentaire en Polynésie française.
900 millions Fcfp de l’Etat pour renforcer notre souveraineté alimentaire (Tahiti News)
PÊCHE: Nouveau projet de loi relatif au statut de marin pêcheur
Le nouveau projet de loi relatif au statut de marin pêcheur a été accueilli favorablement par le Cesec, mercredi. Une bonne nouvelle pour le secteur de la pêche et ses acteurs qui n'ont pas vu leur statut évoluer depuis 2013. “Une avancée sociale majeure” selon le syndicat Otahi mais qui attend néanmoins d'autres évolutions, notamment sur la représentation du personnel embarqué et le licenciement économique.
Institué pour la première fois par la loi de Pays de 2013, le statut de marin pêcheur n'a depuis jamais évolué. Régime dérogatoire au droit commun du travail et de la protection sociale, ce dernier attend depuis plusieurs années d'être remanié afin de répondre davantage aux réalités du métier. Car si ce statut a effectivement permis d'importants progrès pour la filière hauturière en terme de contractualisation, de professionnalisation et d'amélioration des conditions de travail, il demeure peu attractif.
En effet, si la filière compte aujourd'hui plus de 470 salariés déclarés annuellement à la CPS, l'impact du dispositif sur la fidélisation des équipages reste modéré. Les salariés préfèrent se tourner vers d'autres secteurs d'emploi, plus protecteurs ou rémunérateurs. Une problématique pour le pays au vu de l'importance du secteur pour la Polynésie française, tant historiquement qu'économiquement. (…)
Feu vert du Cesec pour le statut de marin pêcheur (Tahiti Infos)
Pour rappel: La labelisation du poisson devrait faire partie des discussions pour la mise en place d’un statut de marin pêcheur. “Labéliser” le poisson des pêcheurs côtiers In Vers une consommation plus "durable" (AvA-Infos)
Pour information: Avec une superficie de 4,8 millions de km2, la zone économique exclusive (ZEE) de la Polynésie française est le deuxième plus grand espace maritime de l’Océan Pacifique après l’Australie. C’est un atout en termes de ressources marines et de pêche mais également une grande responsabilité en termes de gestion.
L’enjeu est de trouver un équilibre durable entre le développement d’une économie bleue et une protection forte de l’environnement marin, en procédant notamment à une réduction des pressions exercées par certaines activités ou certains usages. (…). “Une pêche durable minimisant l’impact environnemental” encadre la pêche hauturière et côtière afin d’assurer, notamment, la gestion de la ressource thonière en Polynésie française. (…) Les ressources thonières (ressources-marines.gov.pf)
AGRÉGATS: Inquiétude suite à des extractions effectuées dans le lit d'une rivière à Mahaena
Des extractions d’agrégats effectuées dans le lit de la rivière Mahapape, à Mahaena, par une société de la place, inquiètent certains riverains. Un ayant-droit de la vallée de Te Faaiti considère que les sites d’extraction ne correspondent pas au cahier des charges préalablement défini. Tahi Teraiaue, l’un des ayants-droits de la vallée de Mahaena, s’interroge quant aux extractions en cours dans le lit de la rivière Mahapape. « Ils n’ont pas respecté ce qu’il y a sur le plan. Ils se sont peut-être dits : ‘il n’y a pas grand-chose, on va aller plus loin où il y a plus de cailloux », dit-il. Les autorisations d’extraction accordées à une société de concassage par le Pays concernent trois sites distincts de Mahapape, pour un volume total de 15 500 m³. Mais selon Tahi Teraiaue, des prélèvements auraient été réalisés sur des zones non prévues.
L’une d’elles est adjacente aux terres dont il est ayant-droit. C’est la raison pour laquelle il espère que le ministère de l’Équipement viendra procéder à des vérifications. (…). Selon la direction de l’Équipement, des constatations ont déjà été réalisées et des investigations complémentaires seront menée afin de déterminer si l’entreprise a respecté, ou non, le cadre des autorisations accordées.
Inquiétudes autour d’extractions dans la vallée de Mahaena (TNTV)
Pour rappel: Les travaux d’extraction de matériaux en rivière sont susceptibles d'endommager les vallées et le littoral. Face à une pénurie d'agrégats et d'enrochements qui freine l'avancée des chantiers, le ministre des Grands Travaux, Jordy Chan, veut faciliter la création de carrières pour les extractions d'agrégats. Faciliter la création de carrières pour les extractions d'agrégats (AvA-Infos).
EAU: Rénovation des réseaux hydrauliques à Papara et Arue
La 106ème édition du congrès des maires se tient jusqu'à demain (21/11) à Paris. Comme chaque année, les élus des outre-mer se sont tout d’abord retrouvés au palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux. Au menu, la question de l’eau, encore plus sensible en outre-mer. À Arue et Papara, la potabilité n’est plus un problème, il s’agit surtout de trouver les budgets pour rénover les infrastructures. (…) Depuis quelques années maintenant, l’eau de Papara est chlorée et potable. Ce qui pêche, ce sont le gaspillage et les fuites.
Pour responsabiliser le consommateur, la facturation au volume devrait voir le jour en 2026. (…). Pour sa part, la ville d’Arue a été la première commune à facturer l’eau en 2004.
Mais tous les ans, le budget annexe de l’eau est déficitaire, pour la première fois, la commune va augmenter ses factures de 25 %. (…). Sur le terrain, les agents s’évertuent à réparer les fuites comme ils peuvent en attendant les gros investissements. "C'est une rétrocession faite par le Pays il y a plus de 50 ans je crois, il y a toujours de vieux réseaux qui existent qui sont sous la voirie...que l'on doit renouveler selon le schéma directeur", détaille Tihoti Ligthart, directeur des services techniques de la commune d'Arue
Un schéma directeur qui prévoit une dépense de 3 milliards Fcfp sur les prochaines années, financés en majorité par l’état mais aussi par la commune et donc les administrés.
Arue et Papara ne manquent pas d'eau potable, mais d'argent pour rénover les réseaux hydrauliques (Polynésie 1ère)
"COSMÉTOPÉE": Une activité économique qui "incarne la synergie entre la nature et la culture”
Mardi et mercredi (20 et 21/11) est organisé, à l’université de la Polynésie française, un "Atelier cosmétopée" du Pacifique Sud sous le patronage de la Direction générale des Outre-mer, avec la participation de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna. L’idée ? Mettre en commun les connaissances des plantes aromatiques, médicinales et cosmétiques, mais aussi les problématiques et défis pour construire des filières de production. Des représentants de la Polynésie, de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna ont travaillé ce mardi et se retrouveront demain mercredi pour un atelier Cosmétopée du Pacifique Sud.
Le terme “Cosmétopée” a été créé et déposé par la Cosmetic Valley, le 5 mars 2010. Il s’agit, à l’instar de plantes médicinales et de la pharmacopée, du recueil des plantes et de leurs usages traditionnels associés, destinés à des fins cosmétiques. Sachant que l’usage cosmétique correspond à une application sur les parties superficielles du corps humain permettant de protéger, d’entretenir, de nettoyer, de parfumer et d’embellir le corps. Pour le ministre de l’Agriculture, Teai Taivini, la cosmétopée “incarne la synergie entre la nature et la culture”. Elle permet “de recenser et d’exploiter nos trésors naturels et nos usages traditionnels, mais aussi de mettre en lumière des solutions modernes et compétitives qui répondent à une demande mondiale croissante pour des produits naturels et respectueux de l’environnement”. (…) Tetia Peu, ingénieure agronome, chargée de la filière Plantes aromatiques médicinales et cosmétiques à la Direction de l’agriculture (Pam & Co) insiste : “La filière devra se conformer à l’identité des territoires, être en lien avec les traditions et la culture”. “Au-delà des retombées économiques nous avons une responsabilité commune, celle de préserver les ressources naturelles pour les générations futures. Cette démarche doit s’accompagner d’une reconnaissance et d’une protection des savoirs traditionnels portés par nos communautés locales au cœur de la cosmopée”, a indiqué le ministre. (…). L’association Pacific Cosmetic Valley veut participer à la création d’une filière de produits d’exception, créer des ponts entre cultivateurs, chercheurs et entreprises en se concentrant sur des produits à haute valeur ajoutée, tout en contribuant à la préservation de la biodiversité, des savoirs traditionnels et des emplois locaux.
Cosmétopée : le réseau régional de collaboration se consolide (Tahiti Infos)
TRANSPORT MARITIME DÉCARBONÉ : Un cargo fret à voile
On verra peut-être le Pahi Fano au port de Papeete en 2027. Ce bateau, aujourd’hui juste un projet, sera un petit bijou de technologie, avec ses oceanwings, voiles qui reprennent le principe des ailes d’avion, et ses trois moteurs électriques. L’idée de la société française, Eco Trans Océan, basée à Saint-Malo, est de faire la route à la voile entre le port breton et Tahiti, pour transporter du fret et quelques passagers dans une démarche bas carbone.
Saint-Malo – Papeete, environ 17 200 kilomètres à la voile, pour transporter 1 600 tonnes de fret et six ou huit passagers. C’est le projet d’Ambroise Seiffert et de Richard Boutet, un capitaine et un second. Deux Bretons, passionnés par la mer, qui ont cette idée un peu folle de vouloir proposer du fret maritime décarboné, avec un bateau un peu spécial. Le Pahi Fano aura une motorisation hybride avec trois moteurs – à hydrogène, électricité ou biocarburant, le choix n’est pas encore fait – suppléés par des voiles particulièrement performantes. Tellement performantes d’ailleurs que les fondateurs espèrent inverser les choses et passer d’une propulsion principale à voile aidée par des moteurs. Ces fameuses voiles, ce sont des oceanwings. « Ce sont des voiles qui sont faites sur le principe d’une aile d’avion. Sauf que les ailes d’avion, c’est à l’horizontale, et les oceanwings du Pahi Fano seront mises à la verticale ». (…) L’idée aussi est de naviguer intelligemment, c’est-à-dire en utilisant les dépressions, les courants… et en optimisant le cap. Et Ambroise Seiffert sait que c’est possible car pendant la crise du Covid, il a rejoint la Polynésie française depuis l’Indonésie, en bateau à propulsion thermique, avec un seul objectif : utiliser le moins d’essence possible, comme le ravitaillement était compliqué. (…) Ce navire de 80 mètres pourra transporter, quatre fois par an, jusqu’à 1 600 tonnes de fret à chaque voyage. Quelles marchandises exactement ? Rien encore n’est encore arrêté, des partenariats sont en discussion. Pour Ambroise Seiffert, les entreprises clientes ou partenaires pourraient ainsi « obtenir un label bas carbone, offrir aux mécènes ou aux sponsors une image valorisante et de proposer aux territoires et ports desservis un projet concret d’économie bleue ». (…). Eco Trans Océan espère bien monter une filiale localement pour avoir un ancrage en Polynésie, embarquer des marins polynésiens sur ce bateau moderne qui a besoin de dix membres d’équipage pour naviguer et, pourquoi pas, séduire aussi des scientifiques ou des artistes qui pourraient être du voyage : « Par la mer, c’est un peu plus long, c’est une belle source d’inspiration pour créer différemment ».
Le cargo Pahi Fano veut mettre les voiles entre Saint-Malo et Papeete (Radio 1)
SANTÉ ET ENVIRONNEMENT: Renforcement de la biosécurité suite à une épidémie de grippe aviaire aux USA
Le Pays a annoncé le renforcement des contrôles de biosécurité à l’arrivée des vols en provenance de Hawaii, où la grippe aviaire vient d’être déclarée. L’archipel fournit notamment bon nombre de plumes de costumes à la Polynésie. Celles-ci, comme tous les produits et sous-produits d’oiseaux, seront refoulées à l’arrivée à Tahiti. Seules les importations réalisées par des professionnels, avec un certificat officiel délivré par les autorités américaines, resteront autorisées.
Jusque-là épargné par l’épidémie de grippe aviaire qui touche l’ensemble des États-Unis, Hawaii vient de déclarer avoir détecté le virus sur son territoire. En conséquence, la Polynésie française vient d’annoncée le renforcement des contrôles biosécurité à l’arrivée des vols en provenance de Hawaii. (…). «…Le strict respect des règles de biosécurité par les passagers arrivant en Polynésie française est essentiel pour protéger le territoire de cette maladie qui anéantirait la filière volailles et qui peut également, dans de rares cas, se transmettre à l’homme », rappelle la présidence.
Les contrôles de biosécurité renforcés à l’arrivée des vols en provenance de Hawaii (Radio 1)
Hawaii touchée par le virus de la grippe aviaire, les contrôles d’introduction et d’importation de produits et sous-produits d’oiseaux de cet État sont renforcés, indique la présidence dans un communiqué. (…). Concernant les importations effectuées par des professionnels, seuls les produits et sous-produits accompagnés par un certificat officiel délivré par les autorités américaines compétentes et répondant donc aux conditions réglementaires resteront autorisés. L’article renvoie sur le site internet de la biosécurité ou la page Facebook de la Direction de la Biosécurité de Polynésie française.
Des cas de grippe aviaire déclarés à Hawaii, les contrôles biosécurité renforcés (TNTV)
(…) La grippe aviaire est une maladie largement répandue à travers le monde avec des foyers réguliers, notamment en France métropolitaine et aux États-Unis. Le strict respect des règles de biosécurité par les passagers arrivant en Polynésie française est essentiel pour protéger le territoire de cette maladie qui anéantirait la filière volailles et qui peut également, dans de rares cas, se transmettre à l’homme.
Grippe Aviaire à Hawaii: branle-bas de combat à la Biosécurité (Tahiti News)
CLIMAT: Mieux cerner les enjeux autour des épisodes de réchauffement extrême des océans
Dirigé par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le projet MaHeWa (Marine HeatWaves), dont le lancement est prévu le 27 novembre à Nouméa, vise à mieux cerner les enjeux autour des épisodes de réchauffement extrême des océans. Les canicules marines provoquent notamment le blanchissement des coraux, la mortalité massive d'espèces marines et la prolifération d'algues toxiques.
C’était en 2016, dans le Pacifique Ouest : la combinaison du phénomène El Niño et de l’oscillation climatique Madden-Julian aboutissait à une canicule marine (Marine Heat Wave) d’une intensité et d’une durée sans précédent, provoquant un blanchissement des coraux de Nouvelle-Calédonie et une mortalité massive de poissons au Vanuatu et à Fidji. Pour évaluer les risques liés à ces épisodes dans les territoires français du Pacifique, et concevoir des réponses adaptées à la menace, l’Agence nationale de la recherche (ANR), dans le cadre du Programme prioritaire de recherche (PPR) Océan et Climat, lance le projet MaHeWa, financé sur quatre ans. Regroupant une douzaine de partenaires scientifiques et techniques, nationaux et régionaux, le projet MaHeWa , piloté par l’IRD, sera ainsi décliné en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Wallis et Futuna, à partir du 27 novembre. (…). En parallèle, MaHeWa explore la résilience socio-économique des territoires, l’élaboration de systèmes d’alerte précoce et la création de cartes de vulnérabilité. Ces travaux visent à fournir aux décideurs locaux les moyens d’agir efficacement face aux aléas climatiques.
MaHeWa, un projet pour comprendre les canicules marines et s’y adapter (TNTV)
BIODIVERSITÉ MARINE: Une zone de rāhui sur le point d'être installée dans le lagon de Matira, à Bora Bora
Durant les mois d’octobre et novembre, la population de Bora Bora a été invitée à exprimer son avis sur la mise en place d’une réserve naturelle intégrale sur la zone sud de la pointe Matira.
C'est un projet qui est à l'étude depuis plusieurs années : une zone de rāhui est sur le point d'être installée dans le lagon de Matira. L'enquête publique a été conduite de durant un mois du 15 octobre au 15 novembre. Préserver les ressources pour en assurer l’avenir. C’est l’objectif de la proposition de mise en place d’un rāhui, lancée depuis deux ans par l’association Ia Vai Ma noa Bora Bora et la commune, dans le cadre du projet Bio-div. Face à la diminution de la quantité de poissons et surtout de leur taille mise au jour par les études du Criobe, la population et les utilisateurs du lagon, interrogés sur ce sujet, avaient largement plébiscité le rāhui comme moyen de préservation des ressources marines.
(…). La création d’un comité de gestion rassemblant l’intégralité des instances politiques, économiques, sociales, culturelles, scientifiques et religieuses de l’île ainsi que l’association de la population à la surveillance de la réserve doit permettre de lever les dernières réticences, l’objectif étant de mettre en place un dispositif à la fois efficace pour la protection de la biodiversité marine et qui emporte l’adhésion de toute la population, surtout du groupe le plus dépendant de ces ressources. (…). Prochaine étape : le passage en conseil des ministres qui doit signer l’arrêté pour la mise en place de la réserve et de son comité de gestion. Celui-ci procédera alors à de nouvelles consultations afin de décider de la date de la mise en place et des modalité de surveillance de cette future réserve naturelle, indispensable au maintien de la biodiversité et des ressources essentielles pour les habitants de Bora Bora.
Bora Bora : Une zone de rāhui en bonne voie à Matira (Tahiti Infos)
ACCORDS INTERNATIONAUX: Une COP 29 peu convaincante
Trois cents milliards de dollars par an, dans dix ans: les pays développés se sont engagés dimanche à Bakou à financer davantage les pays pauvres menacés par le changement climatique, au terme d'une chaotique conférence de l'ONU en Azerbaïdjan dont le monde en développement repart déçu. Le financement promis pour 2035 « est trop faible, trop tardif et trop ambigu », a regretté le Kényan Ali Mohamed, parlant au nom du groupe africain.
Son homologue du Malawi, représentant les 45 pays les plus pauvres de la planète, Evans Njewa, a dénoncé un accord « pas ambitieux ». (…). Cet engagement financier de pays européens, des États-Unis, du Canada, de l’Australie, du Japon et de la Nouvelle-Zélande, sous l’égide de l’ONU, est d’augmenter de 100 milliards aujourd’hui à « au moins 300 milliards de dollars » annuels d’ici 2035 leurs prêts et dons aux pays en développement. (…) De l’argent pour s’adapter aux inondations, aux canicules et aux sécheresses. Mais aussi pour investir dans les énergies bas carbone au lieu de développer leurs économies en brûlant du charbon et du pétrole, comme les pays occidentaux l’ont fait pendant plus d’un siècle. « Le montant proposé est lamentablement faible. C’est dérisoire », a dénoncé la déléguée indienne Chandni Raina en éreintant la présidence azerbaïdjanaise de la COP29. (…)
COP29 – Climat : les pays pauvres se résignent à un accord financier « trop faible » (TNTV)
La COP 29 présidée par l’Azerbaïdjan s’est conclue ce week-end par un engagement de triplement des financements annuels pour les pays les plus menacés par le changement climatique, avec une cible de 300 milliards de dollars d’ici 2035. Les pays producteurs d’hydrocarbures ont fait inclure dans le texte final la promotion du gaz naturel comme « combustible de transition ». Les pays du Sud, dont les pays insulaires du Pacifique, et les ONG dénoncent le manque d’ambition et l’ambiguïté du texte final. Il aura fallu deux nuits de prolongation pour parvenir à un accord sur le financement de l’aide par les pays les plus développés aux pays les plus vulnérables au changement climatique : passer de 100 milliards de dollars annuels à « au moins 300 milliards »… d’ici 2035. Les états pétroliers du Golfe et la Chine ne s’engagent qu’à des contributions volontaires. (…). L’an dernier à Dubai, le texte final contenait un appel – arraché aux forceps – à la transition vers la sortie des énergies fossiles. Cet appel n’apparaît pas dans la version 2024 adoptée en Azerbaïdjan, pour qui les hydrocarbures représentent près des deux tiers de son PIB et 95% de ses recettes d’exportation. Le texte fait même directement allusion au gaz naturel en tant que « combustible de transition » et garantie de la « sécurité énergétique » mais, notamment sous la pression de l’Arabie saoudite, sans valider la proposition européenne d’un dispositif de suivi annuel des efforts de sortie du charbon, du pétrole et du gaz. Quant à l’adoption des règles des marchés carbone, les échanges d’émissions de CO2 entre pays et entreprises pour permettre à ces dernières d’atteindre leurs objectifs climatique – un sujet resté au point mort depuis neuf ans – elle ne satisfait toujours pas les ONG qui craignent que ces échanges ne sapent les efforts de réduction des émissions au lieu de les favoriser. (…). La France était absente de Bakou… (…)
À Bakou, la COP29 plus engluée dans le pétrole et le gaz que jamais (Radio 1)